Priscilla, avec des coeurs sur les i et des points sur les conneries de ces aînés

« On ne choisit ses amis mais rarement sa famille… » Et encore, dans le milieu de Priscilla (avec des coeurs sur les « i »), il faut déjà aller loin pour tomber sur des personnes qui puissent la tirer vers le haut. Dans le nouvel album de Laetitia Coryn, d’un réalisme crasse, on rit beaucoup, à couvert tant le décor et les habitudes qu’elle décrit sont triste à pleurer.

© Laetitia Coryn chez Glénat

Résumé de l’éditeur : Priscilla, sept ans, vit avec ses parents, Patrice et Jennifer. Comme tous les enfants, Priscilla se pose des questions sur la vie en général, auxquelles Patrice et Jennifer se font un plaisir de répondre avec le bon sens dont doivent faire preuve des parents aimants. Le problème, c’est que les adultes sont, ici, affreux, bêtes, racistes et brandissent des discours de haine et d’individualisme comme un étendard aux couleurs de leur stupidité, de leur fière méchanceté et de leur haleine avinée. Mais Priscilla n’a pas choisi sa famille…

© Laetitia Coryn chez Glénat

La famille que n’a pas choisie Priscilla (mais dont elle risque de suivre le malheureux exemple) est de Hénin-Beaumont ou d’ailleurs, frappadingue et arriérée, gavée de fricandelle et d’idées reçues qui ne vont jamais plus loin que leurs nez (qui sont d’ailleurs tels des saucisses), abreuvée d’alcool sans modération.

© Laetitia Coryn chez Glénat

Ici, on parle ouvertement de choses que des enfants ne devraient pas entendre. Pire, ceux-ci voient aussi des choses qu’ils ne devraient pas voir. Ici, la réprimande se fait par la violence et les meilleures réunions de famille se font au café. Quitte à faire une exception alcoolisée pour les gosses. De toute façon, ils y goûteront bien assez tôt. Puis, si ça leur permet de ne pas faire attention aux conneries que débitent leurs aînés. Racisme, xénophobie, perversion, tout y passe. On songe même à marier la petite Priscilla avec ce gros dégueulasse qu’est l’ami Jean-Michel, 37 ans. Et il y croit. Priscilla, elle, a… 6 ans et demi.

© Laetitia Coryn chez Glénat

Cet album, je ne suis même pas sûr que s’il arrivait entre les mains du petit peuple influençable et populiste dont il y est question, qu’ils ne diront pas: « cé bien vré! C’est nous qui paye tout ça. » Pourtant, Laetitia Coryn ne se moque pas pour se moquer. Elle agit et réfute les dires de ces personnages, elle donne des preuves par l’absurde que les idées nauséabondes véhiculées par ces gros beaufs à peine clichés ne tiennent pas la route.

© Laetitia Coryn chez Glénat

Nous, à chaque case, on a envie d’intervenir, d’enlever les pauvres enfants mis au milieu de ce jeu de quilles qui empirent à chaque génération. La faute à qui ? Peut-être même pas à cette famille, victime d’une société à deux vitesses, qui Tuche le fond et oublie trop souvent d’éduquer, d’élever ceux qui la composent. De dire halte aux déterminismes qui nous enfoncent dans l’abrutissement. Car des Priscilla, il y en a plein. Et cette famille dégénérée est finalement plus victime d’une humanité qui régresse.

© Laetitia Coryn chez Glénat

Titre : Priscilla

Sous-titre : On choisit pas sa famille

Scénario, dessin et couleurs : Laetitia Coryn

Genre : Chronique sociale, Humour

Éditeur : Glénat

Collection : GlénAAARG!

Nbre de pages : 64

Prix : 12,75€

Date de sortie : le 18/09/2019

Extraits :

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Ce diaporama nécessite JavaScript.