C’est dépitant. Avec septembre, la nuit s’installe de plus en plus tôt, refrénant toute envie de prolonger le « squat » des terrasses. Pourtant, il y a des téméraires. Et les jeunes pousses ne sont pas en reste. Pourtant, dans la ville obscure, toutes les rencontres ne sont pas bonnes à faire. Et si vous faites un pas de plus, vous pourriez bien tomber dans la gueule non pas du loup mais du kaiju !
Résumé de l’éditeur : Suite au décès de sa mère, Dwayne et sa famille partent s’installer là où sa mère a grandi : un petit appartement à Brooklyn. Entre un père policier et un frère dragueur en série, Dwayne peine à trouver sa place… Mais ses problèmes personnels passent au second plan lorsqu’il est recruté par un gang de jeunes justiciers : ensemble, ils enquêtent sur des monstres cauchemardesques surgis des profondeurs de la ville…
Qu’est-ce que c’est bien, ça ! Flatteur pour l’esprit d’aventure de la jeunesse qui fait de trois bouts de bois une cabane, et d’une ombre sur un mur, un immense monstre. Pourtant, il semblerait que la réalité ait dépassé l’imagination la plus horrifiante. Il se pourrait bien que les monstres aient élu domicile à Brooklyn. Et que Dwayne et ses nouveaux amis aient du pain sur la planche s’ils veulent sauver les plus grands.

Avec Légendes Zurbaines (Urban Legendz, en anglais), Nick Bruno, Paul Downs et Michael Yates quittent le dessin animé (et les locomotives que sont Pixar ou Dreamworks) pour une incursion plus que réussie dans la BD de genre empruntant autant les codes des Goonies que de Stranger Thing. Par-là, c’est pourtant au même public qu’ils entendent parler… c’est à dire le plus large possible, porté par des thèmes universels.

Se servant, comme le titre de leur album le laisse présager, des légendes urbains, les auteurs leurs donnent des explications, dressant (quoique) avec un plaisir plus que contagieux les crocodiles qui pourraient jaillir à n’importe quel moment de vos toilettes ou les ptérodactyles qui survolent New York, par exemple. Et on en passe, beaucoup. D’autant que Mike Yates semble avoir une réserve d’abominables petites (ou grandes) choses non-utilisées jusqu’ici.
Avec un traitement de storyboard amélioré, Mike Yates n’en finit plus de donner de l’énergie à son histoire, de la galvaniser avec des idées graphiques et de l’inventivité qui font mouche. On est loin du dessin animé sur phase arrêtée (tous les albums de films qui ne sont qu’une collection de captures d’écran). Avec leur histoire originale, les auteurs s’investissent et prouvent leur maîtrise du mouvement.

C’est pour ça que tout marche, que le lecteur sait où son regard doit aller. Et des scènes impressionnantes aux réunions de teenagers permettant d’en élaborer la psychologie et les séismes, jouant sur les émotions que le public ressentira, ce trio réussit haut la main ce qu’on aimerait être le premier album d’une longue série. Avec une chute qui fait aussi réfléchir à l’heure où il faut penser « écoresponsabilité ».
On en redemande. Un bon premier round avant qu’Halloween ne sonne à nos portes.

Récit complet
Scénario : Paul Downs et Nick Bruno
Dessin et couleurs: Michael Yates
Genre : Horreur, Fantastique, Jeunesse
Éditeur : Les humanoïdes associés
Nbre de pages : 112
Prix : 14,99€
Date de sortie : le 22/05/2019