Mine de rien, le collectif bruxellois XXL et tout terrain qu’est Yôkaï n’a pas précipité les choses. Après un premier EP en 2015, ce super-groupe à la belge délivre un premier album studio éponyme et marqué du sceau de la diversité musicale. Mystère et boule de gomme. Et boules de laine. Comme sur cette pochette où l’on croit voir un visage mais où bien d’autres choses pourraient prendre leur source. Comme quand on fixe les nuages et qu’on laisse aller son imagination. Et, sur ces huit plages singulières, l’imagination est au pouvoir, au fil de titres évoquant l’espace qui nous surplombe, une certaine mythologie et beaucoup d’étrangeté.
Collectif bruxellois fondé en 2011, Yôkaï est aujourd’hui composé de huit musiciens multi-instrumentistes issus des scènes jazz, rock et des musiques improvisées : Frédéric Becker aux saxophones alto et baryton (The Peas Project, Spacelab Sessions, World Squad, Afrikan Protokol, Sitardust); Jordi Grognard aux clarinette, clarinette basse, saxophone ténor et flûte (Moker, Tout Finira Bien, Oba Loba); Eric Bribosia: aux fender rhodes et claviers (Matthieu Ha, Black Light Orchestra, Karim Gharbi, Think of One, Kangling); Yannick Dupont à la batterie et aux percussions (Jawhar, Black Light Orchestra, Antoine Chance, La Fanfare du Belgistan); Louis Evrard à une seconde batterie (Jawhar, Tandaapushi, Okon and The Movement, Fantôme); Axel Gilain aux basse électrique, contrebasse et moog synth (Mélanie De Biasio, Sunrockers, Kangling); Clément Nourry à la guitare électrique ((Nicolas Michaux, Joy as a Toy, Under the Reefs Orchestra) tout comme Ivan Tirtiaux (Ivan Tirtiaux, Mathias Bressan, One-Nine-Two-Nine, The Capsicum).
Des joyeux drilles expérimentés et brassant les influences pour donner lieu à ce voyage tentaculaire qui s’accomplit dans nos oreilles. Esprits êtes-vous là ? Oh que oui ! C’est d’ailleurs l’une des significations de ce mot énigmatique pour ceux qui ne manient pas le japonais. « Yôkaï est un mot japonais qui désigne le monde surréel des démons ou génies, entités étranges multiformes souvent drôles et parfois effrayantes qui interagissent avec les humains, notamment dans leurs rêves, pour attirer leur attention sur la dimension cachée des choses.« , apprend-on.
Et c’est bien vu tant cet album et les sonorités dont il regorge se vit comme une lutte entre les instruments qui choisissent au final de s’assembler, de faire un beau mariage pimenté et toujours secoué par mille et une âmes artistiques allant puiser dans toutes les ressources de ces huit gars qui sont tout sauf des salopards.
À mesure que les instruments s’ajoutent, se provoquent dans des combinaisons riches, on plane et on surplombe les frontières pour aller voir en occident comme en orient, pour ouvrir la porte d’un manoir hanté, reprendre son souffle, trouver des voix (Petit Indien N°3) et les émois. Voilà une jam qui, on ne sait par quel miracle, a réussi à être gravée. Yôkaï, c’est un coffre à trésors foisonnants et inépuisables, faits d’héritages et d’audace. Vous trouverez sans doute le vôtre.
Yôkaï jouera, le8 février 2019 au Botanique, lors du ProPulse Festival; le rendez-vous bruxellois des arts de la scène. Bien d’autres artistes d’aujourd’hui et de demain y seront présents durant toute une semaine pro et publique à Flagey, au Théâtre Marni, à La Maison qui chante, au Botanique et au Senghor : Glauque, Saudade, Ozferti… 1 ticket = 1 soirée = 5 concerts = 8 €.
Toutes les infos sont là-bas : www.propulsefestival.be
Retrouvez Yôkaï sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/yokaisound