SODA ! Voilà une série (pas celle avec Kev Adams, hein!) que continuent d’aduler les fans de BD… mais aussi de cinéma. Par son concept fou imaginé par le regretté Philippe Tome et avec lequel se sont amusé Luc Warnant, Bruno Gazzotti et Dan Verlinden, Monsieur le curé est en fait flic (et de quelle trempe!) dans la vile New-York. Si le quatorzième tome se fait attendre, et on peut le comprendre vu la perte soudaine de son scénariste virtuose, Soda fait toujours rêver. La preuve avec un fan-film réalisé par Vincent Vrob, Jugement dernier. Sept minutes qui voient l’esprit BD parfaitement s’adapter à l’esprit ciné, très respectueux. Cela valait bien un interrogatoire.

Bonjour Vincent. Avant toute chose, permettez-moi de vous mettre en garde à vue d’un célèbre bureau de police new-yorkais. Pouvez-vous me dire qui vous êtes ?
Je vais tout vous avouer, pas la peine de sortir votre .357 Magnum ! Je suis Vincent, barbu de 32 ans et addict au chocolat noir.
Quel a été votre parcours ? Avez-vous d’autres films sur votre CV ? Dans quel genre ?
Depuis que j’ai 8 ans environ, j’aime créer en faisant des films ou des dessins. Mais j’avais comme rêve de faire du Cinéma. J’ai dit à mes parents : « C’est ce que je ferai plus tard ». Ils m’ont dit : « Passe ton bac d’abord ». J’ai passé mon bac. Je leur ai dit : « Voilà, maintenant je veux faire du Cinéma. ». J’ai donc commencé un parcours de préparation aux écoles de Cinéma (FEMIS, Lumière…), qui m’a déçu au bout d’une année. Grosse remise en question, qui m’a orienté vers des études de Pharmacie (par curiosité). J’ai continué dans cette voie car je trouvais ça vraiment intéressant. Mais je savais dès le début que je ne continuerais pas dans cette voie toute ma vie. Je ne regrette pas ce choix, car pendant mes études, j’ai pu faire des films documentaires pour ma fac et j’ai rencontré plein de gens bien plus motivés pour faire des films que lorsque j’étais dans ma première année de Cinéma.
Avec un ami, Cogitograf, on a créé une asso (le Magmatelier) dans laquelle, au début, on faisait des petites BD, et, très vite, on réalisait des courts métrages.
C’était très amateur, bien sûr, mais ça stimulait la créativité, on expérimentait. C’était souvent absurde, comique, certains étaient plus dramatiques. On était beaucoup dans l’improvisation des tournages. Notre film le plus improvisé est « Train de Nuit », imaginé et tourné en 1 heure dans un train de nuit alors qu’on partait en weekend et qu’on arrivait pas à dormir (c’était vers 3h du matin).
BD et cinéma, faut-il choisir ?
En tant que lecteur/spectateur ? Je ne peux pas vivre sans les deux! Quand je déménage, j’ai un minimum vital de BD et de DVD à prendre avec moi.
Êtes-vous passionné de ces deux genres ?
Oh oui !
Et de Soda, en particulier ?
Passionné, c’est peut-être un peu trop. J’ai découvert la série quand j’étais jeune ado, ça m’a beaucoup marqué : le style un peu « gros nez » associé à des histoires sombres, violentes, drôles, je n’étais pas habitué ! Je me souviens avoir dévoré la série. Puis la suivre dans le journal Spirou, et être impatient de lire une nouvelle histoire !

Comment avez-vous découvert ce personnage singulier de la BD franco-belge ?
À la médiathèque de Nîmes quand mon papa m’y emmenait les mercredis après-midi !
Quel est votre album de prédilection ?
J’aime beaucoup le tome 3 « Tu ne buteras point », un moment charnière de l’histoire de la série, avec la passation entre Warnant et Gazzotti. L’humour noir de la couverture me suffit !

Tour à tour, trois dessinateurs l’ont animé : Warnant, Gazzotti et Verlinden. Lequel a votre préférence ? Pourquoi ?
Difficile de répondre car j’aime les débuts de la série, le style de Warnant est très chouette pour donner le ton. Je trouve que Gazzotti a magnifié Soda, il était le repreneur qu’il fallait ! Et j’ai adoré la reprise par Dan Verlinden sur le tome 13, que j’ai trouvé très cinématographique, avec des jeux d’ombres très efficaces ! Et là pareil, encore un moment charnière dans l’histoire de la série : il a son style sans dénaturer le ton de l’univers.
Personnage de BD, d’accord, mais facilement transposable au cinéma ?
Le lieutenant Soda est pour moi LE personnage de BD à adapter au Cinéma. Le charisme, le look, la psyché. Il a tout pour être sur grand écran !
La BD et le cinéma sont-ils vraiment compatibles ?
J’en suis certain. Même si les méthodes narratives sont différentes, ils se nourrissent mutuellement !
En tout cas, de nombreuses adaptations de BD franco-belges ont eu lieu. Pas toujours pour le meilleur, souvent pour le pire, non ? Comment l’expliquez-vous ?
Il y a beaucoup d’adaptations que je n’ai pas vues à cause de leurs mauvaises critiques ou du martelage marketing ! Pour certaines, j’étais trop attaché à l’œuvre originale et j’ai refusé d’aller les voir. C’est idiot, je suis peut-être passé à côté de plein de films sympas, surtout que je suis très bon public au cinéma. J’ai décidé de les rattraper bientôt, parce que le fait de m’être confronté à cet exercice m’a ouvert l’esprit sur ce sujet, et en plus je trouve ça dommage de ne pas me faire ma propre opinion !
J’aime bien cette citation de Christian-Jaque : « Adapter une œuvre (…), c’est demander à l’esprit de l’œuvre de vous dicter lui-même les trahisons que vous êtes bien obligé de commettre. Seuls ceux qui connaissent mal le cinéma ignorent que la pire des trahisons, la véritable trahison, est la plate fidélité. »
La quantité d’œuvres adaptées tient peut-être du fait que le neuvième art est aujourd’hui enfin pris au sérieux. Alors on adapte les BD à succès certainement plus facilement. Mais il y a aussi de très bonnes BD moins mainstream qui sont adaptées, ce qui ouvre la possibilité de convertir le spectateur en lecteur.
Les Américains y arrivent mieux ?
Il y a une différence entre la BD franco-belge et les Comics. Et il y a une différence entre le Cinéma américain et européen. C’est difficilement comparable je pense.
Quelle fut l’adaptation d’une BD franco-belge en film live qui vous a le plus plu ? Pour quelles raisons ?
Si je dois en choisir qu’une seule, c’est « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ». A l’époque j’étais fan des Nuls, et donc de Chabat. La BD étant déjà très parodique, il n’y avait que lui pour faire ça bien. Et pour le coup les costumes et décors étaient fidèles à la BD. Je le revois toujours sans me lasser.
Même question pour celle qui vous a le plus déçu ?
Étant bon public, je n’ai jamais vraiment été déçu car je ai jamais de grosse attente. J’essaie de ne pas en avoir quand il s’agit d’adaptation, je préfère voir ça comme un film original.
À partir de quel moment le processus de faire un fan-film sur cette série BD s’est-il mis en branle ?
Il y a 2 ou 3 ans, j’ai repensé à Soda. J’ai eu envie de m’y replonger. En lisant, je me suis demandé pourquoi ça n’avait jamais été adapté au Cinéma. Il y avait tout pour faire un super film, voire une saga. Je me doute que ça doit coûter très cher. Mais ça ne doit pas être un gros problème vu que certains films français ont des budgets astronomiques. Et puis je me suis dit que ça pourrait être intéressant de s’exercer à une adaptation en court métrage. Avant même d’avoir pondu une V1 du scénario, je savais qui pourrait incarner Soda : Matthieu Penchinat, dont je suis le travail depuis un moment. Il a accepté et ça m’a motivé à aboutir ce projet.
Ce n’est pas une origin-story mais une suite du dernier tome paru : Résurrection. Pourquoi ce choix ?
Entre la première version et la dernière, ça a beaucoup bougé. Aussi, deux thèmes me parlaient : le deuil (j’ai perdu mon papa il y a deux ans) et la retraite/reconversion professionnelle (ça correspondait à un moment où je voulais faire autre chose de ma vie). C’était donc évident que l’histoire que je voulais raconter se situait après le tome 13.

N’y a-t-il pas un risque du coup de ne s’adresser qu’aux connaisseurs ?
Bien sûr ! J’ai essayé d’écrire une histoire qui soit compréhensible pour tout le monde, avec des références à la série, forcément. Aussi, j’ai imaginé toute une histoire impliquant des personnages nouveaux mais aussi déjà connus. J’y fais allusion sans développer (si j’avais eu plus de moyens, j’en aurais fait un long métrage!). Ce qui fait que certains éléments qui se passent entre le tome 13 et le film ne sont connus ni des néophytes, ni des spécialistes de la série ! Quasiment personne de l’équipe ne connaissait Soda, mais tout le monde était emballé par le projet ! Alors je me suis dit que le film permettrait de faire découvrir la série. Et ça s’est avéré. Plein de gens qui ont vu le film m’ont dit que ça leur donnait envie de lire la bande-dessinée. Ça fait plaisir !
Quelle est la bonne manière d’adapter une BD ? À quoi faut-il veiller ? Comment s’opère la métamorphose du dessin en vidéo, en traits réels ?
Vous savez, je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise manière. Un film, c’est très personnel. Certes, on veut qu’il soit vu, apprécié. Mais avant tout, il faut que ça sorte des tripes. Il faut d’abord que ça plaise à celui qui entreprend l’adaptation. Les choix se font naturellement et doivent refléter l’état d’esprit du réalisateur. Certains choix sont faits en fonction des contraintes (de décor, de budget). Mais travailler dans la contrainte oblige à savoir s’adapter et retomber sur ses pattes. Le plus important, c’est d’avoir une équipe sur qui on peut compter. Sans elle, le film n’existe pas. En l’occurrence, j’ai eu la chance de travailler avec une équipe formidable, grâce à laquelle j’ai aussi beaucoup appris.
Vous nous emmenez donc à New-york, plus vrai que Namur, avec des taxis jaunes et de longues artères filmées d’en haut. Mais mais mais, ne me dites pas que vous y êtes partis avec toute votre équipe ? Comment avez-vous tout truqué ?
La magie du Cinéma ! J’aurais bien aimé avoir une production qui nous emmène tourner sur place. Mais on a dû faire autrement, en puisant dans un vidéo stock sur Internet. C’était important qu’on se sente à New-York tout en tournant à Paris.
Dans une adaptation de BD, les connaisseurs sont souvent très inquiets de savoir si les traits des personnages de papier seront respectés. Dès qu’arrive l’affiche et qu’on connaît l’acteur qui va interpréter tel ou tel personnages, les foudres peuvent très vite s’abattre. Comment avez-vous fait votre casting ?
Je suis le travail de Matthieu (dont je suis fan) depuis plusieurs années (presque 15 ans !) et je savais qu’il serait parfait pour le rôle. Mais c’était ma vision personnelle de la chose. Aussi bien, les connaisseurs n’allaient pas aimer ce choix. Difficile de prédire ! Mon film ayant un tout petit budget, et n’étant pas réalisateur professionnel, les gens sont certainement un peu plus indulgents. Par ailleurs, j’ai dessiné l’affiche d’après un plan du film car je ne voulais pas divulguer le visage de Soda. Pour laisser un peu de suspense !
Soda est ainsi incarné par Matthieu Penchina. Il n’est pas roux, pour la cause, grave docteur ?
Pour moi ce n’était pas un critère important. Je voulais avant tout la bonne attitude, la bonne gueule pour le rôle.
Pour le reste, quelle belle esthétique. Les décors sont très beaux ? Vous avez prospecté ou, au contraire, vous les connaissiez avant de tourner et ils vous ont inspiré votre histoire ?
Merci ! Quand je vais au cinéma, ce qui m’importe avant tout, c’est l’image. Si le scénario est bof, mais que la photographie est belle, ça peut me suffire. Je suis du genre à être contemplatif. J’ai eu la chance de travailler avec Tommy Boulet, un super directeur de la photographie. On s’est tout de suite bien entendu et on se comprenait facilement sur les intentions esthétiques du film. Pour les décors, ça a été très compliqué. On n’a jamais réussi à trouver de chef décorateur. Alors on a pas mal prospecté, mais on n’avait pas beaucoup de temps. Pour le bureau de police, la veille de tourner, on n’avait pas le décor. Et finalement, on a eu un super lieu pour cette scène via un copain de ma femme. Les autres décors m’ont obligé à adapter mon scénario, et c’était peut-être mieux comme ça !
Cette fois, Soda doit affronter l’impitoyable Killer Sam, qui est-il ? Il sort de votre imagination ?
Dans la première version du scénario, j’avais imaginé une histoire mélangeant plein d’éléments des différents albums, notamment le personnage de Larcey du tome 1 (« Un ange trépasse »). Sauf que je me suis vite rendu compte que le caractère de mon protagoniste ne correspondait pas du tout à celui de la BD. Alors j’en ai fait un autre personnage qui sonnait simple, impitoyable et un peu mystérieux.
Vous revenez avec quelque chose de léger après le très dramatique Résurrection, non ?
Pas si léger que ça, au final. Mais c’était très important pour moi d’intégrer de l’humour, parfois noir, à l’instar de la série.
Pour le reste, les personnages sont bien reconnaissables entre la BD et l’écran. Ah mais, en fait, ce n’est plus Linda, mais sa nièce, Lisa Tchaikowsky qui officie aux côtés de Soda. Pourquoi ? Séléna Diouf joue son rôle. Comment a-t-elle obtenu le rôle ?
Avec Abdoulaye Diallo (un copain qui joue dans Soda) on avait fait passer un casting pour un projet de websérie. On avait rencontré Séléna qui ne correspondait pas vraiment au rôle qu’on recherchait. Mais on avait trouvé un petit quelque chose dans ce qu’elle dégageait. Je l’ai tout de suite imaginée pour jouer dans Soda. J’ai donc un peu adapté le rôle de Linda, en la transformant en sa nièce, jeune nouvelle recrue qui idéalise le métier.
Crevant l’écran, il y a Régis Chaussard en Captain, c’est lui qui amène la plus grande dose humoristique à cet ensemble oscillant entre polar et humour. Il est chevronné Régis ?
Je connaissais Régis depuis le tournage d’une petite série de gags, Go Boy, Go ! J’avais vu son jeu, son aisance dans le comique. Je savais qu’il ferait un bon capitaine bien salaud. Et en effet, il opère devant la caméra et sur les planches depuis un bon moment !
Pour le reste, cette réalisation a tout d’une production professionnelle. Combien de jours a duré ce tournage ? Avec quels moyens et quelle équipe ?
C’est un beau compliment, merci ! C’est grâce à une équipe professionnelle qui m’a fait confiance. Le tournage a duré trois jours. Ça fait environ 2 minutes de film par jour tourné. Tout le monde a été bénévole, et je serai reconnaissant à vie du temps donné par chacun pour me suivre sur ce projet, car sans eux, pas de film possible. J’étais entouré de gens passionnés. C’était vraiment chouette. On a eu un budget de 3000 euros pour le matériel, nourrir l’équipe, et les petits couacs (comme devoir remplacer la batterie du fourgon en plein milieu du tournage). Amis et famille ont contribué financièrement, ils m’ont fait confiance, et c’est aussi grâce à eux que le film existe.
Au fond, il faut demander une autorisation aux auteurs et à l’éditeur pour ce genre de production ?
Quand on fait une fan fiction (et tout ce qui relève du fan art), les artistes ou les ayant droits peuvent tout à fait demander à ce que l’œuvre soit retirée. Je ne le savais pas avant d’entreprendre ce court-métrage ! Donc si je voulais que le film soit visible, et par respect pour l’œuvre, il fallait bien demander l’autorisation.
Vous aviez eu le soutien du regretté Philippe Tome ? Comment ?
Au début, je pensais faire un petit film discret dans mon coin. Pendant que je recrutais mon équipe, quelqu’un m’a suggéré de contacter le scénariste de la série par souci de droit d’auteur justement. Je n’y avais même pas pensé. Moi qui suis plutôt introverti, jamais je n’aurais osé contacter un auteur que j’admire. J’ai donc pris mon courage à deux mains et je lui ai envoyé un message par Facebook en lui expliquant mon projet, avec le scénario. J’étais vraiment terrorisé. Il a été très réactif et bienveillant. Il a approuvé, et en a parlé aux ayant droits. J’ai été très attristé d’apprendre sa disparition quelques semaines après la fin du tournage. Ça m’a fait un choc.

Et des dessinateurs ?
Je regrette de ne pas l’avoir fait. Toujours à cause de cette timidité vis-à-vis de ces artistes dont j’admire le travail . C’est bête, ils sont humains après tout. Peut-être aussi par facilité puisque je savais que Philippe Tome était sur Facebook. Pour les autres, il aurait fallu certainement que je les contacte via les éditeurs. Je pense que les dessinateurs auraient apprécié être mis au courant en amont.
Au générique, j’ai vu aussi le nom de Nicolas Barry, réalisateur qui rêve d’adapter Soda en long-métrage au cinéma. Vous l’avez approché ? Il vous a aidé ?
Les droits pour une adaptation live appartiennent à sa société de production. Mais c’est Mia, ma directrice de production, qui était en lien avec eux. Je n’ai malheureusement eu aucun contact avec Nicolas Barry, mais ça me paraissait normal de le remercier tout de même !
Dans une grande production, avec le casting de vos rêves, qui verriez-vous pour interpréter les personnages de Soda ?
Soyons fous, imaginons une superproduction hollywoodienne :
Soda : Matthew McConaughey
Linda : Gabrielle Union
Pronzini : Willem Dafoe
Mary : Helen Mirren
Bab’s : James Gandolfini (ce serait un peu plus compliqué pour le caster)
Mais en vrai, je pense que ça aurait plus de sens si le casting était francophone.
Seriez-vous tenté d’offrir une suite à votre court-métrage? Ou alors d’adapter une autre BD ?
Je serais plus tenté de développer l’histoire avec Linda, Lisa et Killer Sam. Ça pourrait faire un long métrage je pense. En intégrant la scène de course poursuite en corbillard. Le pied ! Et si je devais adapter une autre BD, je suis certain qu’avec une grosse production, on pourrait faire quelque chose de sympa avec Les Tuniques Bleues !
Comment fait-on vivre ce genre de fan film ?
Dès le départ, je renonçais à pouvoir gagner de l’argent ou des prix avec ce film, dans la mesure où je n’avais pas les droits. Ça me paraissait normal. C’était vraiment un petit projet par amour de la Bande-Dessinée et du Cinéma. Et puis on a signé le contrat avec les ayant-droits, qui autorise à une diffusion publique par le web. J’en suis ravi. Au moins il peut être vu partout dans le monde ! C’est donc par le bouche à oreille qu’il peut être vu. En plus il y a des sous-titres français et anglais.
Vous vous payez même le luxe d’une scène post-générique, pas mal dans un film de 7 minutes ! Vous vous la jouez Marvel ?
Ha ha, peut-être que ça a eu une influence. J’aimais bien l’idée d’un épilogue avec des retrouvailles ailleurs qu’à New-York. On passe vraiment à autre chose. Et puis c’était une question de rythme de montage aussi.
Des anecdotes de tournage ? Des scènes qui ont posé problème ?
La cantine était (presque) zéro déchet, c’était une petite exigence de ma part, et je suis fier qu’on y soit arrivé. L’équipe a trouvé ça plutôt chouette.
Sur le panneau des criminels recherchés, dans le bureau, j’y ai caché des photos de copains.
La scène du duel impliquait pas mal de fumée. On a tourné dans le hall d’une résidence. Beaucoup d’habitants pensaient qu’il y avait un feu quelque part !
Aucune scène n’a posé problème, tout s’est super bien déroulé. À part le fourgon qui ne démarre pas avec tout le matériel dedans, et qui tombe en panne en plein milieu du périphérique de Paris !

Les BD sont muettes. Ici, en musique, vous avez trouvé une BO qui détonne, parfaitement dans le thème. Vous nous en parlez ? Vous connaissiez ce groupe, Ephemerals ?
Ce morceau était dans le scénario dès le début. C’est une de mes musiques préférées, et je trouvais qu’elle collait très bien avec l’histoire. Le frère d’un ami, Thierry, joue dans ce groupe. Je les ai vus deux fois en live, et c’est parmi les meilleurs concerts de ma vie. Thierry a aussi composé un autre morceau pour Soda, sous le pseudo Bioman.
La suite, pour vous ? D’autres projets cinéma ?
J’ai entamé ma reconversion professionnelle, je vais suivre des formations pour devenir illustrateur. Mais je continuerai la réalisation. Que ce soit dessiner une BD ou faire un film, il s’agit de mettre en scène des images, des personnages, des décors… C’est ça qui me plaît.
J’ai un projet d’adaptation d’un bouquin en long métrage qui trotte dans ma tête depuis plusieurs années.
Avec les copains Abdoulaye Diallo et Cogitograf, on va essayer de rebooter une websérie qu’on a adoré faire : La Boîte à Gants. Cette fois on voudrait organiser une petite production pour que ce soit un peu plus propre (on tournait vraiment avec les moyens du bord, on improvisait et à budget zéro!). On sait jamais, ça pourrait plaire à des diffuseurs !
Merci Vincent et longue vie à Soda, le plus (ou moins) catholique des flics new-yorkais. Et, pour terminer en beauté, vous nous offrez, depuis votre compte Instagram, la genèse du film.