Profitons-en tant que ces messieurs de la police ne sont pas tout à fait floutés, l’Agent 212 revient pour ce qui est déjà son trentième album. S’il met désormais plus de temps à revenir dans les rayons (quatre ans entre chaque album), Arthur – c’est son petit nom – est plutôt qualitatif dans sa médiocrité et sa bonhomie qui nous font tant rire. Au moins, c’est un gentil et ses gaffes sont assorties, qui plus est, d’un nouveau jeu de mot (c’est sûr, le duo Cauvin-Kox ne marche pas sur des oeufs pour en trouver, il y en a à la pelle) en couverture qui prend tout son sens dans une nouvelle aventure surréaliste de ce brave (et grave) homme de loi.


Résumé de l’éditeur : Arthur, l’agent 212, n’a rien d’un super flic et encore moins d’un héros. Il se porterait très bien s’il pouvait passer ses journées à faire la sieste dans son fauteuil avec son chien Kiki, à condition que sa belle-mère ne soit pas dans le coin. Pour retrouver un peu de tranquillité, le commissariat devient un refuge…

S’il n’a pas pris un gramme depuis tout ce temps, il n’en a pas perdu un, et c’est comme ça qu’on l’aime et qu’on le reconnaît notre Tutur. Par contre, si son physique est immuable, force est de constater qu’il s’arrange toujours pour repousser les limites de son art. Et des cascades. Car, mine de rien, notre Agent n’a pas l’air comme ça mais, à force de jouer à qui peut le moins peut le… moins, il est souvent entraîné dans des aventures qui requièrent des capacités plutôt athlétiques.

Comme quand un jour de drache et d’inondations menaçantes, l’Agent 212 doit mouiller sa chemise pour sauver celui qui le hante depuis de nombreux albums : le suicidaire ! Celui-là même qui sur le pas de sa porte attend de ne plus avoir pied pour mieux se noyer. N’écoutant que son coeur malgré le fait qu’il l’étriperait bien, Arthur va tenter de sauver le « malheureux » et se retrouver à devoir lutter contre les courants sur une barque de fortune. Avec l’Agent, l’aventure vous tend les bras au coin de la rue où il devrait faire la circulation. Il est comme ça et ce qu’exploite de lui Cauvin et Kox. Quitte, après le froid, à souffler le chaud quand notre homme est le premier à arriver dans une maison en feu. Et forcément, il n’a pas son pareil pour éteindre l’incendie.

Mais s’il y a un incendie qu’il n’arrivera pas à éteindre, outre celui qui couve sous le chapeau de son fulminant boss Raoul (la dernière en date de ses hommes ? Faire la course dans les couloirs du commissariat pour tester le nouveau radar), c’est bien celui qui lui brûle les yeux une fois qu’Arthur rentre chez lui. Fini le temps partiel, c’est désormais à plein-temps que sa belle-mère squatte chez lui. Offrant un spectacle déplorable, agressif et acariâtre, celle-ci n’est pas à une guerre près avec cet homme loin du beau-fils idéal. Mais entre Wilfried, le chien Black et Decker qu’il a désormais dressé, et l’inventivité qu’il met à profit pour bousiller la vie de celle qui n’hésite pas à lui pourrir ses après-journées durement (?) bossées, Arthur a décidé de ne plus se laisser faire, de se révolter. Cette relation explosive fournit à ce trentième album ses meilleurs moments et même un twist final qui pourrait être exploité par la suite.

Si Kox se fait plaisir dans des illustrations pleine-planche, gratuites et qui ont déjà été diablement plus inspirée, l’ensemble se révèle être un bon cru, pétillant et expressif. Notons, avant l’heure, un excellent gag autour du réveillon de la Saint-Sylvestre, qui prouve qu’il vaut parfois mieux être seul que mal accompagnés, même en famille. Avec, en prime, un poster photomaton !

Série : L’agent 212
Tome : 30 – Descente de police
Scénario : Raoul Cauvin et Daniel Kox
Dessin : Daniel Cox
Couleurs : Laurent
Genre : Gags et Histoires courtes, Humour
Éditeur : Dupuis
Nbre de pages : 48
Prix : 10,95€
Date de sortie : le 16/10/2020
Extraits :