C’est avec un enthousiasme non feint que je me suis offert à Noël dernier deux tomes de Sophie Chauveau. Une collègue m’en avait parlé avec beaucoup de ferveur et la quatrième de couverture de La passion Lippi m’a emballée. L’histoire du futur maître de Boticelli, dans une Florence du XVe siècle, celle des Médicis, de la Renaissance. Bref, un roman historique, une biographie picturale. Tout sur le papier me plaisait. Je n’ai pas lésiné, j’ai choisi l’édition illustrée de chez Télémaque… Mais quelle déception !
« Florence, 1414. Un enfant hirsute, aux pieds couverts de corne, griffonne furieusement une fresque remarquable à même le sol d’une ruelle des bas fonds de la ville. Miraculeusement repéré par Cosme de Médicis et placé au couvent des Carmes, il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance.
Moine et libertin, artiste intransigeant et manipulateur sans scrupule, futur maître de Botticelli, ses sublimes madones bouleversent son époque. Elles lui sont pourtant très intimement inspirées par des filles des maisons de plaisir de Florence qui en ont fait leur petit prince caché.
Bravant tous les interdits et jusqu’à l’autorité suprême du Pape, il commet par amour l’ultime provocation. Le scandale le pousse à l’exil et le renvoie au secret sanglant enfoui au coeur de son enfance.
Peintre voyou, ange ivre, Fra Filippo Lippi invente un rapport nouveau entre l’art et le monde de l’argent et le premier fait passer les peintres du statut d’artisans estimés à celui d’artistes reconnus. »
C’est donc pleine d’envie et de motivation, d’intérêt et d’attente que j’ai commencé la lecture de ce roman historique et biographique. Je suis passionnée par la peinture, l’histoire de la Florence de la Renaissance m’intéresse et donc, ce roman était fait pour moi. Cette édition illustrée apporte un vrai plus puisque les peintures dont il est questions sont au centre de l’ouvrage, rassemblées sur quelques pages épaisses, brillantes et en couleurs.
Notons déjà une première désillusion, pourtant, dès que l’on « casse » un peu la reliure pour plus de confort, de gros blocs de pages se décollent et se désolidarisent de l’ouvrage. On pourrait attendre autre chose de cette édition dite « de luxe ». Oui, je « casse » mes livres, pour plus de confort. Mais laissons le doute planer en se disant que seul mon exemplaire présente ce défaut.
Là où la vie de l’artiste devrait me passionner, où les instants de création, de construction des tableaux devraient me ravir, là où la vie quotidienne à Florence devrait me captiver, je n’ai trouvé que platitude et descriptions froides et insipides. Impossible d’entrer dans l’histoire, de la vivre aux cotés des protagonistes. Moi qui d’habitude me détache très rapidement des mots pour plonger dans l’imaginaire de l’auteur, je suis restée ici face des des lettres noires écrites sur des pages blanches. Je n’ai ressenti aucune épaisseur, aucune humanité, aucune vie, aucune passion malheureusement.
J’ai donc laissé le livre quelques semaines, pensant qu’en y revenant plus tard, mon esprit serait plus apte à cette lecture.
Mais rien n’y fait. Je dois constater à regret que deux mois plus tard, je rechigne toujours à avancer dans cette histoire. Que c’est à reculons que je « m’oblige » à lire un chapitre ou deux pour avancer. Que l’humanité et la vie sont toujours absentes de cette lecture. Je reste désespérément à la porte, exclue de cette vie d’un artiste qui a pourtant tout pour me plaire.
C’est donc avec un immense soulagement que j’ai abandonné définitivement ce livre à la page 167… D’ici quelques mois, je ferai une nouvelle tentative avec le rêve Botticelli, déjà acheté et en attente dans ma PAL. Je donnerai une seconde chance à cette auteure qui n’a pas réussi ni à m’intéresser, ni à me séduire et encore moins à m’emporter avec sa Passion Lippi.
Titre : La passion Lippi
Editions : Télémaque
Sorti le 13 mars 2009
Nbre de pages : 332 pages
Prix : 22 €