Voir Alice In Chains à l’Ancienne Belgique dans des conditions optimales ça ne se refuse pas. Surtout que le band est considéré comme faisant partie des Big Four from Seattle à la base de la vague grunge avec Nirvana, Soundgarden et Pearl Jam. C’est donc naturellement devant une salle comble que le combo s’est produit ce jeudi 30 mai.

Depuis la disparition de Layne Staley, son premier frontman charismatique mais addict aux drogues et décédé en 2002 après 10 ans de combat intense contre ses démons, le band engage William DuVall. Après avoir pensé, un temps, changer le nom du groupe, celui-ci a décidé finalement de continuer sa carrière en gardant le nom d’Alice In Chains. Un premier album sous ce line up sortira en 2009 intitulé Black Gives Way to Blue qui sera suivi ensuite par The Devil Put Dinosaurs Here en 2013 et par le récent et excellent Rainier Fog en 2018. Une trilogie qui fait suite suite aux trois premiers chefs-d’oeuvre du groupe que restent Facelift (1990) , Dirt (1992) et Alice In Chains (1995).

Mais revenons-en au concert.
C’est Black Rebel Motocycle Club qui ouvre les hostilités et le trio basé à Los Angeles se montre une fois de plus sous son meilleur jour en nous balançant avec brio son rock psychédélique alternatif saupoudré de blues rock et de sons garage.
Le public réagit d’ailleurs favorablement et avec enthousiasme au set efficace et remuant de ce support act de luxe parfaitement adapté pour chauffer la salle avant l’arrivée d’Alice In Chains.

Le band, en très grande forme, nous a proposé un set colossal de 21 titres composé de ses classiques et, bien sûr, de quelques morceaux de son dernier opus. C’est « Bleed the Freak » qui ouvre le set suivi de « Check My Brain » et « Again ». « Them Bones » emporte bien évidemment l’enthousiasme de toute la salle et, très vite, le ton est donné : le groupe envoie du lourd et même du très lourd.

William DuVall au chant s’est approprié les titres de la première période d’Alice In Chains et offre une belle prestation entouré de ses talentueux compagnons que sont Jerry Cantrell à la guitare, l’âme du groupe, le souriant et remuant Mike Iñez à la basse et le percutant Sean Kinney à la batterie.

D’autres grands moments à épingler comme « Down in a Hole » , « Nutshell », « Angry Chair » et « Man In the Box » qui termine le show avant que les membres du groupe ne réapparaissent pour un rappel de quatre titres composé de « The One You Know » , « You Got Me Wrong », l’inévitable « Would ? » et l’énorme « Rooster ».

Alice Enchainée, mais ce soir déchaînée, a encore séduit par la force de ses compos, et par la puissance d’un set rageur qui fait la part belle aux lignes mélodiques et aux riffs incendiaires qui sont les principales qualités du metal alternatif grunge que défend le band depuis sa création.

Un grand concert qui valait hautement la peine d’être vécu. Bravo !
Jean-Pierre Vanderlinden