Avant de retrouver un public jeunesse/adolescent en compagnie de Vincent Dugomier, puisque Mélusine c’est fini, Clarke continue à son rythme habituel de creuser ses questionnements et ses envies de récits expérimentaux, auteuristes. Questionnant le futur mais aussi d’où l’on vient, avec son style si reconnaissable, l’auteur conçoit avec Akkad un récit de science-fiction entre les dimensions et nous ramenant à la fin du monde, à laquelle, sans doute, l’Homme a contribué.
Résumé de l’éditeur : Une invasion extraterrestre sème le chaos sur Terre. Les armes conventionnelles semblent inoffensives. Dans une tentative désespérée, le gouvernement américain expérimente un traitement chimique sur cinq adolescents. Objectif : augmenter leur intelligence jusqu’à un niveau surhumain. Ils pourront ensuite inventer l’arme qui nous sauvera tous. Sauf s’ils deviennent eux-mêmes incontrôlables…
Branle-bas de combat, l’heure est grave, la guerre des mondes recommence et il n’y a pas une minute à perdre. Les araignées qu’on écrasait de peur qu’elles nous piquent semblent être parties de l’autre côté de l’espace pour voir si on n’y était pas. Toujours est-il que les nouveaux envahisseurs ressemblent à ses arachnides invulnérables et gigantesques et qu’ils ne font pas dans le détail: À chacun de leur passage sur terre, quasiment irréfutable, ils s’emparent d’un bout de notre monde, le rendent indisponibles, le font disparaître dans les limbes, d’une autre dimension ?

Entre Honduras, Russie et Texas, entre lieux disparus, places fortes où se rassemblent les survivants et les étendues désertées, Clarke livre un album international où partout la menace guette. Car l’ennemi peut surgir à tout moment, à tout endroit. Mais si le temps presse, les armes traditionnelles sont inoffensives et les généraux les plus puissants au monde décident, en mode tout pour le tout, de jouer aux apprentis sorciers face à des jeunes gens qui n’avaient pas besoin de devenir mutants pour rechercher en eux-mêmes qui ils sont déjà.

Même les guerriers les plus costauds physiquement et mentalement sont sujets à des pertes de repères. Alors que dire pour des ados confrontés en plus à une situation délétère, quasi à sens unique, et à des dons qu’ils n’ont pas demandés et générant toute une série d’effets secondaires.

Dans un récit choral poussant chaque héros dans ses derniers retranchements, Clarke livre l’histoire de son cru la plus perchée et la plus cryptique. Le genre d’album qu’on ne comprend pas forcément du premier coup, qu’il faudra relire, mais qui brille à resserrer dans la psychologie comme les mises en case l’étau autour des héros. Dans lesquels nous nous projetons aussi.

Parce que même dans la situation de la dernière chance, il y a autant de noirceur que d’humanité dans les héros de l’auteur. Il fait appel à des réflexes de survie et des pulsions qu’on a tous en nous. Sur un scénario nolanesque, Clarke nous perd un peu mais assure le spectacle jusqu’au bout, et peut-être plus.

Fin août, Clarke sera entraîné par Vincent Dugomier dans le monde de l’urbex, dans une série éponyme visant un public jeunesse. Le premier tome fera 56 pages. « Un duo de grands ados qui pratiquent de l’urbex et à qui il va arriver des tas de bricoles. Un thriller fantastique et psychologique pour vous fiche un peu les jetons », expliquait celui qui est aussi scénariste des Enfants de la résistance et des Omniscients. Clarke a déjà entamé le second tome, comme on peut le voir dans les nombreux extraits publiés sur Clarkorama.
Titre : Akkad
Récit complet
Scénario, dessin : Clarke
Couleurs : Mathieu Barthélémy
Genre : Anticipation, Fantastique, Science-fiction
Éditeur : Le Lombard
Nbre de pages : 120
Prix : 17,95€
Date de sortie : le 22/01/2021
Extraits :
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