Le bruit de l’orage, c’est quelque chose, vous savez ! Ou plutôt, ses bruits, ses sensations. À l’heure où les nuages voilent le ciel, Céline Person, embarquée par la magie des illustrations de Juliette Barbanègre, perce le secret de la symphonie électrique, venteuse et pluvieuse.

Si, en Belgique, le maintien de l’ouverture des librairies est prévue lors de ce deuxième confinement; en France, les nouvelles mesures ont acté leur fermeture. Alors, pensez au click & collect 🙂
Résumé de l’éditeur : Par une nuit orageuse, un mystérieux chef d’orchestre vient chercher Harold pour l’emmener dans un opéra céleste. Là une poignée d’enfants les attendent… Il s’agit des Musiciens de l’orage ! L’orchestre est chargé de jouer une mélodie adaptée au goût de son auditoire : pour la vieille dame qui aime le tonnerre, une composition tonitruante ; pour ceux qui le craignent, au contraire, de douces notes. Chacun sera guidé par le son de la pluie… Chut ! Laissez-vous bercer par cette secrète symphonie…

Grand format, lettres dorées sur un paysage mouillé de déluge qui s’abat sur les toits, couverture toilée: voilà un album qui a du répondant avant même qu’on s’y avance. À l’avant-plan, Harold et le mystérieux mélomane qui lui sert de mentor, accompagnés d’un chat noir qui lève tout doute de mauvais présages, sont tournés vers l’aventure, prêts à être acteurs de ce décor. Voire même les initiateurs. Tout d’un coup, on se croirait dans Fantasia.

Car si l’orage est si intense, si magique et poétique aussi, c’est parce que quand le ciel a l’envie de gronder, c’est un joli orchestre de musiciens pas plus hauts que trois pommes qui est convoqué. Tout y est, les cordes qui pleuvent, le tambour qui tonne, le tuba qui souffle. Et sous la moustache qui se confond avec la chevelure du chef d’orchestre (qui a des airs du regretté comédien Jean-Michel Barbier), sa baguette ne tremble pas pour envoyer les éclairs de génie. Le spectacle peut commencer, secouer, faire peur ou fasciner, vous plonger au fond de votre lit en attendant que ça passe ou vous convoquer béat d’admiration à la fenêtre. L’orage ne laisse personne indifférent.

Sans suspense, juste pour se laisser porter, Céline Person livre un récit contemplatif et inventif, ne lésinant parfois pas sur des mots plus compliqués, que les parents devront expliquer aux enfants non sans avoir consulté leur dico, et c’est tant mieux. Le ciel en colère nous élève, nous apprend. Puis, il y a Juliette Barbanègre, telle une déesse maîtresse de la puissance des cieux, de l’accalmie au cataclysme. C’est fou quand même le pouvoir de cette machine à sensation que composent le dessin et ses couleurs. Le regret est celui-là : on aurait aimé que les deux auteurs nous envolent un peu plus dans cet univers fracassé par les éléments, qu’une intrigue s’invite et crée le suspense éclairé à la bougie et par les éclairs. Oui, peut-être que cet album, une fois son beau théâtre installé, est un poil sans surprise pour l’adulte que je suis. J’ai eu un goût de trop peu. Mais il ne reste plus qu’à le relire. Puis, les enfants n’y verront que du feu.

Titre : Les musiciens de l’orage
Album jeunesse
Texte : Céline Person
Illustratrice : Juliette Barbanègre
Genre : Fantastique, Musique, Onirique
Éditeur : Glénat Jeunesse
Nbre de pages : 40
Prix : 14,50€
Date de sortie : le 04/11/2020