C’est une histoire de famille, de résistance, de départs, de guerre. C’est une histoire du quotidien, de ces espoirs que l’on met à retrouver l’autre, de balade au bord de mer. C’est une histoire qui s’inscrit dans une saga, commencée en 2011 (2015 pour la version française) et dont Quand on ne peut oublier est le cinquième opus. C’est une histoire dont on comprend pourquoi les lecteurs se sont attachés si fort aux personnages. C’est une pension au bord de la Manche qui respire la chaleur, et où l’on pourrait y poser ses valises, pour quelques heures ou quelques années.
Décembre 1941. Le père de Sarah Fuller 19 ans, dirige une plantation d’hévéas en Malaisie, où sa famille mène une vie de riches colons. Mais le conflit qui secoue l’Europe gagne cette partie du monde.
Quand les Japonais commencent à bombarder Singapour, Sarah est contrainte de quitter sa famille et son fiancé, Philip, pour aller trouver refuge en Angleterre. La longue traversée vers le vieux continent s’annonce périlleuse. Or, ni elle ni sa sœur Jane, qui requiert une attention constante, ne savent si leur grand-tante, censée les accueillir est toujours de ce monde…
Arrivées à Cliffehaven, sur la côte sud-est de l’Angleterre, les deux sœurs s’installent à la pension du Bord de Mer, tenue par la chaleureuse famille Reilly.
Bien décidée à participer à l’effort de guerre, Sarah se voit offrir un surprenant travail…Qui ne lui permet toutefois pas d’occulter les mauvaises nouvelles en provenance de Singapour, et la crainte de ne jamais plus revoir Philip…
C’est un peu désarçonnée que j’ai plongé dans ce Tamara McKinley dont je ne connaissais que le volet australien des récits. J’y aime la liberté, les grands espaces, la chaleur, le climat, la terre rouge et sèche. Evidemment en Angleterre, pendant la seconde guerre mondiale : pas de liberté, ni de chaleur, encore moins de grands espaces et de terre sèche !
Et pourtant, ce récit fait le job ! Doucement, on pose ses valises dans l’entrée de la maison on s’assied à la cuisine, au coin du fourneau pour se réchauffer et boire une tasse de thé en compagnie de la petite Daisy, toujours affamée, et de la grand-tante Cordélia.
Les sirènes retentissent, le bruit des bombardiers ennemis s’accentue, et la vie s’arrête… pour reprendre sitôt l’alerte levée. On repart avec le grand-père Ron braconner sur les terres voisines, on fait d’interminables files avec Peggy pour acheter un peu de lait en poudre ou du pain noir, et puis on fait la fête avec une joie intense pour partager un peu de confiture, les retrouvailles avec de vieux amis, les bonnes nouvelles.
C’est un récit humain et romancé sur une période bien sombre de notre histoire. Une période où des gens ordinaires ont lutté de manière extraordinaire pour que les petites choses du quotidien continuent à supplanter la grande histoire. Petit bémol, il me semble qu’il serait préférable de lire cette saga depuis le début parce que le nombre de personnages et la référence à certains complique inutilement le récit pour le novice qui débarquerait dans ce cinquième tome.
Joli moment même si je dois concéder que ce n’est pas mon choix premier de lecture : la guerre et l’Angleterre froide et humide ont eu raison de moi. Je reste une incontestable fan des aventures australiennes de l’auteure dont je vous parlerai sans aucune faille prochainement.
Titre : Quand on ne peut oublier
Editions : L’Archipel
Sort le 13 novembre 2019
377 pages
Prix : 22€