Des jours, au fil des nouvelles, on aimerait quitter terre, suivre le lapin blanc et aller ailleurs. Où ça? Dans l’espace peut-être, l’infiniment grand et patient, surprenant aussi. Et si ‘Fane vous disait que, depuis la Guerre Froide, les nations ont envoyé sur orbite des vaisseaux baptisés Hope et au projet finalement nébuleux. Sauver l’espèce humaine dans un modèle réduit de l’Arche de Noé et grâce à des binômes de volontaires?
Résumé de l’éditeur : « On est en 2020, Megan… Vous avez dormi 49 ans. » Megan Rausch se remet mal de sa léthargie : nausées, troubles de la mémoire, paranoïa… Malgré les traitements et la bienveillance de son partenaire de bord, la jeune passagère glisse au fil des jours dans la folie… Aucun signe de vie, au sol. À part eux, tout est mort. Stérile. À quoi bon avoir survécu au cataclysme, si tout retour sur Terre semble impossible ?

Volontaire, Megan ne se souvient pas de l’avoir été. Ayant joué les Hibernatus pendant quarante ans, la toujours jeune femme vient de se réveiller avec la mémoire en fouillis, aux côtés d’Adam. Le seul capable de tirer au clair ses idées et sa paranoia, de réveiller ses souvenirs… ou de les parasiter.

A priori, pas de Müller en soute, pas non plus de petits hommes verts, Adam et E… Meghan sont seuls dans ce huis clos sidéral (qui n’a finalement de science-fiction que le décor jusqu’ici (et c’est bien joué) et le poids du non-retour) avec vue sur d’autres Hope avec lesquels ils tentent tant bien que mal de nouer contact. Et La Terre? Comme Houston (ou Nabilla, soyons contemporains même si c’est tant mieux qu’on n’ait plus de nouvelles d’elle), elle ne répond plus. La guerre a-t-elle fini par en avoir raison? Ou un autre événement? La question reste sans réponse.

Et Meghan, avec ses doutes, de plus en plus affûtés, face à un coéquipier qui lui semble de moins en moins net.

Après avoir poursuivi des bolides qui rêvaient de ne plus toucher terre pour conquérir la vitesse de la lumière dans Streamliner, ‘Fane s’est mis en mode fusée. Entre les lumières solaire et lunaire, l’auteur ouvre très peu le sas pour mieux coincer ses personnages dans quelques mètres-carrés, dans un enfer de suppositions et un avenir incertain. Entre les trous noirs bien humains.

Le trait est lâché, parfois trop expédié et semblant être resté à l’état de rough, mais l’énergie, aussi canalisé soit-elle, jaillit dans ce long dialogue que ‘Fane parvient à meubler à merveille. Côté couleurs, Isabelle Rabarot baigne de bleu irréel les cabines et les idées, trouvant la couleur de l’espace, de sa grandeur, de sa solitude.

Suite et fin dans le tome 2 dont on espère qu’il arrivera comme une météorite, en juillet 2020. On ne saurait trop attendre.

Tome : 1
Scénario et dessin : ‘Fane
Couleurs : Isabelle Rabarot
Genre: Huis clos, Science-fiction
Éditeur: Glénat/Comix Buro
Nbre de pages: 72
Prix: 15,50€
Date de sortie: le 16/01/2019
Extraits :