Dans un film de Tavernier, D’Artagnan avait une fille, alors pourquoi pas le mythique Arthur. L’histoire se répète, pourquoi pas les légendes ? C’est ce que se sont dit Olivier Legrand et Annabel qui prolongent la quête en compagnie d’Olwen la téméraire, la jeune fille emplie de bravoure, qui ne voulait pas qu’on la résume à être une princesse (qu’elle soit Disney ou d’ailleurs) bien fringuée et disant amen à tout. Elle voulait se souiller, vivre d’aventure et de combats dans un monde fait d’hommes autour d’une table ronde ne laissant pas voix aux femmes.


Résumé de l’éditeur : « Père… Je ne veux pas devenir une princesse ! » Jeune fille au tempérament fougueux, élevée et instruite dans le maniement des armes par son grand-père, un vieux chevalier retiré sur ses terres, Olwen découvre un beau jour qu’elle est en réalité la fille cachée (et illégitime) du roi Arthur ! Guidée par le noble sire Gauvain, elle va découvrir un nouveau monde, celui de Camelot et des chevaliers de la Table Ronde… Et lorsqu’elle rencontre enfin son illustre père, Olwen lui demande d’exaucer son vœu le plus cher : faire d’elle la première damoiselle-chevalier… Pendant ce temps, Morgane l’enchanteresse, la mystérieuse sœur d’Arthur, tisse ses intrigues dans l’ombre ; bientôt, Olwen se retrouve lancée dans une quête semée d’épreuves et de dangers, qui la mènera jusque dans l’Autre Monde…

À l’heure où beaucoup de femmes se rêvent princesses, des temps modernes ou des contes de fées, c’est un vrai destin de femme, forte et bientôt badass, qu’ont décidé de livrer Olivier Legrand et Annabel. Pourtant, dès le départ, sous le trait de la dessinatrice, et on est sûr que ça a son importance dans l’histoire d’une telle héroïne et dans l’investissement de la sensibilité, c’est un monde d’hommes qui fait ses ravages.

Sur les champs de bataille où Olwen se bat tel un diable ou dans les joutes organisées pour le grand tournoi de Camelot. L’occasion de faire des présentations pas trop protocolaires et luisantes de bravoure sous les heaumes de ces temps reculés. Lancelot, Gauvain, etc. tous sont là. Mais le scénariste ne s’en encombre pas pour l’instant. Son personnage-titre n’est pas un prétexte pour revoir l’histoire et faire la part belle à ces héros restés dans les mémoires. Même si la loi du roi, et de son épouse, veut que la nouvelle élue reste à sa place et dans son rang.

Ainsi, après une première partie civilisée, bien aidée par une Morgane qui semble tenir sa vengeance, Olwen bascule dans une autre quête. Solitaire, dans un rêve où les apparences sont trompeuses et les âmes damnées courent toujours après leurs dragons. Heroïc Fantasy, à fond. Et c’est là qu’Annabel sort le grand jeu, à la fois sobre, sans trop d’effet, mais terriblement efficace. Et c’est le même credo qui guide Chiara Zeppegno aux couleurs, pas flashy mais sanglantes, ardentes.


Il y a matière à faire long pourtant cette histoire est canalisée sur deux tomes. Les auteurs ont pourtant de la suite dans les idées, En tout cas, la relève d’Arthur est assurée, en souhaitant que le second tome soit encore plus surprenant.

Tome : 1/2 – La fille sauvage
Scénario : Olivier Legrand
Dessin : Annabel
Couleurs : Chiara Zeppegno
Genre : Aventure, Heroic Fantasy
Éditeur : Glénat
Nbre de pages : 48
Prix : 13,90€
Date de sortie : le 22/05/2019
Extraits :