Réédition réussie pour le Maigret hollandais : Frontière belge de Nicolas Freeling

Frontière belge, cette enquête de l’inspecteur Van der Valk est une réédition d’un livre paru pour la première fois en français en 1965. Et cela m’a permis de découvrir la singularité de cet inspecteur dont on a souvent dit qu’il était le Commissaire Maigret de la Hollande. Il y a de l’humour, un peu noir et très second degré, un peu de surréalisme et beaucoup de trace du temps passé. Désuet et nostalgique. 

« Intello, iconoclaste et gourmet, l’inspecteur Van der Valk, du bureau central de police d’Amsterdam, est le héros d’une série de romans exceptionnels à plus d’un titre : études de mœurs, description d’un pays, intrigues de conjonctures humaines dramatiques.

Ce roman se déroule dans les années 1960 quand il existant encore une frontière entre la Belgique, la France et les Pays-Bas. Van der Valk y croise Lucienne Englebert alors que son père, chef d’orchestre de renom, vient d’être victime d’un accident de voiture. 

Puis l’inspecteur l’oublie, accaparé par plusieurs affaires, dont l’assassinat à priori banal d’un homme. A priori seulement car cet individu aux identités multiples obligera notre atypique policier hollandais à se rendre en Belgique, où il démantèlera un drôle de trafic transfrontalier…

Une enquête menée à l’ancienne, où l’inspecteur prend son temps pour saisir la psychologie de la victime, s’en imprégner. Et au cours de laquelle il croisera de nouveau la belle et désinvolte Lucienne. »

Il est tellement célèbre que l’inspecteur Van der Valk a fait l’objet de plusieurs adaptations dont la plus récente est ici en bande annonce.

Le livre nous plonge dans la Hollande (puis la Belgique et l’Allemagne) des années 60. Avec une description des habitudes, du quotidien des gens « normaux ». Les rues, les travers humains, les métiers, les vêtements… C’est une véritable immersion.

Il y a l’enquête mais il y a surtout le très particulier inspecteur Van der Valk qui émet ses jugements tranchés, sans filtre. Je m’interroge sur la manière dont l’auteur, Nicolas Freeling, anglais de surcroît, a pu parvenir à rendre compte si précisément et avec justesse de l’ambiance « flamande » (et hollandaise) et de cet humour. Un savant mélange entre l’humour noir et le surréalisme. 

Il faut toutefois s’accrocher un peu lorsque l’on plonge dans cette lecture car le roman a été écrit dans les années 60. L’écriture est un peu désuète. Il y a trois longues parties dans l’ouvrage et les pensées, les dialogues et les faits narrés sont tous mis sur le même pied d’égalité.

Je dois concéder que je suis plus adepte des romans policiers modernes, aux chapitres courts et au page-turner efficace, mais ce fût instructif de découvrir cet inspecteur que je n’avais jamais eu l’occasion de connaître. Et n’oublions pas que ce roman a reçu le grand prix de la littérature policière.

Auteur : Nicolas Freeling

Titre : Frontière belge

Rééditions : L’Archipel

Sorti le 1er Avril 2021

Nbre de pages : 264 pages

Prix : 20 €

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