L’été est là et nul doute, la saison des festivals est bel et bien lancée ! Les scènes, et chapiteaux sortent de terre aux quatre coins du pays et la musique résonne. Après Bruxelles et son merveilleux Couleur Café, c’est au tour de Liège de vibrer au rythme des Ardentes. Récit d’un premier jour haut en couleur !
Le soleil vient de passer le zénith, le Parc s’illumine avec la solaire Yseult. Elle retire ses chaussures laissant apparaître sa fraîche pédicure, comme elle le dit si bien. Son humour fait rire, sa voix et son groove emmènent les festivaliers à se déhancher, déjà ! Mes poils se hérissent lorsqu’elle chante a capela, tout en douceur. Il ne reste que 10 minutes avant la fin et une annonce tombe : la sortie de « Noir », son nouvel EP. En exclusivité, elle nous preste deux chansons, dont une en duo avec Angèle. Une jolie rencontre mélodieuse entre une Française expatriée en Belgique et une Bruxelloise en vogue.
Les Ardentes 2019 débutent dans un bain de lumière, de bonne humeur avec une bande sonore honorant la promesse d’une affiche colorée et urbaine. Fin d’après-midi, l’air se rafraîchit à l’ombre, mais la foule se regroupe, on entend quelques voix s’élever pour crier : «PLK». À peine Polak monte sur scène et aussitôt les degrés montent dans le public. En cœur, tous veulent finir Monégasques. Aujourd’hui à Liège, il faisait aussi chaud que sur la Côte d’Azur en plein été, et pour une fois, ce n’est pas à cause de la canicule.
Je déambule dans les allées, le Village de Saveurs grouille de personnes en quête d’une bonne pizza ou de nouilles… Le temps de me reposer quelques minutes et il est l’heure d’aller voir The Queen Of The French Pop, a.k.a. Aya Nakamura. Les fans inconditionnels sont là, prêts à hurler «Y’a pas moyen Djadja». Dés la deuxième chanson, le public s’enflamme et chante d’une seule voix : «Ah oui, ah oui la dot, bébé veut un gosse !». On croirait même apercevoir de l’émotion chez la jeune chanteuse. Les Ardentes étaient là pour l’accueillir, je l’étais aussi, comme beaucoup d’autres et il serait temps de lever un tabou : Aya fait danser, fait chanter, fait s’ambiancer bon nombre de gens, c’est un fait ! Il serait donc temps d’arrêter de sans cesse rabaisser son travail alors qu’elle n’apporte que de good vibes. Si même Rihanna danse sur ses musiques, qu’avons-nous à dire ?
À l’autre bout du site, quelque chose se prépare. De grandes lettres blanches sur la scène forme un mot : D E S T I N. C’est bien le moment pour Ninho de briller aux Ardentes pour la deuxième année consécutive. Quelques notes de synthé, je reconnais Goutte d’eau. Le rappeur arrive et se positionne droit comme un T (en rapport avec sa pochette d’album). L’émotion est au rendez-vous, touchante et inexplicable. Une forte énergie s’est dégagée du rappeur, happant le public sur son passage. Les musiques s’enchaînent, et quand arrive Maman ne le sait pas, le public est au rendez-vous pour l’accompagner dans l’interprétation de ce tube.
Je m’éclipse, et me hâte vers le Parc où Juice Wrld, jeune rappeur américain est prêt à retourner Liège. Ses musiciens sont en place, son DJ/Producer dans un bon anglais chauffe la fosse et Juice arrive sur un son vrombissant. Pour le coup, c’est un vrai show à l’Américaine, chaque titre de ses chansons s’annonçaient sur l’écran du fond, sans compter les animations rajoutées qui rendaient la chose encore plus grande. Un sourire et on peut apercevoir son grillz. Le rappeur offre une énergie folle à son public et vit ses chansons jusqu’au bout. C’est comme voyager outre Atlantique, un peu de dépaysement, beaucoup de show, sans billet d’avion à payer.
Au loin, une mélodie se fait entendre ; les festivaliers chantent pour faire venir Columbine. Il y a un peu de retard… Quand soudain, les lumières deviennent rouges et Lujipeka et Foda C entament leur intro en coulisses. On ne les voit pas, la foule devient folle dans l’attente de voir apparaître le duo. Dans une nuée de cris, ils arrivent. S’en suit un concert teinté de Cache Cache, Adieu Bientôt, et très Borderline.
La fin de soirée approche déjà et je m’en vais voir l’artiste que je suis depuis mon adolescence. Du Rap Contenders à des disques de platines et diamants, le Fennec est à Liège pour mettre les Ardentes en feu. La fosse est noire de monde et sur la scène on peut apercevoir le logo Seine Zoo Records. Les lumières s’éteignent, l’écran s’allume et un court-métrage est diffusé ; Nekfeu met en scène son arrivée. Dès l’instant où il sort du hangar, son concert commence sous les cris d’une foule en furie. Quelques semaines seulement après la sortie de Nos Étoiles Vagabondes et de sa récente extension, il allait être difficile de chanter avec lui tous ces nouveaux morceaux. Mais quelle ne fût pas ma surprise de le voir reprendre plusieurs titres de ses précédents opus, Feu et Cyborg. De Mauvaise graine, à Égérie pour continuer avec Dans l’univers, son duo avec Vanessa Paradis, il a réussi à me faire passer par toutes les émotions au point de chialer toute la nuit sur un vieux son de rap français, il sait ce que ça fait. Tout en projetant des extraits de son film promo, il a fait suer Liège entre pogos, cris et larmes.
Quelle belle note pour terminer ce premier jour, on recharge les batteries et on repart pour un vendredi sous le Soleil de Romeo Elvis et la Lune de Gringe.
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