Le bestiaire extraordinaire : vie publique des animaux et Salch manières

Après avoir pris l’habitude d’orner ses couvertures de chaussettes sales, de pompes dont le fumet nous hante toujours les narines ou encore de branleurs, le saillant Éric Salch livre, tout en longueur et avec des dorures (excusez du peu) sa plus belle couverture. Sans pour autant quitter ses sales habitudes et remuer la lie des abysses et d’ailleurs, à la recherche des comportements (sexuels, le plus souvent) les plus déviants. Dans le procédé, rien ne change, si ce n’est que le dessinateur semble en avoir fini avec les humains, du moins pour le moment, et qu’il s’intéresse aux petites bébêtes répugnantes, là où le regard ne porte pas forcément.

© Salch chez Delcourt

Résumé de l’éditeur : L’étrangeté de notre monde dépasse parfois la fiction et ces bizarreries font de notre univers un véritable cabinet de curiosités. Laissez-vous surprendre par ce nouveau recueil d’histoires incroyables mais totalement vraies ! Axolot, la bible du bizarre, revient pour un opus hors-série épatant consacré exclusivement aux rites amoureux et sexuels des petites bêtes étranges.

Avec la bénédiction de Patrick Baud, aventurier-chercheur en chef de l’étonnante collection Axolot, celle-ci se décline dans un premier hors-série entièrement habillé, et déshabillé par Éric Salch. Celui qui a été à un moment considéré comme le plus méchant des dessinateurs, notamment via ses Look Book sans pincettes, profite de 126 pages de strips (format à l’italienne) pour nous raconter seize histoires d’amours bestiales (et bestioles) qui sont autant de faits divers.

© Salch chez Delcourt

Dans les profondeurs océanes ou sur le plancher des vaches, Salch a potassé les archives de Patrick Baud et les encyclopédies d’histoires naturelles (même contre-nature) pour réunir une collection de courts récits prouvant que les ébats humains, même les plus sado-masochistes, sont bien gentils par rapport à ce qu’on peut observer au microscope. Ou entre les porcs-épics et niquent, par exemple. Sans compter l’antechinus, marsupial australien qui, en temps normal et sans incendie, a déjà le feu au cul, et baise à en crever. Et à en devenir aveugle. Et à en crever.

© Salch chez Delcourt

Avec saillie, toujours aussi cash et autant de trash, Salch met en case un drôle de zoo, de ceux qu’on ne visiteraient pour rien au monde mais auquel on se prend tout de même au jeu, de l’amour et des vicelards. Des parasites aussi qui peuvent faire tourner la tête à leur hôte plus très consentant.

© Salch chez Delcourt

De son style caractéristique, caricatural et criard à en jubiler, l’auteur ne se laisse pas enfermer dans le format des strips qui pourrait juguler la créativité et amener à faire toujours la même chose, ce qui serait dommage pour un hors-série. Non, jouant avec les couleurs des pages et celles des cases, avec la taille de celles-ci, Salch confère de l’identité à ses gags documentaires. Et ça marche du tonnerre. Avec en plus, en B.O., du Mylène Farmer.

Série: Axolot

Tome: Hors-série – Le bestiaire extraordinaire

Recueil d’histoires courtes

D’après le site et les livres « Axolot » de Patrick Baud

Scénario, dessin et couleurs : Salch

Genre: Documentaire, Gag

Éditeur: Delcourt 

Nbre de pages: 128

Prix: 19,99€

Date de sortie: le 13/11/2019

Page Facebook: Axolot

Extraits:

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