Mardi et mercredi soir au Cirque Royal, la Mort a dansé pour mieux nous faire apprécier la vie

Groupe devenu culte Dead Can Dance se fait rare et remplit les salles à chacun de ses passages. C’était à nouveau le cas mardi et mercredi dernier où les deux shows annoncés au Crique Royal affichaient complet depuis bien longtemps.

Leur dernier passage chez nous remonte au 22 juin 2013 dans un Forest National bondé où le groupe avait une fois de plus été égal à lui même, malgré une salle un peu trop grande et au son parfois trop approximatif  pour que le public puisse profiter pleinement de sa musique dans les meilleures conditions.

Cette fois, c’est le Cirque Royal fraichement rénové qui a servi  deux soirs durant de magnifique écrin à ce groupe hors norme fondé par Brendan Perry et Lisa Gerrard.

Elle est Australienne, lui est né à Londres, et ils se sont rencontrés en 1981 avant de donner naissance à Dead Can Dance et sortir ensuite huit albums jusqu’en 1996, année où ils se séparent au grand dam de leurs fans. Ils reprendront la route en 2005 pour un grand retour qui marquera aussi un renouveau dans leur créativité.

Tout au long de sa carrière ce groupe inclassable et inégalé a créé un nouveau style mariant avec bonheur au fil de leurs explorations musicales de la cold wave, du folk en passant par de la musique du monde, des percussions africaines et même de la musique médiévale, le tout saupoudré de quelques touches rock.

Ce soir,  les instants de grâce sont légion et frôlent une fois de plus la perfection. La voix chaude et grave de Brendan alterne au fil des titres avec celle, magique, lyrique et incantatoire de Lisa, qui telle une grande prêtresse vocalise ses cantiques mystiques ou païens.

À chaque fois, on est subjugué par cette musique intemporelle que le groupe nous offre au prix de prestations scéniques qui restent d’une qualité magique, intense et inégalable depuis presque quatre décennies.

Au total ils nous ont proposé vingt titres enchanteurs dont les grands moments furent sans nul doute  » Avatar « , une dantesque version de  » Yulunga (Spirit Dance) «  ,  » Dance of the Bacchantes »  aux percussions enivrantes , une superbe reprise de  » Song To The Siren  » de Tim Buckley et  » The Promised Womb »  avant dernier titre magistral d’un deuxième rappel clôturé en beauté par l’inévitable  » Severance  » interprété tout en émotion par Brendan Perry.

Durant ces deux soirs au Cirque Royal, la mort a dansé pour mieux nous faire apprécier la vie.

Splendide !

Jean-Pierre Vanderlinden

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