Attention, voilà un album qui va vous décoller la rétine et vous envoyer dans le décor à bord de bolides so seventies. En BD on a rarement vu un #polar aussi lumineux et chatoyant. Pourtant qu’est-ce que ça défouraille. Ava Granger, même si on a moins entendu parler, est de la même famille qu’Il faut flinguer Ramirez, moins fou mais tout aussi flamboyant.

Résumé de l’éditeur : États-Unis, au milieu des années 70. Ava Granger est une juriste d’une trentaine d’années, qui a monté avec son mari Harry Granger (un ex-flic) une agence de détectives privés. Mais quelques mois avant le début du récit, Harry a été tué lors d’une enquête qui a mal tourné. Depuis, Ava fait tourner l’agence toute seule tout en essayant de comprendre pourquoi son mari est mort. Elle reprend donc la dernière enquête de son époux… Mais cette initiative ne semble pas être du goût de tout le monde…

Ava Granger est veuve depuis pas longtemps. Elle aurait pu tout claquer, craquer, mais continue l’oeuvre entreprise avec son défunt mari: une agence de détective. Moins prompte à dégainer, plus en embuscade, ça n’empêche pas Ava de se jeter dans la gueule du loup, dans de sale draps.

Comme dans cette casse de Chicago où les truands et mafieux sont comme des poissons sur des terres polluées. Notre héroïne se prépare à rejoindre son âme soeur quand, soudain, surgit face au vent, un malabar, sans-abri vétéran du Vietnam et fait dans le même moule que The Rock. Ses réflexes militaires sont devenus instinct.

Un arsenal à lui tout seul qui va sortir Ava de ce mauvais pas mais faire couler un tel bain de sang qu’ils vont se retrouver traquer sans pitié. Ça va chier.

Sur un scénario d’Isabelle Mercier taillé sur mesure et laissant de l’amplitude à la révélation Riccardo Colosimo, les Éditions du Long Bec se sont offerts un diamant peut-être encore un peu trop brut mais avec une marge d’évolution prometteuse. D’ailleurs, après les doutes des premières planches qui manquent parfois de subtilité dans les détails, on pardonne tout. Et on fait bien. Le meilleur est à venir, de planche en planche, et notre jeune dessinateur bonifie à vitesse grand V, inventif en diable.

Colosimo, ce sont des visages mosaïques, des planches à voir de loin – comme dans les musées où, face à une oeuvre, il faut reculer pour mieux intégrer la force des représentations. Avec énergie et animation, le dessinateur a une façon bien à lui de crever les cases, aimant procéder en successions de cases verticales pour faire valdinguer l’action.

Donnant du relief à ses personnages et aplatissant les décors. Avec sa palette arc-en-ciel, l’Italien réinvente les couleurs, joue ses gammes pour donner toujours plus d’impact à son oeuvre, sa première d’une longue série. Souhaitons-le.


Scandaleusement impressionnant.
Tome : 1 – Commando Commanda
Scénario : Isabelle Mercier
Dessin et couleurs : Riccardo Colosimo
Genre: Action, Polar, Thriller
Éditeur: Éditions du Long Bec
Nbre de pages: 56
Prix: 16€
Date de sortie: le 21/11/2018
Extraits :