François Walthéry, une vie en dessins, séries en cours : « En BD, si on veut rester un peu, c’est dangereux d’être à la mode: Peyo me l’avait dit »

Il y a quelques semaines, pour la sortie d’un énorme pavé incontournable, Une vie en dessins, je rencontrais François Walthéry, volubile, au Centre Belge de la Bande Dessinée. En forme malgré quelques 192 albums dédicacés à Bourg-en-Bresse, dans un salon du livre de deux jours, aux côtés de deux autres dessinateurs mais aussi de Florence Aubenas, du super-flic de Lyon Michel Neyret « qui a fait de l’infiltration et même de la tôle ». Mais, cette fois, alors que 2019 pourrait bien être l’année Walthéry (avec aussi une nouvelle héroïne créée avec André Taymans dans le nouveau périodique L’Aventure), c’est de lui que je voulais parler. Interview.

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Bonjour François, Natacha est revenue avec brio, prouvant à quel point les lecteurs aiment toujours autant ce personnage. Tellement qu’on retrouve votre hôtesse de l’air dans beaucoup d’objets dérivés, un gros pavé intitulé Une vie en dessins mais aussi des parodies. Aujourd’hui, c’est à travers des fausses couvertures que vos complices Bruno Gilson et Dragan de Lazare repoussent les frontières de genres. Pour emmener Natacha dans diverses aventures qu’elle n’a jamais connue.

Des dessins à deux pour rigoler, on en fait toujours. Et pour tout dire, ma collaboration à cet album est très minime, un ou deux dessins. Dont cette image de Natacha derrière un canon sur un sous-marin. Ils me l’ont subtilisée, celle-là (rires). Pour le reste, je les laisse faire, ils sont plutôt doués. Mais il est important, aux yeux de la loi, que cet album soit bien authentifié comme parodie, comme hommage. J’ai vu quelques-uns de leurs dessins, c’est bien fait, c’est comique. Il ne faut pas jouer en eaux troubles, il faut que l’aspect hommage ou parodie se distingue bien des albums originaux.

© Dupuis/Champaka

Aucun doute à avoir ici. Y’a-t-il pour autant des limites que vous mettez ?

La parodie, c’est une bonne manière de rigoler avec les personnages. Mais je ne veux pas que ce soit gênant. Pas d’humour pipi-caca. Pas un truc de cul, non plus, encore moins des coucheries entre filles parce que c’est de bon ton. Le cul, l’érotisme, ça a déjà été fait, plutôt bien d’ailleurs. Au temps où c’était une mode. Aujourd’hui, il y a bien d’autres moyens de rigoler. Cela dit, ça me pendait au nez. Comme disait ma mère, si j’avais fait les aventures d’une locomotive, à vapeur je précise, ça ne serait pas arrivé. Mais il y avait aussi un peu de provocation là-dessous. Comme me l’a dit Renaud : Natacha n’a pas fait couler que de l’encre.

© Walthéry

On ne voit pas de quoi il pouvait bien parler (rires). Vous apparaissez aussi caricaturé ! 

Ah oui, si je me moque des autres, je dois me moquer de moi, aussi. J’ai déjà une idée du personnage que j’incarnerai dans le prochain album. Une petite idée de running gag, un gars pas drôle au début mais qui à force de venir emmerder les personnages le devient. Forcément, il sera question de bières.

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Natacha et Rubine, deux de vos personnages emblématiques. Vous avez déjà réfléchi à leur donner une aventure commune ? 

Ah non ! Ce sont deux univers différents. Quand Le Lombard m’a demandé de leur créer une série – qui allait devenir Rubine -, ça n’avait aucun intérêt de faire une deuxième Natacha. J’ai trouvé le moyen de m’en éloigner en créant cette policière avec Mythic, alias Jean-Claude Smit, et Dragan. Puis Di Sano. Il se remet à faire de la bande dessinée, d’ailleurs, après s’être consacré à la réalisation de cartes postales.

Donc Rubine et Natacha dans un même album, ça n’aurait pas fait sens. Mais rien ne les empêchait de se croiser dans un avion, en guise de clin d’oeil, pour la blague.

De ces deux héroïnes, laquelle choisissez-vous ?

Natacha sans hésiter ! C’est à elle que j’ai le plus donné, j’ai fait les décors moi-même, la rythmique.

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Pour les albums classiques, les auteurs ont l’habitude de faire beaucoup de tests et croquis pour arriver à la « bonne » couverture qui va attirer le regard.

Je prends énormément de temps à trouver mes couvertures. Impossible d’en créer une en amont de l’album, de l’histoire. C’est elle qui est centrale. Et, à un moment de l’album, on se dit que telle case, telle ambiance pourrait faire une bonne couverture?

Moi, je n’ai pas d’ordinateur. Je travaille toujours à la plume, à la main, à la gomme. Et au fax !

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Votre couverture préférée ?

Oh, il y en a quelques-unes. Chaque couverture, au moment où je la réalise, est toujours ma préférée.

La toute première de Natacha, vous avez dû la corriger.

Oui, Charles Dupuis était pour, mais on a eu peur de heurter une catégorie de gens, plus catholiques que le pape – les mêmes qui manifestent contre le mariage pour tous, par exemple. Du coup, au lieu d’avoir le buste de Natacha en avant-plan, on a trouvé un subterfuge : faire passer une main gantée par-dessus sa poitrine. Pour aplatir la perspective. Au final, ça apportait plus d’équilibre. La peur était légitime, ce n’était pas de la censure.

Qu’est-ce qui fait l’ADN de Natacha? Elle s’est retrouvée dans plein de genres différents, l’aventure, proche de l’horreur ou de la science-fiction.

Oui, mais il ne faut jamais oublier cet invariable : elle est hôtesse de l’air, sa vie se passe dans les avions et il ne faut pas s’en éloigner. Il faut trouver des prétextes pour l’embarquer dans des aventures. Autre que la sempiternelle machine à remonter le temps dont on amuse un peu trop souvent en BD.

© Walthéry/Wasterlain chez Dupuis/Champaka

En ce moment, je fais quelque chose d’inédit. Toujours en réadaptant Sirius, je compose le troisième et dernier épisode de la saga de l’Épervier Bleu. Je n’avais jamais été plus loin qu’un diptyque. Mine de rien, un album me prend un an et demi de travail, à raison d’une planche tous les trois-quatre jours. Et entre six heures et douze heures par jour. En moyenne, depuis 56 ans. C’est un métier de chien, mais on est privilégié quand on arrive à en vivre.

Natacha a tout du personnage intemporel. Elle ne vieillit pas et a ce côté vintage vers lequel beaucoup aiment se retrouver.

Le journal de Spirou court peut-être un peu trop après la mode. À coups de hashtags, de tweets et de smartphones. Des choses qui, je pense, passeront très vite de mode. Comme mon copain Jannin qui en a été victime. Avec Germain et nous, le temps des walkmans, etc. a été rapidement dépassé. Patatra. Fred a dû arrêter : ce n’était plus ce que les ados de l’époque voulaient trouver dans Spirou, ça ne leur ressemblait pas.

Bien sûr, je ne m’interdis pas d’utiliser un portable mais je ne vais pas en mettre à tous les coins d’images. Ce n’est pas essentiel.

© Walthéry/Wasterlain chez Dupuis/Champaka

Tintin, aussi, est très intemporel, ça continue à bien fonctionner. Mais force est de constater que c’est compliqué de rendre un héros intemporel. Ou alors, il faut faire du genre, du western par exemple.

Sans suivre les modes, donc ?

Moi pas, en tout cas. Je suis dans le vintage. Il y a peu, on m’a volé mon vieux vélo, un Peugeot, une vieille bécane que j’enfourchais régulièrement pour me déplacer. Je râlais ! Non, je ne cours pas après cette mode qui veut forcer les gens à acheter, à consommer à outrance. Je suis issu d’une époque où tout n’était pas à portée de main. La première fois que j’ai vu la mer, j’avais 21 ans, j’étais parti à Knokke avec Peyo. Bon, je l’ai revue quelques fois depuis.

© Walthéry chez Dupuis

Après, j’ai aussi une partie de matériel moderne et je regarde pas mal la télé. Je suis en quête d’émissions intelligentes par la télé des connards, en début de soirée. Parfois, on tombe sur de très bons films. Jamais de série pour moi. Quoique… Sherlock avec Benedict Cumberbatch. Ils sont arrivés à moderniser tout en restant très fidèle aux récits de Conan Doyle. Puis, il y a eu Six Feet Under, l’histoire de deux croque-morts ! Dans un autre genre, j’adore le Grand Cactus. On me dit qu’il n’y a rien ! Mais si, il y a toujours quelque chose. Il faut chercher. Bon, c’est parfois très tard, je l’accorde. Ça ne me gêne pas, je vis la nuit depuis des années. Une habitude prise avec Peyo, parce que c’est plus calme. Ainsi, je vais me coucher à 5h30 – 6h quand les autres démarrent et je me lève vers midi-13h. Peyo, j’ai travaillé 29 ans, 12 ans à ses côtés, de nuit.

Mais en BD, si on veut rester un peu, c’est dangereux d’être à la mode. Peyo me l’avait dit.

© Peyo/Walthéry chez Dupuis/Champaka

Peyo qui vous a demandé de signer avec lui. Par la suite, vous avez toujours mis le nom de vos collaborateurs en couverture. Hergé ne le faisait pas, lui!

Hergé, c’était une marque. Peyo l’est devenu après, c’est lui qui a voulu que je signe avec lui. Mine de rien, on devient tous une marque. Avant, on ne mettait même pas le nom des scénaristes. Regardez les premiers albums de Spirou par Franquin. Moi, j’ai des scénaristes mais je contribue aussi à la trame, je fais beaucoup par moi-même.

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Vous avez mis un peu plus de temps pour publier votre dernier album, non ? 

Non, les planches terminées ont dormi chez Dupuis pendant un an et demi. Ils les avaient oubliées dans une armoire. La couverture s’était perdue dans le système. D’ailleurs, en bas des planches, il est bien indiqué 2016. Ils m’auront tout fait, ceux-là ! (rires) L’album est paru le 30 novembre. En février, j’ai appris qu’il ne serait pas publié dans Spirou. J’ai dit à Dupuis que si mon histoire ne paraissait pas dans Spirou, il n’y aurait pas d’album. En trois semaines, ils m’ont trouvé une place. C’est bien la première fois que l’éditeur est en retard sur son auteur.

© Walthéry/Cerise chez Dupuis

Y’a-t-il une histoire que vous regrettez de ne pas (encore) avoir fait ! 

Non, pas de regret. J’ai toujours une histoire de Tillieux dans un tiroir, je la ferai un jour, peut-être. C’est une vieille histoire de Félix, parue dans Héroïc Album. Dans la série des Natacha, il y a eu quelques remakes tout de même: L’ange blond, La mer des rochers… J’avais eu l’accord de Tillieux ou de Peyo pour les faire. Et de sa famille. On a tendance à fustiger les remakes. Mais pourquoi pas ? Vu la pauvreté des scénarios actuels. Je ne vous dis pas le nombre d’albums qui me tombent des mains. De l’aventure ? On n’en fait plus. Ou alors au cinéma, Indiana Jones, Pirates des Caraïbes. En BD, j’aime toujours autant Les Tuniques Bleues.

Avec Wasterlain, on avait fait un album à la Robinson, L’ïle d’Outre-monde. Tout se passe bien, puis ça déconne. Natacha et Walter tombent à l’eau. Heureusement, ils s’en sortent. Mais, pour les décors, je ne me sentais pas les faire, trop nerveux. J’ai donc demandé à Will. Il était très calme, lui, il m’a donc fait une trentaine de pages de décors.

© Wasterlain/Walthéry chez Dupuis

Pas de regret de ne pas savoir, tout faire, alors ?

Franquin m’a un jour raconté certains de ces projets. Il devait avoir la quarantaine et racontait magnifiquement ce qu’il aurait bien aimé faire. Bon, il a eu Spirou, Gaston, certains projets n’ont jamais été concrétisés. C’est comme ça, on ne sait pas tout faire. Tant qu’on ne s’emmerde pas. C’est inhérent, si on n’a pas de projets, un métier pareil, c’est dangereux.

Gilson, De Lazare reprennent vos personnages. Et vous, un personnage que vous aimeriez reprendre ?

J’en ai déjà fait, des reprises. J’ai repris Benoît Brisefer avec Peyo. Et j’étais sur une liste, parmi une vingtaine d’auteurs, pour reprendre Spirou quand Franquin a voulu passer le flambeau. C’est Fournier qui en a hérité, à sa grande stupéfaction. Franquin m’a barré sur cette liste, il avait vu les premières planches de Natacha et savait que si je reprenais Spirou, je n’aurais jamais le temps de prêter vie à mon hôtesse. Merci saint André ! Bon, j’aurais peut-être pu gagner plus en faisant quelques albums de Spirou. Mais créer mon propre personnage, pour l’égo, c’était mieux. (Il sourit)

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Puis, Natacha, c’était mettre une femme au pouvoir ! Ouvrir la voie ?

Ça a permis la féminisation des héros. C’est l’avis des Pissavy-Yvernault et de certains journalistes. Moi, je ne m’en suis pas rendu compte, c’est un hasard. Et si 67-68 était une période de changements, il ne faut pas les voir partout. Moi, je voulais un duo, comme Tif et Tondu, Tintin et Milou. C’est ainsi qu’il y a eu Natacha et Walter. Avant eux, j’avais assisté l’Atelier Peyo, aidé Franquin à la découpe. Je n’ai pas eu que des mauvais profs !

Natacha, je la vois comme un personnage qui revisite l’ancien costume du groom. Son costume d’hôtesse va lui permettre d’avoir un rôle d’ouverture sur le monde, sur l’aventure. Bon, je n’ai pas le même talent que Franquin, il ne faut pas exagérer. Peyo et Tillieux étaient des monstres sacrés et Franquin, encore au-dessus d’eux.

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Gilson, De Lazare, ce sont en quelque sorte des héritiers ?

Pourquoi pas ! Ce sont deux bons dessinateurs, il faut qu’ils fassent leurs trucs. Je les aime bien, ce sont des amis.

En parlant des Pissavy-Yvernault, il y a un sacré beau livre – votre oeuvre commentée qui est sortie.

Une grosse brique. J’étais peut-être un peu sceptique mais dès que je l’ai vue, je me suis dit que ça valait le coup. Mais j’ai été rouge de honte en lisant ça, que ça me mette autant en valeur. Je ne sais pas si je méritais 350 pages. Bon, faudra pas la lire au lit, sinon vous allez mourir étouffé ! Ce pavé, je me le suis pris sur la figure. Quand le facteur est venu m’apporter mes dix exemplaires, il a fallu un diable. « Il y en a encore beaucoup comme ça? », qu’il a demandé.

© Walthéry

Ce livre, je ne voulais pas qu’il soit trop cher. Ça aurait été 150€, j’aurais dit non. 55€, c’est un prix, mais on peut quand même le mettre. C’est un beau livre. J’étais tout de même surpris que ça puisse se vendre.

La couverture, qu’évoque-t-elle pour vous ?

Je ne sais pas pourquoi, ils l’ont choisie. Pour les fêtes de fin d’année, il y en aura une autre, avec une jaquette. À cause d’elle, le bouquin sera vendu à 99 € (ndlr. un tirage de tête à 777 exemplaires avec frontispice signé et numéroté). Remarquez, pendant la période de fêtes, les gens dépensent plus, ce n’est pas tout à fait faux. Et vous avez vu les vacances que certains se payent ?

Et vous ?

Je ne pars jamais en vacances… mais je suis souvent à l’étranger, entre Genève, Lyon, Poitiers… Je suis parti trois-quatre fois en Égypte. J’ai bien visité le pays et en ai tiré Le regard du passé.

J’ai aussi été en Floride en 2000. Pour le reste, mes déplacements sont souvent liés à la BD. Ma femme ne m’accompagne pas quand les salons ont lieu dans des bleds. Bon, quand c’est sur la Côte d’Azur, elle me suit. Cela dit, ça fait 73 ans que je suis en vacances.

Comment êtes-vous devenu l’auteur au coeur de ce premier album d’Une vie en dessins.

C’est Éric Verhoest de Champaka qui est venu me chercher. Je n’ai pas très bien compris, sur le coup. Il m’a expliqué le concept, une biographie par le dessin, avec des annotations. Ça m’a plu. Le dessin, je le fais tout seul dans mon coin, le lecteur ne connait pas toujours le contexte. On a donc commencé.

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Sur base de quelle méthode ?

Des échanges pendant 6-7 mois. J’envoyais des pages remplies d’anecdotes par… fax – en général, c’est le moment où tout le monde rit de moi -. Des anecdotes, j’en ai plein, je me souviens de la musique qui passait à la radio le jour où j’ai réalisé tel dessin, telle planche. C’est du plaisir, évidemment.

Avec la difficulté de laisser sortir vos originaux de chez vous.

Quelle horreur ! Les laisser sortir, c’est une chose; les reclasser, c’en est une autre. Il y a cinq ou six ans, une expo a retracé mes 50 ans de carrière. Pas mal de choses sont sorties, j’ai mis trois ans à ranger. Pour mieux redéranger, cette fois. Cela dit, je n’ai pas choisi moi-même. Ils prenaient ce qu’ils voulaient, en fonction de leur goût, de ce qu’ils voulaient dire de moi et mon art.

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Et en faisaient ce qu’ils voulaient aussi. Des agrandissements, notamment, qui vous ont surpris et séduit.

Oui. Les planches sur lesquelles je travaille font 31cm/40. Divisées en quatre, ou parfois en trois. J’étais étonné de voir que mon dessin tienne le coup dans l’agrandissement. Comme je travaille à la plume, je pensais que certains traits seraient imparfaits, morcelés.

J’ai aussi appris que vous étiez daltonien avec ce bel album.

On l’a découvert avec un truc stupide, lorsque pour déterminer mon orientation professionnelle, j’ai dû passer une visite médicale. Il s’agissait de reconnaître deux petites boules de couleurs. J’en étais incapable. Je détermine les couleurs par rapport aux autres couleurs fondamentales. Je ne suis pas le seul. Uderzo, Jidéhem, Delporte l’étaient également. Ça m’a valu quelques blagues à l’armée. On ne veut pas de daltonien dans les avions, ni comme électriciens. Vous imaginez le fil bleu sur le fil rouge.

L’armée, grâce à elle, j’ai appris à conduire. Autant casser leur matériel que le mien, après tout.

Ce qui est étonnant, c’est de connaître votre problème avec les couleurs, et de découvrir toutes les indications que vous laissiez au Studio Léonardo.

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Oui, c’est vrai. Mettre une photo prise à Istanbul ne me suffisait pas, je voulais montrer l’effet, le rendu que je voulais retrouver.

(Il parcourt le livre comme s’il le redécouvrait) Là, j’ai utilisé une lame de rasoir pour faire cet effet de brumes. Par contre, là, la couverture était trop violente, j’ai dû la retravailler.

© Walthéry chez Dupuis/Champaka

Et les projets restés sans fin ? Johanna, L’Aviatrice…

Johanna, c’était avec Jean-Claude De La Royère, et c’était pour faire travailler des copains qui n’avaient pas de boulot. Comme George Van Linthout et Bruno Di Sano. Il y a eu quatre tomes, pas de fin. L’aviatrice aussi est abandonnée, à regret.

Johanna © Fritax/Walthery/Van Linthout chez Joker

Et Rubine ?

On y travaille avec Mythic et Di Sano. On va reprendre la série là où on l’avait laissée. Je ne sais pas où ça paraîtra. Et ils n’ont pas besoin de moi, ils savent y faire.

© Mythic/Di Sano/Walthéry

Des héroïnes qui se ressemblent tout de même !

Oui, les hommes sont plus faciles à caricaturer. On est pas mal à avoir ce même problème à dessiner des femmes semblables. Will, c’était Jijé qui lui avait appris à les dessiner. Dany est typique, il ne sort pas de sa Colombe. Moi, je ne sors pas de Natacha. C’est comme ça.

Avec Fleury, j’ai essayé. Tillieux m’a aidé à la décoincer du moule de Natacha. Tout comme dans La Veuve noire.

Tillieux, vous parlez de lui comme d’un père spirituel.

Oui tout comme Will et Peyo ! Tillieux, il avait une tête de méchant, ça m’a donné envie d’en faire un tueur dans deux albums.

© Walthéry chez Dupuis

C’est vous le tueur ! Graphique et artistique, tellement généreux dans le dessin. Merci beaucoup, François !

Titre : François Walthéry – Une vie en dessins

Beau livre

Préface : Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault

Direction éditoriale et interview : Éric Verhoest

Conception graphique : Jean-Michel Meyers

Genre: Entretien, Oeuvre commentée

Éditeur: Dupuis / Champaka Brussels

Nbre de pages: 384

Prix: 55€

Date de sortie: le 15/03/2019

Série : Natacha

Tome : 23 – Sur les traces de l’épervier bleue

D’après Sirius

Scénario et dessin : François Walthéry

Couleurs : Cerise

Genre: Aventure, Mystère

Éditeur: Dupuis

Nbre de pages: 48

Prix: 10,95€

Date de sortie: le 30/11/2018

Extraits : 

Titre : Hommage collatéral

Recueil de parodies

Auteurs : Walthery, De Lazare, Gilson

Auteurs invités : Di Sano, Kox, Carpentier, Bojan Vukic

Couleurs : Renaud Mangeat

Genre : Hommage, Parodie

Nbre de pages : 56

Prix : 20 €

Date de sortie : le 28/03/2019

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