1900. Pays de Galles. Gwendolen (aussi appelée Gwen ou Len) est encore une toute jeune fille lorsqu’elle fait part à sa famille de son intention de faire le conservatoire de Londres pour se consacrer pleinement au violon. D’abord réticent, son père, lui-même artiste dans l’âme (il écrit des poèmes), accepte finalement de la laisser voler de ses propres ailes.
Fraîchement débarquée dans la capitale anglaise pour y pratiquer son art. Len, qui en plus d’être mélomane, est depuis sa plus tendre enfance passionnée par les oiseaux, doit bien se rendre à l’évidence. Ses animaux préférés ne sont pas très nombreux en ville. Il n’y a véritablement qu’à Hyde Park où elle peut en observer à sa guise entre deux cours de musique.
Déçue par un homme quelque peu volage, Len décidera après plusieurs années passées à Londres de tout abandonner et d’acheter, avec l’argent de son héritage, un petit cottage isolé de tout, sauf des oiseaux. Là-bas, dans son antre, véritable sanctuaire entouré de haies, de pommiers, de groseilliers… elle aura tout le loisir d’observer des spécimens sur lesquels elle écrira de nombreux articles et ouvrages. Elle s’intéressera surtout aux mésanges, à leurs habitudes, à leurs chants. Et s’attachera, en particulier, à l’une d’entre elle. Une mésange tatouée d’une étoile blanche qu’elle baptisera Star. Véritable vedette de son jardin des merveilles.
Les oiseaux ont la faculté de prévoir le temps : un jour, j’ai observé qu’ils déployaient un zèle particulier pour trouver de la nourriture et, le lendemain, il commençait à pleuvoir pour trois semaines d’affilée.

On comprend très bien pourquoi la Néerlandaise Eva Meijer, également auteure du best-seller « Les animaux et leurs langages », a été attirée par le destin particulier de la naturaliste Len Howard. Comme elle, elle est musicienne. Comme elle, elle s’est depuis toujours intéressée au comportement animalier (elle est d’ailleurs persuadée que les animaux nous parlent.) Dès lors, elle ne pouvait qu’écrire sur cette femme forte et totalement libre, qui vécut jusqu’à la fin de ses jours quasi recluse et entourée d’oiseaux.
Pour écrire la vie romancée de Len Howard, Eva Meijer s’est servie d’anecdotes racontées par la naturaliste elle-même dans ses romans et de témoignages de personnes ayant croisé la route de cette passionnée d’ornithologie qui voulait avant toute chose que le grand public apprenne à connaître les oiseaux, à les comprendre et surtout à mieux les traiter. Car, à l’époque déjà, les oiseaux se faisaient de plus en plus rares dans les jardins. Certaines espèces avaient même pratiquement disparu. Ce, en grande partie, à cause de l’action de l’homme.
Même si la communauté scientifique a toujours vu d’un mauvais œil les travaux de Len Howard (pour beaucoup, elle n’avait aucune légitimité et prêtait des caractéristiques bien trop humaines aux oiseaux); pour Eva Meijer, il ne fait aucun doute que ces travaux, aujourd’hui oubliés de tous, étaient en avance sur leur temps et peuvent, encore aujourd’hui, intéresser beaucoup de monde (les livres de Len Howard sont quasiment introuvables ailleurs que dans les librairies d’occasion).
Le cottage aux oiseaux est, en tout cas, un roman touchant qui plaira aux amoureux de la nature. Il leur donnera inévitablement envie de prendre quelques graines de tournesol ou quelques raisins secs, de sortir dans leurs jardins (s’ils ont la chance d’en avoir un), de tendre la main et d’attendre patiemment (ça risque de prendre du temps) qu’une mésange daigne venir se nourrir à même leurs paumes. Si les lecteurs du roman parviennent comme Len Howard à gagner la confiance des oiseaux, nul doute que leurs efforts seront un jour récompensés.
Dans toutes les bonnes librairies dès le 23 janvier 2020
Titre : Le cottage aux oiseaux
Auteur : Eva Meijer
Genre : Drame
Éditeur : Presses de la cité
Traductrice : Emmanuelle Tardif
Nbr de pages : 272
Date de sortie : 23/01/2020
Prix : 20€