Valeur sûre du catalogue Futuropolis, Nicolas Dumontheuil, après de grandes aventures, revient au plus près de chez lui dans un album mêlant souvenirs d’enfance et de bêtises fantasmées. Avec pas de pitiés pour les Indiens, l’auteur chronique l’enfance hors-la-loi et sans souci… jusqu’au jour où il y en a. En douze chapitres et nonante pages.
Résumé de l’éditeur : 1976. Un petit village de 400 habitants dans le sud-ouest de la France. Ici, le curé et les fermiers côtoient les quelques hippies qui sont venus s’installer en communauté. C’est surtout le terrain de jeu de Jean, 8 ans, et de ses copains Titi et Jules. Insouciants, ils font péter des bouses de vaches et jouent aux cows-boys … jusqu’au jour où une de leurs bêtises coûte la vie à un fermier…

Il y a quarante ans, qu’il faisait bon être insouciant. Pas de coronavirus et d’autres sueurs nourries par les médias, c’était un autre temps, un autre monde, une autre France. Quand la vie des mômes n’avait pas d’écran pour étancher la soif d’aventure et qu’il fallait sortir dehors, cavaler et s’inventer des rôles, de cowboys plus que d’indiens.

Jules, Titi et Jean étaient comme ça, repoussant les limites autorisées par les parents, faisant sauter les bouses à la dynamite pour mieux s’en prendre plein la tronche. Le trio boit aussi des coups avec les deux frères Ardaillou, vole aussi un peu d’argent pour s’attirer les bonnes grâces de Manitoba, l’idole planquée dans une grotte dont ils gardent le secret. En dehors de cette bulle aventureuse et modelable au gré de l’envie de ces gamins, les grands, eux, ont d’autres chats à fouetter, des étrangers à discriminer et le nucléaire à combattre.

Jusqu’au jour de l’accident. Celui-là même qui va amener Jules, Titi et Jean à culpabiliser, à perdre de leur innocence, à se sentir indien face à des cowboys qui pourraient leur faire la peau et les mettre en prison.

Avec ses couleurs pleines de vie et d’envie, Nicolas Dumontheuil livre un récit où l’action se trouve au coin de la rue. Dépeignant la société d’alors selon la vision de petits gars pas plus haute que trois pommes, l’auteur pèche parfois à vouloir trop en mettre. Et les chapitres qui découpent ce récit sont un peu artificiels, cassant le rythme inutilement. Ce n’est pas un mauvais album pour autant, loin s’en faut, il est bourré de charme et de cocasserie. Le dessin de Nicolas Dumontheuil est toujours autant haut en couleur et énergie. Pittoresque.

Titre: Pas de pitié pour les Indiens
Récit complet
Scénario, dessin et couleurs : Nicolas Dumontheuil
Genre: Comédie dramatique
Éditeur: Futuropolis
Nbre de pages: 88
Prix: 19€
Date de sortie: le 08/01/2020