Des classes vertes… et des pas mûrs!

Ah qu’elles étaient chouettes, ces classes vertes de notre enfance. On papillonnait au gré des connaissances et des savoirs que nous prodigue l’histoire naturelle. Ou science-fictionnelle? Car en Louisiane, la créature du bayou a fait des petits et par la malice d’une épidémie, l’humanité toute entière semble être promise à la métamorphose, à l’hybridation en humains arborisés, en Groot hors-de-contrôle.

Résumé de l’éditeur : De retour d’un voyage scolaire dans les marais de Louisiane, une classe de jeunes Canadiens se retrouve immédiatement plongée en plein cauchemar. Un mystérieux virus s’est répandu, transformant peu à peu les humains en inquiétants monstres végétaux. L’armée a pris le contrôle du territoire. Mis en quarantaine, forcés d’abandonner un des leurs, cinq d’entre eux décident de se rebeller. Fin du monde ou pas, ils resteront maîtres de leur destin…

Et nos jeunes héros vont devoir apprendre à survivre, à se protéger et à faire des choix cruciaux et déchirants. À devenir matures là où ils ne l’étaient pas vraiment.

Nouvelle série prometteuse sous une couverture qui a du cachet et de la texture, Green Class est l’oeuvre bien dans l’air du temps de Jérôme Hamon et David Tako … au taquet.

Car si l’album est un peu plus petit que le format classique, le génial dessinateur, speedé et spitant (comment ça, ça ne se dit pas en France? Voilà un petit belgicisme en devoir) met les bouchées doubles (le nombre de pages, aussi) et (dé)multiplie les cases, le rythme avec.

© Jérôme Hamon/David Tako chez Le Lombard

Avec des faux-airs de Seuls et des Walking Dead dont il se dégage rapidement (aussi rapidement qu’il accélère le temps, nous épargnant les schémas devenus classiques de l’organisation des survivants dans les jours qui suivent une catastrophe ), ce premier album est à la fois fun et intelligent, s’intéressant à l’action autant qu’à la psychologie et n’hésitant pas à déjà mettre certains héros en péril.