San Giacomo dei Capri. Giovanna, 12 ans a toujours été une excellente élève. Alors, lorsque ses résultats scolaires baissent soudainement, les parents de l’adolescente, tous deux professeurs, s’inquiètent, s’alarment. Eux qui veulent à tout prix que leur fille unique réussisse ses études, voient d’un oeil soucieux ces mauvaises notes arriver. Un jour alors que celui-ci l’a toujours encensée, Giovanna entend son père dire à sa mère qu’elle prend de plus en plus les traits de sa tante Vittoria, une femme dont elle sait très peu de choses si ce n’est qu’elle est laide, acariâtre et peu instruite. Dès cet instant l’adolescente n’aura plus qu’une idée en tête, rencontrer cette tante à qui on la compare.
La rencontre avec cette Zia, tant détestée par ses proches, une rencontre qui finira par arriver et qui transformera la vie de la jeune femme tant cette tante au caractère cash et intègre lui fera découvrir un univers nettement moins étriqué et surfait que celui de son cocon familial où l’art du mensonge semble régner.
Que se passait-il dans le monde des adultes, dans la tête de ces personnes très raisonnables, dans leurs corps pétris de savoir? Comment était-il possible qu’ils soient parmi les moins fiables des animaux, pire encore que des reptiles?
Même si certains pensent avoir découvert la véritable identité de l’auteur qui se cache derrière le pseudonyme d’Elena Ferrante, il est fort à parier que le lecteur, lui, se moque de savoir s’il s’agit ou non d’un couple d’éditeurs ou bien encore d’un auteur célèbre. Lui, ce qu’il souhaite avant tout, c’est d’avoir enfin, entre les mains, le dernier roman de celle (ou de celui donc) qui a écrit la saga qui l’a passionné durant de nombreuses années, à savoir L’amie prodigieuse. Quatre romans écoulés à plus de 12 millions d’exemplaires dans le monde, rien que ça. Saga que la récente et excellente série produite par HBO magnifie encore un peu plus.
Le voilà donc ce nouvel opus tant attendu et peut être premier tome d’une nouvelle série qui pourrait bien avoir le même succès retentissant que l’histoire de Lila et d’Elena. Les ingrédients sont en tout cas là pour que ça marche.
Mais au fait est-ce que ça marche?
Pour ceux qui aime le style un peu suranné de Ferrante, il est un fait que le bouquin fera mouche. Néanmoins il faut bien avouer que Ferrante ne se renouvelle pas beaucoup. Elle raconte encore une fois l’histoire d’une jeune napolitaine s’exprimant à la première personne. Elle met à nouveau en avant les différences de classes sociales et les tensions qui en découlent. Elle traite encore de l’amitié féminine et des premiers amours.
Cela dit pourquoi bouder son plaisir et ne pas se plonger pendant 400 pages dans cette Italie qui sent bon les panzarotti et la pasta cresciuta. Une Italie qui plus est, que beaucoup ne verront pas cette année, la faute à un vilain virus. Mais comme le disait le grand Victor Hugo si voyager c’est lire, lire c’est aussi voyager. Alors voyageons. Embarquons avec Giovanna. Direction Naples
Titre : La vie mensongère des adultes
Auteur : Elena Ferrante
Genre : Roman
Éditeur : Gallimard
Nbr de pages : 400
Date de sortie : 09/06/2020
Prix : 22€