Si l’histoire de la vie sur terre pourrait être un éternel recommencement, que l’être humain pourrait être rasé par une prochaine glaciation ou parce que la planète bleue se transforme en boule de feu, trop aride pour y survivre, Jérôme Le Gris et Didier Poli ont décidé de ne pas laisser l’homme développer ses technologies et l’ont renvoyé, dès l’an Mil, à sa préhistoire, ses grottes et ses pulsions de survie en clans. Bienvenue dans Les Âges Perdus.

Résumé de l’éditeur : À la veille de l’An Mil, le feu du ciel se déchaîne sur la Terre et la plonge dans une nuit éternelle. Les villes sont rayées de la carte. Les humains se réfugient dans des grottes. Le temps de l’Obscure est venu… Quelques milliers d’années plus tard, tandis que le soleil est réapparu, la vie reprend enfin ses droits. Mais les savoirs anciens ont disparu. Pour survivre, des clans nomades se forment et se partagent les territoires et les ressources selon des règles établies. Un homme, Primus, a trouvé le moyen de faire pousser une plante, l’engrain. Sa découverte permettrait aux siens de ne plus jamais connaître la faim. Mais elle remet en cause la coutume et le pouvoir des autres clans… À la mort de Primus, il appartient à sa fille, Elaìne de Moòr, de prendre en main le destin de son peuple et de le préserver de la destruction.

Voilà une France que vous n’allez pas reconnaître. Hé oui, voilà encore une histoire post-apocalyptique comme il y en a beaucoup de ces temps-ci. Je vous entends : « Hé quoi, celui-ci, il vaut la peine? » Oh que oui parce que Jérôme Le Gros a eu la bonne idée d’entraîner Didier Poli (qui a élaboré le charadesign fabuleux du Game of Thrones anthropomorphe Les 5 Terres) dans un monde d’après… avant le nôtre. Vous suivez ?

Le Moyen-Âge a déjà vu les anthropoïdes être mis à mal par une sorte de fin du monde, et l’avènement d’un bestiaire tyrannique (Didier Poli a amélioré, avec des dents, des griffes et des cornes quelques animaux que l’on connaît bien et dont vous nous direz des nouvelles). Oh, ils avaient bien évolué depuis le temps des cavernes, notamment au niveau de l’agriculture, et, avant d’y retourner, comme les écrits restent (encore faut-il savoir les décrypter), il semble que quelques bribes aient pu être sauvées. Notamment par cette tête brûlée de Primus, qui a une idée suffisamment forte que pour reprendre possession du Fort des Landes avant que le tour de son clan ne soit venu. En effet, en cette saison, c’est le clan des lunes qui a pouvoir de vie et de mort sur ce territoire. Primus, sa fille Elaìne, son promis et quelques autres guerriers ne sont pas les bienvenus. Mais il y a en ces vieilles pierres un secret qui pourrait changer la vie et le confort de tous.

Mêlant stratégie territoriale et sauve-qui-peut pour survivre à des éléments face auxquels l’Homme ne peut espérer que lutter et s’en sortir, les deux auteurs – sous les couleurs justes, glaciale ou flamboyante, de Bruno Tatti – réussissent un tome d’introduction dantesque qui rase un peu plus tout sur son passage. Dans cette histoire prévue sur quatre tomes, pas question de temporiser: si les personnages tergiversent, tentent de raisonner leur leader, Jérôme Le Gris et Didier Poli n’y vont pas par quatre chemins, inaugurant un jeu de massacres et isolant déjà des protagonistes, avec des surprises, des sursauts. Avant d’aller voir ailleurs s’il y a une place pour soigner les douleurs. Une entrée en matière intense, éprouvant et excitant.
Série : Les Âges Perdus
Tome : 1 – Le fort des Landes
Scénario : Jérôme Le Gris
Dessin : Didier Poli
Couleurs : Bruno Tatti
Genre : Aventure, Heroïc Fantasy, Survival
Éditeur : Dargaud
Nbre de pages : 56
Prix : 14,50€
Date de sortie : le 26/03/2021
Extraits :
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