Je ne sais pas vous, mais l’idée de perdre un de mes membres m’effraie au plus haut point. Une hantise. Depuis toujours, les hommes ont été fascinés par l’éternelle jeunesse et la capacité à augmenter l’humain. Et si ce champ de recherche rentrait dans la modernité en étant combiné avec une petite production locale, en accord avec Mère Nature ? Bienvenue dans le jardin partagé des vanités.

Résumé de l’éditeur : Jedidiah Jenkins est agriculteur, mais il ne cultive que des organes humains « plug-andplay » à croissance rapide capable de réparer les corps. Perdre un doigt ? Besoin d’un nouveau foie ? Il a ce qu’il faut. Malheureusement, les étranges substances qu’il utilise ont quelques effets secondaires. Dans les profondeurs du sol de la ferme familiale Jenkins, quelque chose d’effrayant a pris racine et commence à grandir.


Cette histoire commence comme bien d’autres. Un fils déchu et sa famille qui retrouvent le chemin de la maison paternelle après quelques années de disette familiale. Un esprit très Noël, c’est vrai, sauf qu’ici, c’est Halloween toute l’année. C’est ainsi qu’Ezekiel se rend compte que l’implantation agricole qui l’a vu grandir a bien évolué. Hi-tech et serres futuristes ont défiguré le visage campagnard de cette petite ville. Pour la bonne cause, Jedidiah, le papa à la main de fer autant que verte, a converti ses installations afin de pouvoir faire pousser organes et membres, poitrines et oreilles afin de venir en aide aux personnes amputées ou en quête d’une nouvelle apparence physique sans avoir recours à la chirurgie esthétique. De moignons en oignons, tout est quasi indolore et permet à chacun de retrouver un cours de vie normale. Sauf que ?

Sauf que, victime peu consentante, Mère Nature a peut-être corrompu les membres salvateurs implantés aux humains. Des membres fantômes devenus zombies ? Puis, il y a ces firmes concurrentes qui entendent bien volé le secret de Jedidiah même s’il y a là quelque chose d’occulte, d’un pacte avec le diable.


Père de Tony Chu, Rob Guillory se met au vert avec ce premier tome (5 volets) qui passe du gros délire au final terrifiant. Avec son sécateur, l’auteur a bouturé divers phénomènes de société (religion, élection, agriculture (dé)raisonnée, progrès de la science en termes de greffe) pour réaliser cette introduction grand-guignolesque et inquiétante peut compter sur son originalité « melting-pot » et sur l’efficacité de son trait caricatural pour en faire un bon divertissement avant, peut-être, dans la suite, de rentrer dans le dur et le sérieux. Tout est possible. L’auteur trouble les pistes mais une chose est sûre, la menace se rapproche !
Notons encore que la série a connu jusqu’ici 14 épisodes aux États-Unis. En avant-goût, les couvertures de ces numéros sont dans la galerie ci-dessous.
Tome : 1
Scénario et dessin : Rob Guillory
Couleurs : Taylor Wells
Genre: Fantastique, Science-fiction
Éditeur VO : Image Comics
Label : Skybound
Éditeur: Delcourt
Collection : Contrebande
Nbre de pages: 132
Prix: 15,95€
Date de sortie: le 04/09/2019
Extraits :