Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le cœur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 37e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !
En ce troisième jour du festival j’ai jeté mon dévolu sur THE GOLEM de Doron et Yoav Paz projeté au Ciné 2 à 16h30.
Synopsis : 17e siècle, dans les confins perdus de la campagne lituanienne. Hanna et son mari Benjamin vivent dans une communauté juive complètement isolée du monde. S’il souffre encore de la perte de leur enfant, le couple n’a pourtant pas vraiment l’occasion de se changer les idées : le village vit au rythme de la Kabbale et du Talmud, les femmes sont exclues de toute forme d’éducation et, à l’extérieur, la peste ravage tous les voisins goys. D’ailleurs, l’un des lointains voisins – Vladimir, qu’il s’appelle – débarque chez eux sans invitation, avec sa fille malade et une balle qu’il décide de loger entre les yeux d’un villageois. Entouré de ses mercenaires, Vladimir contraint alors la communauté à utiliser ses rituels magiques pour sauver sa progéniture.
Le rabbin et ses fidèles se voient mal répliquer à coups de mezouzah ou de gifles assénées avec leurs papillotes, et courbent l’échine devant l’ennemi. Mais Hanna, qui a étudié les textes anciens en catimini, sait qu’il existe un moyen drastique pour se débarrasser de cette menace, et elle décide de se la jouer en solo en convoquant la plus terrifiante créature du judaïsme…
Avec Jeruzalem, les frères Paz avaient déjà démontré tout leur savoir faire. Cette fois avec cette histoire sombre qui tacle la misogynie de l’époque et se base sur les croyances de la mythologie juive et du Golem, cet être artificiel, généralement humanoïde, fait d’argile, incapable de parole et dépourvu de libre-arbitre, façonné afin d’assister ou défendre son créateu, ils frappent à nouveau un grand coup. Le film doté d’une photographie somptueuse nous plonge dans une communauté d’un autre âge magnifiquement décrite, et dont les personnages principaux sont superbement interprétés par Hani Furstenberg et Ishai Golen. En apportant une dimension psychologique à leur film les réalisateurs en font un objet plus qu’intéressant qui vaut la peine d’être visionné et nous démontre que le genre fantastique lorsqu’il est exploité de cette manière peut avoir aussi ses lettres de noblesse.
Note : 14/20
Année | 2018 |
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Réalisateur | Doron Paz, Yoav Paz |
Cast | Hani Furstenberg, Ishai Golen |
Distributeur | Epic Pictures |
Genre | horreur |
Audience | ENA |
Running time | 95′ |
Pays | Israël, Ukraine |
Audio | O.V. Anglais |
Sous-Titres | Français, Néerlandais |
Première | Première Belge |
Changement radical de genre avec ZOO de Antonio Tublén annoncé au Ciné1
Synopsis : Alors qu’elle rêvait d’avoir un polichinelle dans le tiroir, Karen vient d’apprendre que son cher et tendre John tirait des balles à blanc. Depuis cette triste nouvelle, le couple ressemble à un épisode de L’Amour est dans le Pré qui a mal tourné, tous deux s’engourdissent dans le train train quotidien, picolent en solo et s’approchent dangereusement du divorce… Pour s’en sortir, Karen et John pourraient prendre du recul en partant en vacances, mais le destin en a décidé autrement : une pandémie mondiale vient d’éclater, transformant tout le monde en figurants d’un épisode de THE WALKING DEAD, et le couple est obligé de se cloîtrer dans leur appartement. En attendant les secours, Karen va sortir l’artillerie lourde pour passer le temps : pinard et cocaïne. John, de son côté, va en profiter pour piquer l’écran plat des voisins et notre couple en péril, à force de galipettes avinées, va doucement remonter la pente. Dehors, les infectés continuent de se bouffer les uns les autres, mais les stocks diminuent dangereusement… Et les orgasmes répétés de Karen ne sont pas des plus discrets…
Etonnant film qui me laisse perplexe. Bien sûr ici le pandémie n’est qu’un alibi pour mettre la loupe sur le comportement de ce couple obligé de remettre son histoire d’amour en question au prix de sa survie et au prix d’un enfermement contraint et forcé qui devient vite une mise à l’épreuve pesante. L’idée de départ est bonne pourtant je n’ai pas trop accroché à la réalisation assez conventionnelle et au rythme du film souvent assez lent porté par un scénario qui ne rebondit qu’à quelques rares moments avant un final assez prévisible. Au casting on retrouve Edward Speleers connu pour son rôle phare dans Eragon et Zoé Tapper ainsi que l’acteur belge Jan Bijvoet.
Pour ma part, une semi réussite qui m’a laissé sur ma faim. À vous de juger.
Note : 12/20
Année | 2018 |
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Réalisateur | Antonio Tublén |
Cast | Antonia Campbell-Hughes, Edward Speleers, Jan Bijvoet, Zoë Tapper |
Distributeur | Seville International |
Genre | end of the world, zombie |
Audience | ENA |
Running time | 93′ |
Pays | Danemark, Suède |
Audio | O.V. Anglais |
Sous-Titres | Français, Néerlandais |
Première | Première Belge |
Toujours au Ciné 1, The UNTHINKABLE était projeté à 20h30 et la salle a bien fait le plein au vu des promesses dithyrambiques annoncées au sujet du film.
Synopsis : En 2005, Alex est un jeune ado introverti, gaulé comme un os de poulet. Sa famille dysfonctionnelle et un amour qu’il n’ose pas avouer à sa voisine le poussent à claquer soudainement la porte. Douze ans plus tard, Alex est un musicien célèbre dont on s’arrache les concerts de Stockholm à Berlin. Pourtant, l’heure est venue de retourner dans sa campagne natale. Non pas pour débarquer comme un conquérant, mais parce que deux attentats viennent tout juste de détruire la capitale suédoise, avec sa mère parmi les victimes…
On nous annonçait The Unthinkable comme » LE » film encensé par la presse qui allait nous clouer à notre fauteuil et nous laisser sans voix, au point même de renvoyer Michael Bay à ses joujous, et au final il n’y a vraiment pas de quoi s’emballer pour un film qui part dans tous les sens et nous offre une démonstration d’effets spéciaux bien réussis pour la plupart, mais dont on est loin de ressortir scotché. L’histoire totalement alambiquée nous laisse face à beaucoup de zones d’ombres non expliquées ( Qui attaque ? Pourquoi ? ) et hormis deux trois scènes bien torchées ( les accidents en série sur le pont ou le père du héros qui tente de donner l’alarme sans succès via une vieille radio) on trouve souvent le temps long (le film dure 129′) et on a du mal à trouver les héros sympathiques. A mon sens ce film scandinave beaucoup top surestimé trouve sa place au sein des productions de seconde zone, sans plus.
Aucun risque pour le réalisateur d’Armageddon, de Bumblebee ou de Transformers que ce genre de film lui fasse de l’ombre. Une grosse déception.
Note : 11/20
Année | 2018 |
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Réalisateur | Crazy Pictures |
Cast | Christoffer Nordenrot, Jesper Barkselius, Lisa Henni |
Distributeur | Wild Side Films |
Genre | disaster, dystopia |
Audience | ENA |
Running time | 129′ |
Pays | Suède |
Audio | O.V. Suédois |
Sous-Titres | Anglais, Français, Néerlandais |
Première | Première Belge |
Après The Unthinkable le Ciné 1 propose un changement radical de genre avec BROTHERS’ NEST de Clayton Jacobson.
Synopsis : Il fait encore noir dans la campagne australienne lorsque deux monstres de chair déboulent à vélo sur un chemin de terre. Il essaient d’être discrets, mais Jeff et Terry ahanent comme des otaries asthmatiques en arrivant à la maison familiale. Celle-ci est vide, heureusement pour eux. Les premières lueurs de l’aube éclairent alors l’endroit, tandis que nos deux frères se mettent en tenue de travail. Jeff a toute une liste de choses à faire. Terry, lui, a une folle envie d’aller soulager le cyclope aux toilettes, mais son grand frère le lui interdit formellement. Pourquoi ? Parce que nos deux frérots n’ont pas choisi de pédaler dans la caillasse pendant des heures juste pour perdre 900 calories. Parce qu’ils n’ont pas du tout l’intention de faire un nettoyage de printemps de la baraque familiale. Parce qu’ils sont supposés être à Sydney. Et s’ils sont finalement là, habillés comme des experts criminels agrémentés de gants de vaisselle très seyants, c’est surtout parce qu’ils ont prévu de commettre le crime parfait, avec leur beau-papa dans le rôle principal…
Comédie noire d’un cynisme grinçant Brothers Nest nous emmène dans l’univers de deux frères apprentis tueurs dont nous allons découvrir le parcours familial pendant la première partie du film assez verbeuse, mais qui permet de présenter les personnages. Ce passage obligé, d’un humour noir dévastateur et aux dialogues savoureux nous permet de nous attacher rapidement aux deux frangins même si la suite du film va nous faire revoir notre copie concernant l’un des deux protagonistes. Je ne vous en dit pas plus… Cette comédie noire venue d’Australie est un petit bijou de thriller dont on se régale de bout en bout et est formidablement interprétée par le duo Shane et Clayton Jacobson au mieux de leur forme qui nous font passer du rire à l’angoisse en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. À voir sans hésiter !
Note : 14,5/20
Année | 2018 |
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Réalisateur | Clayton Jacobson |
Cast | Clayton Jacobson, Kim Gyngell, Lynette Curran, Sarah Snook, Shane Jacobson |
Distributeur | Odin’s Eye Entertainment |
Genre | black comedy, thriller |
Audience | ENA |
Running time | 97′ |
Pays | Australie |
Audio | O.V. Anglais |
Sous-Titres | Français, Néerlandais |
Première | Première Belge |
A très bientôt les dingos de scary movies, on se retrouve bien vite pour une prochaine gazette du BIFFF !
Jean-Pierre Vanderlinden