Je pensais t’épargner de Pétronille Rostagnat est intelligent, époustouflant, déroutant et remarquablement construit. Un suspense efficace, un page-turner percutant et glaçant jusqu’à la dernière page. Totalement addictif, un thriller incomparable. Les pages s’enfilent les unes après les autres, les heures s’égrainent. Votre plaisir de lire ne fait que s’accroître. Magistral. Je l’ai dévoré sans m’arrêter… Et cela faisait au moins deux ans que ça ne s’était plus produit. Une pépite, à lire absolument.
« L’heure de la punition avait sonné. La porte de sa prison s’ouvrirait bientôt, révélant ses pires craintes.
Une fillette est trouvée morte dans le coffre d’une voiture. Le père, accusé de maltraitance par son épouse, est soupçonné du crime. Très vite, la commandante Alexane Laroche, qui dirige l’enquête, réalise que l’affaire est loin d’être simple. Surtout lorsque l’avocate Pauline Carrel se saisit du dossier. Cette quête de la vérité va confronter les enquêteurs aux tabous les plus redoutés. Un thriller sous haute tension ».
C’est une histoire bouleversante qui a pris racine dans l’imaginaire de l’auteure. Lors de l’émission Hondelatte raconte sur Europe 1, Pétronille Rostagnat a été interpellée par l’histoire de Maxime, martyrisé pendant deux ans par sa compagne Zakia. La violence conjugale faite aux hommes existe, elle aussi. Ce fait divers a « nourri l’imaginaire de l’auteure » (comme elle le précise dans les remerciements page 337) et ce thriller est né.
Rassurez-vous, ce suspense ne verse pas dans le pathétique ni dans le bouleversant. Bien sûr, il y a un drame comme point de départ. La mort d’une fillette. Et la vie que l’on découvre est déroutante, les protagonistes de l’histoire vivent une histoire dramatique. Mais la construction du roman, la narration, l’intelligence de l’intrigue font en sorte que jamais vous n’avez le temps de vous poser pour ressentir un quelconque malaise. C’est haletant de bout en bout.
Ce n’est pas comme dans une course après le temps. C’est plus astucieux que cela. Petit à petit, l’auteure approche les pièces d’un puzzle qui s’emboîtent, les unes dans les autres, et rendent l’image plus nette. Ce roman est construit comme un excellent film. Vous y êtes. Vous entendez les protagonistes interagir. Les dialogues sonnent vrais. Les descriptions sont précises, éclairées, judicieuses. Elles apportent de la vie et de l’épaisseur à ce qui se noue devant vous. Et le lecteur ne peut que s’embarquer dans cette histoire hors du commun.
Et cette petite fille autour de laquelle toute l’histoire se place, elle prend peu à peu vie sous les mots. Les femmes de cette histoire ont toute une personnalité tellement marquée. Elles sont réelles. Avec des qualités et des défauts (c’est le moins que l’on puisse dire). Mais elles ont de l’épaisseur, de la saveur. Elles sont complexes et c’est excellent pour l’intrigue.
C’est aussi une histoire qui ne cesse de vous surprendre par le machiavélisme de certains des personnages. Et l’on se surprend à espérer que l’auteure ait prévu un dénouement heureux. On crie intérieurement que justice soit faite. Et c’est suffisamment rare pour être souligné. Il m’est arrivé à de nombreuses reprises de lire des thrillers biens gores avec des tueurs intelligents dont j’espérais qu’ils s’en sortent. Mais ici, on rêve de justice, de vérité.
On s’aperçoit vite que la petite fille n’est pas la seule victime de cette histoire. Et jusqu’à la dernière page (que je vous conseille de ne pas lire avant la fin) l’auteure nous a réellement concocté une histoire bien ficelée. Pas de temps mort, pas de ligne en trop, pas de déception: uniquement de la qualité, du suspense et une construction d’intrigue et de narration PARFAITE.
Bref, voilà un excellent roman que j’ai dévoré d’une seule traite. Il est certain que je vais me pencher sur les précédents ouvrages de Pétronille Rostagnat qui était passée, inexplicablement, sous mes radars de lecture. Mais je vais absolument combler ces lacunes.
Excellent. Addictif. Page-turner captivant et déroutant. À lire absolument.
Auteure : Pétronille Rostagnat
Titre : Je pensais t’épargner
Editions : Marabout (collection Black Lab)
Sorti le 17 mars 2021
Nbre de pages : 336 pages
Prix : 19,90 €