L’Institut. 34 ans après « Ça », Stephen King plonge à nouveau une bande de gamins en enfer… pour notre plus grand plaisir.

Luke est ce que l’on peut appeler un gamin plus que brillant. Rendez-vous compte. Alors qu’il n’a que 12 ans, il est sur le point d’intégrer non pas une, mais deux universités. Qui dit mieux? Mis à part cette intelligence hors norme, Luke déplace aussi des choses par la seule force de sa volonté. En particulier lorsqu’il est contrarié (les pages d’un livre par exemple). Mais ça, c’est un sujet tabou chez les Ellis. On n’en parle pas. Quand l’adolescent se réveille un matin dans une chambre qui ressemble étrangement à la sienne sauf qu’elle n’a aucune fenêtre. Le gamin pense faire un horrible cauchemar.

Luke va pourtant bien vite comprendre qu’à l’instar d’autres enfants et adolescents, on l’a enlevé et enfermé au milieu de nulle part, dans un bâtiment cerné de sapins et dont il ne peut pas sortir. Même s’il peut manger et boire de l’alcool à volonté, grâce à de nombreux distributeurs mis à sa disposition. Même si un espace détente lui permet de jouer aux échecs et de faire du trampoline. Ce qui pourrait ressembler à la version cheap de l’île aux plaisirs de Pinocchio est en fait un leurre. Un véritable camp retranché où lui et ses congénères font sans cesse l’objet de tests à la limite du supportable.

Que lui veulent ces gens et surtout où s’en vont les enfants qui disparaissent du jour au lendemain?

Ils vont à l’Arrière parait-il. Un endroit d’où ils ne reviennent jamais !

Cela fait donc presque 50 ans que Stephen King joue à nous faire peur. Presque 50 ans que son épouse Tabitha l’a encouragé à terminer l’écriture de Carrie, un premier roman refusé pourtant par 30 éditeurs et qui deviendra un best-seller vendu à 1 million d’exemplaires.

Depuis lors, Stephen King a enchaîné les succès littéraires. Ses livres font aussi régulièrement l’objet d’adaptations au cinéma comme à la télévision avec plus ou moins de bonheur d’ailleurs (les terrifiants Shining et Misery, les très moyens Dôme et Docteur Sleep). À ce propos, on ne soulignera jamais assez à quel point Stephen King n’est jamais aussi bon que lorsqu’il délaisse le genre fantastique (Les évadés, Le corps, Dolores Claiborne…)

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Mais, n’empêche, il doit être compliqué de se renouveler lorsque, depuis près d’un demi-siècle, on écrit des romans fantastiques et d’horreur. Il n’est donc pas étonnant que L’Institut nous fasse songer à d’autres romans du créateur de Christine (la voiture qui ne mordait pas que le bitume) et, en particulier, à son chef-d’oeuvre « Ça ». On y croise en effet une bande de gamins devant faire face non pas à un terrifiant clown mais à une institution qui a bien l’intention d’utiliser leurs pouvoirs, quitte à les éliminer par la suite. On ne peut s’empêcher également de voir en ces ados, doués de télépathie et de télékinésie, les petits frères et les petites sœurs d’Eleven, l’héroïne de Stranger Things (on sait King très friand de la série produite par Netflix)

Même si King ne se renouvelle pas énormément dans ce nouvel opus (mais cherche-t-on vraiment à se renouveler à 72 ans?) Quel sens de la narration. Quelle façon de happer le lecteur dès les premières pages pour les emmener dans une histoire à laquelle on parvient difficilement à décrocher.

King reste incontestablement le roi des page-turners. Et espérons-le pour encore très longtemps. À noter que, à peine sorti en librairie, le livre voit déjà son adaptation pour la télé se profiler à l’horizon, avec le créateur de la sublime série Big Little Lies aux manettes.

Titre : L’institut

Auteur : Stephen King

Genre : Fantastique

Éditeur : Albin Michel

Nbr de pages : 608

Date de sortie : 29/01/2020

Prix : 26€

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