Tout ce qui reste de nous: cauchemar et rêve entremêlés, gravés sur du bubble-gum

Sous une couverture rose et gold, c’est une incroyable découverte graphique qui réside dans Tout ce qui reste de nous qu’édite Dargaud. À 26 ans, Rosemary Valero-O’Connell a déjà une sacrée expérience (le dessin d’une série dérivée de Gotham Academy et, surtout, Mes ruptures avec Laura Dean qui, l’année passée, n’avait laissé personne insensible) mais livre avec ce recueil de trois histoires courtes mais transcendantes un album incroyable. Même si un peu hermétique.

© Valero-O’Connell chez Dargaud chez Shortbox

Résumé de l’éditeur : Trois histoires de science-fiction ou de « speculative fiction » qui racontent la perte, le sentiment de fin, l’importance des souvenirs, dans des mondes crépusculaires ou en danger de mort. Voyage dans une autre dimension, accident d’un vaisseau spatial, fable sur la fin d’un monde, ces récits particulièrement émouvants proposent une approche spirituelle des questionnements actuels sur le progrès et la fin du monde, et les conséquences sur nos sentiments.

© Valero-O’Connell chez Dargaud chez Shortbox

Bienvenue dans un monde tout rose. Pas rose bonbon ou licorne. Non, un rose terrible qui vous prend au piège de sa douceur, vous fait perdre la mémoire ou fait crasher tous vos espoirs. Un rose girly quand même. Car Rosemary Valero-O’Connell aime les héroïnes autant qu’elle aime les mettre à rude épreuve des sentiments, des sensations, des décors et des personnages freaks.

© Valero-O’Connell chez Dargaud chez Dargaud

Comme dans cette première histoire qui nous tétanise en caressant l’espoir fou d’un monde à côté du nôtre qui est accessible, à nos risques et périls, si on trouve, comme on pourrait le faire dans un jeu vidéo, la bonne combinaison de notre corps, la clé. Forcément, si on pénètre dans ce monde parallèle et pourtant invisible, c’est que l’on cherche quelque chose. Mais attention, chaque fois que vous adressez la parole et votre histoire aux habitants de ce drôle de pays, votre mémoire s’efface. L’Américaine commence fort, de manière vertigineuse cet album.

© Valero-O’Connell chez Dargaud chez Shortbox
© Valero-O’Connell chez Dargaud chez Shortbox

Malheureusement, malgré la maestria graphique (aussi dans des découpages comme des puzzles, magnifiques) immersif, entre manga et comics, toujours gravé sur du bubble-gum, l’auteure m’a perdu dans ses deux histoires en plus. Je me suis égaré et n’ai pas percé le mystère finalement peu porté sur l’action, visant le contemplatif. Le texte m’a fracassé à terre là où le dessin me mettait en apesanteur. Un dommage collatéral vite compensé parce que j’ai lu les pages comme un enfant, juste les images. Et là la magie fonctionne. C’est bizarre comme sensation, ces deux sentiments contradictoires, je pense que ça ne m’était jamais arrivé à ce point-là. Pour tout dire, je ne crois même pas être vraiment déçu et conseille cette aventure finalement intime dans l’immensément grand.

Titre : Tout ce qui reste de nous

Recueil de trois histoires courtes

Scénario, dessin et couleurs : Rosemary Valero-O’Connell

Traduction : Nora Bouazzouni

Genre : Drame, Science-fiction

Éditeur : Dargaud

Éditeur VO : Shortbox

Nbre de pages : 120

Prix : 16,50€

Date de sortie : le 08/01/2021

Extraits : 

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