Tenaillées par l’horreur, les guerres mondiales et leurs épisodes se sont souvent accompagnés, dans la fiction, de fantasmes fantastiques, d’une recherche de la convocation du Malin pour faire peser la balance d’un côté ou de l’autre. On sait, au moins depuis Indiana Jones ou Captain America, à quel point les nazis étaient prêts à tout pour être envahis de pouvoirs divins… ou sataniques. Dans cette bonne veine, Jean-Pierre Pécau et Jovan Ukropina font leur cinéma. Avec un casting ayant réellement existé et faisant la part belle aux femmes.

Résumé de l’éditeur : 1938, Hedy Lamarr s’échappe de la propriété de son époux, où les SS se livrent à des expériences par le biais de certains films. Car le cinéma est réellement magique et la caméra, cet oeil du diable, ouvre sur un monde d’où peuvent jaillir des entités surnaturelles. Hedy, médium comme d’autres actrices d’Hollywood, va rassembler ces « Victory Girls »pour lutter contre les nazis.

Comme d’habitude, cela commence dans un château reculé, oublié, provoquant l’ire des corbeaux et semblant véhiculer quelque chose de nauséabond. En plus, on l’a nommé La tête du diable. C’est dire si tout y est pour créer le machiavélisme nécessaire aux grands soirs qui pourraient changer la face d’une guerre. Un soir d’expérience, pour invoquer « Les Prométhées de l’humanité » mais qui va tout faire exploser. Le cinéma comme porte des enfers est une puissance incontrôlable et Hedy Lamarr va en réchappé, en sang mais envahie d’un pouvoir aquatique dévastateur. Pas de chance pour les Allemands, c’est dans l’autre camp qu’elle va passer.

Récit de super-héroïnes présenté sous forme de thriller politique et d’espionnage (en compagnie de Ian Fleming, notamment), V-Girls – L’oeil du diable constitue une bonne surprise, mené par le style fracassant de Jovan Ukropina, autant à l’aise dans les scènes intimistes que dans les effets spéciaux. Des effets qui ne sont pas unidirectionnels et ne donnent pas les pleins pouvoirs aux jolies et téméraires femmes qu’ils mettent en scène, car Jean-Pierre Pécau a imaginé un coût, un tribut en compensation de ces dons venus d’ailleurs.

Car Hedy va se révéler ne pas être la seule divinement (ou diaboliquement?) équipée. De quoi changer la donne et varier avec ce qu’on voit d’habitude dans ce type de récit. D’autant plus que sous les couleurs bien senties Hugo Sebastián Facio, Ukropina semble s’amuser et joue avec l’esthétique de cette époque atroce mais également fantasmée par les séries B. On attend la suite avec grande impatience.


Sous-titre : L’oeil du diable
Tome : 1 – Incantare
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessin : Jovan Ukropina
Couleurs : Hugo Sebastián Facio
Genre: Espionnage, Fantastique, Guerre, Thriller
Éditeur: Soleil
Nbre de pages: 56
Prix: 14,95€
Date de sortie: le 21/08/2019
Extraits :