Avec le rictus de Nadal, à l’ombre du peuple du cercle noir, Conan est décidé à ne rien lâcher, même si c’est dantesque

S’il a fait les beaux jours du monde des comics et désormais de la bande dessinée franco-belge, à ma connaissance, jamais Conan le Cimmérien n’avait été voir à quelle sauce il serait mangé sur le marché du manga. Avec le huitième tome (toujours aussi indépendant des autres) de la série que consacre Glénat au héros de Robert E. Howard, Sylvain Runberg et Park Jae Kwang donnent à voir ce que pourrait être une adaptation aux airs asiatiques, le grand format en prime.

Résumé de l’éditeur : La vengeance est un art. Au royaume de Vendhya, alors que le roi vient de mourir terrassé par les sortilèges des prophètes noirs de Yimsha, sa sœur, Yasmina, décide de le venger… Elle décide, pour s’en charger, de prendre contact avec Conan, alors chef de tribu afghuli. Mais tandis que plusieurs de ses guerriers viennent d’être tués par les hommes du royaume de Vendhya, celui-ci a d’autres plans en tête. La princesse croyait pouvoir se servir du cimmérien, c’est plutôt elle qui servira ses intérêts…

© Runberg/Park/Ooshima chez Glénat

On continue de se balader sur la carte de David Demaret, reproduite sur les pages de garde. Dans ce monde dangereux et barbare, c’est entre Vendhya et Yimsha que nous retrouvons un Conan surpuissant, les yeux injectés de rage et prêt à découdre une armée entière. Depuis la dernière fois, il est devenu chef de la tribu afghuli. Mais il reste un étranger qui, à tout moment, peut-être désavoué. Encore plus quand la magie noire opère et travestit le champ de bataille en cauchemar occulte.

© Runberg/Park/Ooshima chez Glénat

Dans la sueur et le sang, sans doute, la tension entre le bien et le mal, et les allers-retours qu’il peut y avoir entre les deux, ne s’était jamais autant faite sentir dans cette série. Plongé dans l’obscurité (mais est-ce la nuit ou les nuages menaçants qui veulent ça) et dans le feu, osant des teintes bleuâtres et verdâtres (bien négociées, pour qu’elles soient oppressantes, par Ooshima Hiroyoku et ses assistants Alessia Nocera et Éloïse De La Maison), Conan se retrouve au coeur d’un grand complot politico-diabolique. Il y a ici quelque chose des Chevaliers du Zodiaque et Conan a le rictus de Rafael Nadal (il en a les bras aussi), décidé à ne rien lâcher, à ne pas perdre, jusqu’à la montagne satanique.

© Runberg/Park

Avec cet épisode, le trio d’auteur livre l’aventure la plus couillue et la plus osée, inattendue dans une forme manga parfois un brin caricatural (les visages principalement) mais puisant dans toute la force et l’énergie que permet ce style en matière de combats. Et il y en a plein. Sans temps mort et sans pourtant négliger le fond. Il y a, dans cet album, beaucoup à lire et beaucoup à voir. Cette histoire de princesse pas comme les autres n’est pas la plus accessible de la collection, il faut s’accrocher parfois mais le souffle qu’investissent les auteurs est  dantesque.

© Runberg/Park/Ooshima chez Glénat

Série : Conan le Cimmérien

D’après l’univers et les nouvelles de Robert E. Howard

Récit complet

Tome : 8 – Le peuple du cercle noir

Scénario : Sylvain Runberg

Dessin : Park Jae Kwang

Couleurs : Ooshima Hiroyoku (et Alessia Nocera et Éloïse De La Maison)

Genre : Aventure, Fantastique

Éditeur : Glénat

Collection : Grafica

Nbre de pages : 64 (+ 14 pages de cahier bonus réservé à la première édition)

Prix : 14,95€

Date de sortie : le 20/11/2019 (version en noir et blanc parue le 11/12, à 29,50€)

Extraits : 

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