Avec un nom qui ressemble à une chanson de The Police et signifie argotiquement le coït, la vilaine et éphémère sorcière créée par René Louis Sauger et Michel Gaudelette avait tout pour être rock’n’roll. Born in the bayou putride et infernal, près de vingt-cinq ans après ses derniers sortilèges, la soeur de Mélusine revient, accompagnée de ses abominables et libidineuses créatures. It’s a waughderful world!

Résumé de l’éditeur : Au fond de son marais putride vit Radada, une immonde sorcière dont sa laideur n’a d’égal que sa méchanceté. Affublée de son fidèle Ptésosaure, Francis, elle s’occupe de son potager, jette de sombres maléfices et fait le mal dès qu’elle le peut, quand elle n’est pas emmerdée par son insupportable soeur, la gentille fée Mélusine.

Disparu des radars depuis près de quinze ans et son Pedro le Coati, Michel Gaudelette s’offre un come-back éditorial avec la réédition de cette intégrale en odeur de saleté. Parmi les épisodes cultes des Fluides années 90, l’impayable Radada s’offre régulièrement des excursions hors de ses cartons pour retrouver les rayons de librairies. Avec trois tomes hilarants. René-Louis Sauger et Michel Gaudelette n’ont jamais fait que ça ensemble mais ils s’étaient bien trouvés.

Bon, comme un secret bien gardé, ils ont pris soin de brouiller les pistes qui permettaient de retrouver la trace de leur sorcière mal-aimée. Ces marais incommodants, il vaut mieux ne pas s’y aventurer sous peine de croiser des créatures préhistoriques (waugh!) que Radada est la seule à pouvoir dompter, alors qu’elles montent tout le monde, des envahisseurs spatiaux, le Diable ou encore des lapins crétins (sans oublier les plus terribles de toute cette ménagerie: les écureuils!). Toute une ménagerie qui prouvait déjà tout l’amour de Gaudelette pour les réserves (sur)naturelles ou les zoos qu’il visiterait ensuite avec Pedro le Coati.

Dans ce monde qui n’aurait pris que les vilains de Disney et leurs sales trognes, les deux auteurs ont nourri près d’une trentaine d’histoires courtes de 5-6 planches, chaotiques autant que drôlatiques, dans un noir et blanc pétillant. Alors que la littérature concernant les sorcières est touffue, il y a pourtant dans Radada un sens du gag (parfois en dessous de la ceinture, en guise de plaisirs coupables) et de l’imprévu assez redoutable.

Avec des surprises (dont celle des ultimes planches) et un bestiaire très réussi, accrocheur. Cynique et sans une ride, la magie noire de Radada opère toujours. Waugh!

Titre : Radada – La méchante sorcière
Intégrale
Scénario : René-Louis Sauger et Michel Gaudelette
Dessin : Michel Gaudelette
Noir et blanc
Genre : Fantastique, Histoires courtes, Humour
Éditeur : Fluide Glacial
Nbre de pages : 150
Date de sortie : le 21/11/2019
Extraits :