Il/Elle tient le monde dans ses mains (air connu)🎶 Rien à voir avec Steve Buscemi ou Les ailes de l’enfer (quoique dans ce dernier cas, des monstres ailés ne manquent pas) mais on n’a pas trouvé mieux pour décrire simplement cet album, rouge, le troisième de ce qui est annoncé comme une quadrilogie, où les relations sont complexes. Asiamar, homme et femme à la fois, androgyne, semble bien pouvoir influer sur le destin conquérant de Napoléon.

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Résumé de l’éditeur : Ils ne l’ont pas laissé devenir roi de France. L’alchimie lui réserve un plus grand destin.Face à Napoléon, Asiamar n’a pu se résoudre à accomplir sa mission. Alors qu’il aurait pu, d’un coup d’épée, changer le cours de l’histoire, il s’est montré trop bon. Il a préféré laisser s’exprimer la part féminine de sa double identité et a donné à l’Empereur un baiser. Aujourd’hui, pour cet échec, il comparait devant les Chevaliers d’Héliopolis. Car, pour accomplir son destin, un véritable Alchimiste doit aussi savoir se montrer cruel.

Asiamar tient le monde dans ses mains…
… Et ce nonagénaire qu’est Alejandro Jodorowsky prouve comme les Clint et autres héros du quatrième âge qu’il a non seulement encore des choses à dire mais que son âge vénérable continue d’alimenter sa machine à penser le monde, à le décrypter, à le fantasmer et à le tordre. Dans ses sujets délicats, dans son Histoire.

Après un deuxième album de liaison qui nous avait laissé un peu sur notre faim, ce troisième et avant-dernier opus boucle ce qui peut être considéré comme un diptyque et retrouve toute la force de son épopée lançant un ultimatum à son héros-ïne qui n’a déjà plus le droit à l’erreur et doit choisir entre aimer et haïr.

Doute, vertige de l’amour, la folie des puissants prêts à ravager le monde pour une reine, la force et la faiblesse de l’Homme, de même que celles de la Femme, sans oublier ce souffle d’épique: tout est bon ici pour explorer toutes les facettes des invincibles.

Invincible, comme Jeremy décidément sans faille et griffu lorsqu’il s’agit d’affronter un tigre en mano à mano dans une arène qui n’attend que votre chute, votre défaire. Ou lorsqu’il s’agit d’emmener au combat des hordes de pauvres bougres. Allié de la première heure, Felideus fait un boulot de couleur dantesque, prenant, qui métamorphose et donne un peu plus de force au crayonné et à l’encrage de Jérémy qui, pourtant, se suffisent déjà à eux-mêmes.


Le cours de l’Histoire, russe notamment, qui va mener Napoléon à sa perte est délicatement contourné. Les auteurs la refont sans réellement la perturber. De la réalité parallèle, heroic-fantaisiste, on ne sait si elle changera ce cours ou pas du monde tel que nous le connaissons. Tout reste incertain, tout reste passionnant (dans les divers sens du terme).

Série : Les chevaliers d’Héliopolis
Tome : 3 – Rubedo, l’oeuvre au rouge
Scénario : Alejandro Jodorowsky
Couleurs : Felideus
Genre : Ésotérique, Héroïc fantasy, Cape et épée
Éditeur : Glénat
Collection : Grafica
Nbre de pages : 56
Prix : 14,50€
Date de sortie : le 06/03/2019
Extraits :