Oeuvrant depuis quelques années déjà dans son pays, Flavia Biondi débarque en France, cette année, et voit deux de ses oeuvres paraître: Les Générations et La juste mesure (qui arrive en juin). Pendant ce temps-là, la dessinatrice ne s’arrête pas en si bon chemin et travaille sur Ruby Falls avec Ann Nocenti, une intrigue policière qui rejoindra la question de prédilection de la jeune auteure: comment trouver sa place dans un monde qui n’aime rien tant que la normalisation ? La plus belle preuve ? Son premier album qu’il nous est donné de lire en français: Les générations.

Résumé de l’éditeur : Parfois, le meilleur moyen d’avancer est de rentrer chez soi. Après trois années passées à Milan, Matteo rentre au pays avec pas mal d’appréhension. Il faut dire que son départ, provoqué par une violente dispute avec son père, ne s’était pas passé de la meilleure des manières. Vivre dans une métropole urbaine comme Milan a été pour le jeune homme un changement radical, une expérience libératrice, loin de l’étroitesse d’esprit de la petite ville où il avait grandi. Mais aujourd’hui, Matteo n’a plus le choix. Sans argent, sans travail, paumé comme tant d’autres « millennials » de sa génération, il doit rentrer à la maison. Ce retour aux sources sera pour lui l’occasion de se confronter à son passé et à ses peurs, mais aussi de découvrir pas mal de choses sur ses proches… et sur lui-même.

Un jour, Matteo est revenu chez lui. Enfin, chez lui, le mot est fort tant il pensait ne plus avoir sa place nulle part. Encore moins chez son père, le dernier endroit où il voudrait se trouver, la dernière personne qu’il a envie de voir. Même s’ils auraient tant à se dire. Alors, c’est dans sa tribu de femmes qu’il a trouvé refuge, ses tantes (A, B et C), sa cousine enceinte et sa grand-mère. Le temps de faire le point. « Un prétentieux campagnard qui a voulu faire le rat des villes. Et qui est rentré sans rien. Et pourtant, hier, j’étais bien à Milan. Hier, j’avais un futur. Demain, je serai ici. »

Quand on rentre chez soi, on a envie de voir le paysage, de saluer les amis qu’on n’a plus vus. La démarche de Mattéo est tout autre. Catapulté là car pas le choix, il va s’enfermer entre les quatre murs de sa cachette, qui tremble de l’énergie de ces femmes qui l’entourent désormais. Et chacun a son caractère.

Mattéo ne veut pas sortir même s’il y sera forcé un jour. Il a trop peur de revoir des décors, des visages qui lui rappelleront qui il est, quels sont ses mensonges et ceux des autres, de quoi il se sent coupable mais aussi de quoi il a envie de faire sa vie même si cela peut sembler contre-nature. Puis, il y a les intentions qu’on lui prête et mamie qui ne cesse de répéter à la ronde qu’il est célibataire. Peut-être mais son coeur est toujours un peu pris.

Dans un noir et blanc d’une clarté incroyable, jouant de répétitions et de bouleversements, Flavia Biondi signe une histoire d’hommes et de femmes, sans genre mais avec une sensibilité universelle et une manière d’amener les choses bien à elle. Déjouant les attendus et jouant avec les imprévus, elle livre une bribe de vie décisive pour mieux repartir en avant, sans forcément avoir réglé tous les soucis mais en ayant au moins accepté de leur conférer moins d’importance par rapport à tout ce qu’il reste à faire.
La suite, ce sera donc, très vite (le 24 juin), La juste mesure, et à plus longue échéance, Ruby Falls.
Titre : Les générations
Récit Complet
Scénario et dessin : Flavia Biondi
Noir et blanc
Traduction : Federica Giuliano
Genre : Drame, Roman graphique
Éditeur VF : Glénat
Nbre de pages : 144
Prix : 17,50€
Date de sortie : le 11/03/2020