Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le cœur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 37e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !
Allez hop c’est parti pour une nouvelles journée au BIFFF, direction le Ciné 2 pour GO HOME de Luna Gualano.
Synopsis : Enrico, c’est un pastrami pesto pur jus. Un peu l’équivalent des jambon beurre de Marine Le Pen, mais à la sauce romaine. Et Enrico, il est fier d’être un bon aryen, toujours prêt à défendre sa patrie de l’invasion sauvage des clandestins. Là, il s’est regroupé avec d’autres flèches idéologiques en blouson clouté pour manifester contre un centre de réfugiés, où sont regroupés tous ces voleurs de boulot et ces violeurs de femmes, qui osent en plus porter des maillots de la Juventus de Turin.
À Rome, quoi ! Mais voilà qu’une épidémie foudroyante transforme très vite la démonstration de force en zone de guerre gangrenée par des zombies cannibales. Enrico réussit à fuir le massacre en demandant asile… au centre de réfugiés. Et là, comme par hasard, notre crâne rasé va très vite relativiser ses à-priori à la con, se prendre un cours accéléré de géopolitique d’un continent africain à l’agonie et apprendre à aimer son prochain pour exploser un maximum de ses concitoyens zomblardisés !
En exploitant cette idée de base tout à fait d’actualité la réalisatrice Luna Gualano avait fait un bon choix, malheureusement la concrétisation à l’écran déçoit. Avec une idée pareille, il y avait moyen de creuser bien plus loin et de confronter les personnages en jouant sur leurs différences sur la confrontation de leurs idéologies, hélas au final hormis quelques petites réflexions qui font sourire, ce n’est qu’un film de zombies de plus alors qu’on aurait pu avoir un grand film. Go Home est un film sympa mais sans plus qui plaira sans doute aux accros du genre mais qui ne convaincra que difficilement un public pus exigeant.
Note : 11/20
Année | 2018 |
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Réalisateur | Luna Gualano |
Cast | Antonio Bannó, Awa Koundoul, Cyril Dorand, Mounis Firwana, Nzeugang Domche, Papi Momar Diop, Shiek Dauda, Sidy Diop, Wajeeh Jaber |
Distributeur | Reel Suspects |
Genre | zombie |
Audience | ENA |
Running time | 84′ |
Pays | Italie |
Audio | O.V. Multi |
Sous-Titres | Anglais, Français, Néerlandais |
Première | Première Internationale |
Au Ciné 1 changement de ton radical avec THE BEACH BUM de Harmony Korine.
Synopsis : Poète naguère reconnu, Moondog est surtout le fils illégitime du Dude Lebowski : se planquant derrière la recherche perpétuelle d’inspiration pour boire et fumer des cônes dont la taille impressionnerait même Rocco Siffredi, Moondog est une parade de décadences à lui tout seul ! À Key West, tout le monde le connaît et tout le monde a déjà couché avec lui. Même sa femme Minnie ! Cette dernière est clairement issue du même bong que lui : elle a beau être millionnaire, elle vit comme une bohémienne et se fait épisodiquement friser la scarole par un rappeur nommé Lingerie. Et tout aurait pu continuer selon le cycle immuable de Moondog – toucher le fond pour mieux planer – si un événement en particulier n’était pas venu briser sa routine de stoner et le plonger dans un état second qu’il ne connaissait pas encore : la sobriété…
On connait Harmony Korine comme le cinéaste atypique et franc-tireur made in USA, et son Spring Breakers non dénué d’intérêt avait désarçonné beaucoup de cinéphiles. Cette fois l’homme va plus loin encore avec ce film délire complètement déjanté dans lequel on croise Snoop Doggy Dog, Zak Efron, Martin Lawrence, Isla Fisher et le grand Matthew McConaughey. Si vous aimez les trips barrés porté par de l’excellente zique ce film est pour vous, mais si vous êtes plus conventionnel vous risquez juste de vous ennuyer ferme à la vision de ce long clip psyché et allumé à l’humour effréné. Un film ofni ( objet filmé non identifié) à tous points de vue !
Note : 12/20
Année | 2019 |
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Réalisateur | Harmony Korine |
Cast | Isla Fisher, Jonah Hill, Martin Lawrence, Matthew McConaughey, Snoop Dogg, Zac Efron |
Distributeur | The Searchers |
Genre | black comedy, surreal |
Audience | ENA |
Running time | 95′ |
Pays | USA |
Audio | O.V. Anglais |
Sous-Titres | Français, Néerlandais |
Première | Première Belge |
Il est 20h30 et c’est la très grosse foule qui se presse aux portes du Ciné 1 pour le très attendu LITTLE MONSTERS de Abe Forsythe.
Synopsis : Ayant élu domicile sur le canapé de sa sœur depuis sa rupture, Dave est peut-être un grand gamin immature de trente balais, ça n’empêche qu’il s’entend merveilleusement bien avec Felix, son neveu de cinq ans. À tel point, d’ailleurs, qu’il l’emmène même chaque matin à sa classe de maternelle. Bon, faut dire que c’est aussi un prétexte tout trouvé pour croiser la ravissante maîtresse de Felix, Madame Caroline. Et quand cette dernière cherche un accompagnateur pour aller au zoo pour enfants avec sa classe, Dave saute sur l’occasion (chaque chose en son temps, Dave).
L’endroit est vraiment merveilleux, si ce n’est ce centre militaire top secret situé à cinq minutes de la ferme aux animaux… Forcément, un virus s’échappe, des hordes de zombies débarquent en masse au zoo, prêts à grailler des espèces protégées ou se curer les dents avec un porc-épic. Mais, afin de ne pas alarmer ses petits marmots, madame Caroline va faire passer toutes ces décapitations et ces tirages de boyaux pour un nouveau jeu super marrant, un peu salissant mais sans danger…
En qualifiant son film de « feel good black comedy », Abe Forsythe a trouvé la description idéale pour ce petit chef-d’oeuvre qui constitue un de mes trois coups de coeur du BIFFF 2019.
Ce long-métrage jubilatoire et australien qui mêle avec génie le gore et la comédie se savoure de la première à la dernière image avec un bonheur incomparable, et ce grâce aux interprétations formidables de Lupita Nyong’o qu’on avait vu dans Black Panther, et d’Alexander England (Alien Covenant). Little Monsters vous fera conjointement rire, frémir et réfléchir et fut accueilli au BIFFF par une grosse ovation finale qui en dit long sur l’impact que le film a eu sur le public. Un must remarquable à voir de toute urgence !
Note : 19/20
Année | 2018 |
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Réalisateur | Abe Forsythe |
Cast | Josh Gad, Lupita Nyong’o, Stephen Peacocke, Alexander England |
Distributeur | Splendid Film |
Genre | comedy, zombie |
Audience | ENA |
Running time | 94′ |
Pays | Australie, UK, USA |
Audio | O.V. Anglais |
Sous-Titres | Français, Néerlandais |
Première | Première Belge |
Le lendemain je commence mon marathon du jour au Ciné 2 avec LEVEL16 de Danishka Esterhazy et YOU SHALL NOT SLEEP de Gustavo Hernández qui furent deux grosses déception et sur lesquels je ne vais pas m’étendre.
Deux films que j’ai trouvé lents et longs, et qui n’apportent pas grand chose au spectateur qui a du mal à ne pas bailler aux corneilles et à rester attentif jusqu’à la conclusion finale.
Ces deux métrages, même si bien réalisés techniquement, plairont peut être aux inconditionnels du genre qui y trouveront leur bonheur mais personnellement je n’ai pas été captivé du tout et j’ai plutôt souvent regardé ma montre. Ceci n’est bien sûr que mon avis personnel, et le meilleur moyen de vous faire votre propre opinion est de visionner les deux films si ce n’est déjà fait…
Heureusement, la journée sera sauvée par la programmation du Ciné 1 dont je vous parlerai en détail dans ma prochaine gazette du BIFFF à lire très bientôt ici sur Branchés Culture.
Salut les bifffeurs et les bifffeuses !
Jean-Pierre Vanderlinden