Parce que grandir, ce n’est pas toujours schtroumpf, les petits hommes bleus mettent du baume au coeur de nos peurs enfantines

Dans le paysage franco-belge, il y a trois écoles: celle qui refuse que de nouveaux auteurs s’approprient un personnage légendaire après la mort ou la retraite de leur(s) créateur(s); celle qui accepte que les héros soient repris mais en mode « phasme », faisant ainsi des repreneurs des moines copistes, piégés dans un style qui n’était a priori pas le leur (Blake et Mortimer, Astérix…) et, enfin, celle qui – parfois après un passage dans l’école précédente – accepte de voir les visions des protagonistes et de leur univers être diversifiés en fonction des auteurs qui s’y attaquent et ont parfois quartier libre. C’est le cas de Spirou, Bob et Bobette et, désormais, des Schtroumpfs. À côté d’une série classique restée… classique, les derniers films hollywoodiens ont contribué à jamais à donner une autre esthétique aux petits hommes bleus de Peyo, ouvrant sans doute la porte à d’autres dimensions graphiques. Comme avec le village des filles. Cette fois, c’est le surdoué italien, Antonello Dalena qui s’y colle en allant chercher le très jeune public.

© Culliford/Falzar/Dalena/Maddaleni chez Le Lombard

Résumé de l’éditeur : Dans le village des Schtroumpfs, on vit le quotidien comme à la maison : parfois on trouve que c’est compliqué, parfois on est un peu perdu, souvent on se pose des questions… Mais à chaque fois l’aventure fait partie du chemin et on trouve une solution ! Au village comme à la maison, on grandit ! 

Le Schtroumpf qui avait peur du noir – Le Schtroumpf Peureux n’arrive pas à s’endormir, car il a trop peur du noir. En plus, il empêche tout le village de dormir ! Il va falloir trouver une solution. Heureusement, les autres Schtroumpfs ne manquent pas d’idées pour l’aider…

Le Schtroumpf qui était maladroit – Personne ne veut de l’aide du Schtroumpf Maladroit… il fait tout de travers. Il se sent tellement inutile dans le village ! Mais un jour le Grand Schtroumpf lui confie une mission de la plus haute importance…

Le Schtroumpf qui n’aimait que les desserts – À l’heure de passer à table, le Schtroumpf Gourmand n’a pas faim… Forcément il a mangé tout le dessert et privé le village de la mousse de framboise ! Ça ne peut pas se passer comme ça, se dit le Grand Schtroumpf… Il va devoir dès lors cuisiner pour tous les Schtroumpfs ! Pas facile, surtout si Gargamel s’en mêle…

La Schtroumpfette est un Schtroumpf comme un autre – La Schtroumpfette aimerait se rendre utile… Aider le Schtroumpf Ramoneur sur le toit, ou aider le Grand Schtroumpf à faire sa potion par exemple. Mais les Schtroumpfs refusent son aide, ils préfèrent lui offrir des fleurs ! La Schtroumpfette en a assez. Pour changer les choses, elle a une idée plutôt rigolote…

Il y a quelques semaines, nous laissions les Schtroumpfs en compagnie de leurs vieilles amies les cigognes. Celles qui apportent les bébés, même s’il n’en était pas question cette fois. Toujours est-il qu’on ne reste pas bébé toute sa vie et qu’il faut grandir. Comme une mauvaise herbe ou avec la grâce de la salsepareille. Grandir, c’est un phénomène qui a lieu physiquement mais aussi psychologiquement en adoptant des préceptes, des comportements, des pratiques de la vie sociale, des valeurs. Tout ce qui fait qu’un petit d’homme devient un peu plus grand. Cela a cours en classe, dans l’éducation que donnent les parents, la famille… mais les livres ne sont jamais en reste.

© Culliford/Falzar/Dalena/Maddaleni chez Le Lombard

Avec la bénédiction et l’implication de Diane Drory, psychologue et spécialiste des troubles de la petite enfance, dans des petits dossiers agréables d’accès et utilisant des mots magiques pour booster la confiance et la conscience des forces et des faiblesses de nos têtes blondes, voilà donc nos petits amis bleus qui réinvestissent le monde des très jeunes enfants. Avec d’autant plus de facilités que chez les Schtroumpfs, si tout le monde se ressemble, chacun a pourtant sa personnalité, ses envies, ses besoins, ses peurs et ses atouts. De quoi permettre le développement de toute une série de thèmes dont se délectent Thierry Culliford et Falzar.

© Drory/Culliford/Falzar/Dalena/Maddaleni chez Le Lombard

Dans des histoires de 28 planches carrées, les auteurs ont tout le loisir d’exploiter le monde champignon de l’illustre Peyo. Au menu des quatre premiers tomes, publiés sous la bannière jeunesse des Éditions Le Lombard, on trouve ainsi un Schtroumpf qui a peur du noir, un autre qui est maladroit, un gourmand qui se nourrit exclusivement de desserts et ne partage pas ainsi qu’une Schtroumpfette qui souffre d’être la seule femme dans un monde d’hommes, inégalitaires sans en avoir vraiment conscience. Au-delà des clichés et d’un ton qui pourrait être professoral; il y a ici, l’air de rien, plus d’aventure que de pédagogie. Il est juste dommage qu’on parle beaucoup moins le Schtroumpf dans ces pages.

Une page sans texte pour préserver la surprise © Culliford/Falzar/Dalena/Maddaleni chez Le Lombard

C’est prouvé, apprendre en s’amusant, ça réussit toujours mieux et c’est le cas. D’autant plus qu’Antonella Dalena fait valoir un dessin plein de peps et de dynamisme, croisant Peyo et Disney, pour proposer sa propre vision des petits hommes bleus, moderne, fidèle et expressive. Un coup de coeur, inattendu, tant ça fait du bien de sortir du fan service et des produits dérivés sans âme.

© Culliford/Falzar/Dalena/Maddaleni chez Le Lombard

Série: Grandir avec les Schtroumpfs

Tomes : 4 tomes parus

Scénario: Thierry Culliford et Falzar

Dessin: Antonello Dalena

Couleurs : © Paolo Maddaleni

Dossier : Diane Drory

Genre: Aventure, Humour, Psychologie, Société

Éditions: Le Lombard Jeunesse

Nbre de pages: 40

Prix: 6€

Sortie: le 28/08/2020

Extraits:

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