Quand les démons se réveillent
Proches d’un sombre sommeil
Elle fuit dans la pénombre
Laissant la fumée de l’ombre…Elle veut s’évanouir
Et ne peut tout contenir
Ses angoisses et terreurs
Qui la plongent dans la peur…Enfermée là sans paroles
Les horreurs la déboussolent
Elle abîme son bonheur
Durant ces pénibles heures…Quand les démons se réveillent
Elle cache ses oreilles
Pour éviter la folie
Des oppressions de la nuit…Valérie S. (Art & Poèmes)
Twelve Demon Kings
Résumé: Qui arrêtera les 12 Rois-Démons dans leur destruction de l’humanité? Dans un monde où les démons sèment le chaos et le destruction, l’humanité a perdu tout espoir et vit ses derniers instants. Seul un mystérieux individu ne baisse pas le bras. Son nom: Adu. Rassemblant une équipe d’habiles guerriers, il s’est mis en tête d’éliminer un à un les surpuissants 12 Rois-Démons qui règnent sur les Enfers. Mais ce meneur de héros n’est pas celui qu’on croit et cache un secret des plus terrifiants…
Adu est un puissant guerrier intrépide pouvant s’appuyer sur une équipe de héros hors du commun. Son seul but dans son existence est la victoire sur les Rois-Démons et ce par n’importe quel moyen ou à n’importe quel prix, même la vie des ces coéquipiers. Mais ce sourire permanent cache en réalité le coeur le plus noir des enfers. N’éprouvant aucune compassion pour le genre humain et ses faiblesses, il reste malgré tout la seule arme contre la domination démoniaque. Comment va-t-il parvenir à ces fins? Qui va-t-il recruter pour l’aider dans sa quête?
Le scénariste et dessinateur n’est autre que Shin Yamamoto. Il est aussi le créateur de Monster Hunter Flash.
Sur le plan graphique, les arrière-plans sont riches et bien détaillés, les traits des visages représentent fidèlement les émotions décrites. La diversité dans les « monstres » et les « créatures » infernales permettent de ne pas tomber dans la monotonie. Les scènes de combats sont très rythmées et nous procurent de belles sensations de vitesse lors des actions. Il ne souffre d’aucune fausse notes et tout a une utilité.
Ce seinen de dark fantasy est tout simplement bluffant. L’histoire parait des plus classiques: un héros et ses acolytes vont dans un donjon pour casser du vilain démon, mais c’est là qu’on se trompe. Au début, on ne comprend pas bien le fil conducteur car il y a beaucoup de flash back. Le narrateur nous déroute également en démarrant avec l’affrontement entre notre dream team et le boss ultime: le plus puissant des Rois-Démons. On comprend également très vite que la tâche est impossible tant la puissance des humains semble disproportionnée par rapport à celle des démons. On se demande d’ailleurs comment ont-ils pu arriver a vaincre les 10 autres ?
Voilà d’où vient l’originalité; la mécanique de transformation d’Adu en humain. On comprend dès lors pourquoi ils devaient dès le départ affronter le plus puissant. Dans les aventures de ce genre, le héros monte en puissance pour tuer son antagoniste ultime; or, ici, notre chevalier malfaisant perd de la puissance, chaque fois, qu’il s’humanise. Comment va-t-il affronter le dernier démon en étant quasi humain? Va-t-il enfin éprouver de la compassion ou de l’amour pour ses équipiers?
Aru est l’archétype du anti-héros. On aime le détester ou on déteste l’aimer. J’ai adoré ce tome et je ne vous cache pas que j’ai lu les deux autres déjà sortis. Ce manga va bien plus loin que les quêtes classiques pour ce genre de littérature, ce qui amène un nouveau point de vue. Nous avons face à nous un démon surpuissant, immortel, qui ne cherche ni la gloire ni le pouvoir mais seulement à partager la condition des humains.
On ne trouve pas, ou pas dans le sens habituel, les sentiments propres à l’héroïsme dans le chef d’Aru et c’est ce qui est aussi rafraîchissant. La mission de sauver l’humanité est bien présente mais le personnage ne en soucie pas, pour l’instant du moins. Le travail sur la couverture et la qualité d’impression est encore une fois au rendez vous et, pour cela, on peut remercier les éditions Pika.
Titre: Twelve Demon Kings
Tome: 1
Scénario et dessin : Shin Yamamoto
Traduction: Nathalie Lejeune
Genre: Shonen
Éditeur: Pika
Nbre de pages: 206
Prix: 7,50€
Date de sortie: 10 octobre 2018
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