Paris 1858, il est foutu le temps des cathédrales. « L’homme a voulu monter vers les étoiles, écrire son histoire, dans le verre ou dans la pierre. » Ou dans la… chair? Paris, 1858. L’équivalent du Londres victorien, où les démons d’hier et les pulsions de demain se rencontrent. Un entre-deux qui se construit entre sciences et magie, entre effroi et fascination. Bienvenue là où se drapent les mystères et se trament les misères.

Résumé de l’éditeur : Été 1858 : Au coeur de l’atmosphère étouffante des rues de Paris, une jeune couturière disparaît dans la plus totale indifférence. Seul Stanislas Andrzej, détective amateur, décide d’enquêter en compagnie de Joseph, son colocataire et ami d’enfance. Alors que leurs recherches les mènent à une horrible machination bouleversant toutes leurs certitudes, leur quête va se métamorphoser en un prodigieux voyage initiatique.

Ici, on disparaît sans faire de bruit pour peu qu’on soit pauvre et qu’on n’ait pas un frère comme Émile. Émile, ce petit bonhomme tout perdu (tellement, qu’il n’a plus rien à perdre) qui vient de débarquer dans la chambre miteuse de Stanislas et Joseph.

Si le second a un nom de détective, c’est pourtant lui qui tente de refréner les envies d’enquêtes de son coloc’ et ami d’enfance. Il faut dire que Stan est plus un raté taré qu’un limier et ne brille jusqu’ici que par ses inventions farfelues.

Mais avec cette disparition qui n’intéresse personne, l’apprenti Sherlock (il y a des airs) entend bien prendre une longueur d’avance, et faire quelques pas de plus vers l’enfer.

Beaucoup de textes éclairés, une mécanique insaisissable mais cinglante, ce premier opus d’une trilogie commence on ne peut mieux dans ce récit énigmatique.

Mais c’est dans le dessin de Ferret que tout prend de l’âme et de l’intensité. Dans les fines lamelles de planches, les volutes et le panache, les scènes immobiles et pourtant mouvantes, dans les détails où se cache le diable. Le dessinateur réussit un prodige, trouvant des effets implacables, découpant chirurgicalement pour faire une BD comme Guy Ritchie fait du cinéma (dans ses deux Sherlock Holmes, justement), tétanisante et affolante.

PS : En bonus, et ce n’est malheureusement pas assez indiqué (signe que le procédé doit encore se faire sa place), cet album peut se lire en réalité virtuelle grâce à l’application pour smartphones Delcourt Soleil +. Vous allez me dire que si vous prenez un livre, c’est pour abandonner une heure ou plus votre smartphone. Vous avez on ne peut plus raison. Mais, ici, ça vaut le coup. Ainsi, en scannant la couverture et les pages 6, 7, 11, 18, 20, 28, 31, 41, 49, 56 et 58 (à moins de scanner tout l’album, page après page, là encore il faut trouver la liste ailleurs que… dans l’album, c’est d’un non-sens, un oubli ?), vous aurez accès à des étapes de création, des making-of, des dessins qui s’animent, des personnages qui sortent de cases ou encore des illustrations inédites. Pas que gadget, et assez immersif.
Et si vous n’avez pas de smartphone, et même si vous en avez un d’ailleurs, on vous conseille d’urgence de visiter la page Facebook du projet.

Série : Les Métamorphoses 1858
Tome : 1 – Tyria Jacobaeae
Scénario : Alexie Durand
Dessin et couleurs : Sylvain Ferret
Genre: Polar, Steampunk, Thriller
Éditeur: Delcourt
Collection : Conquistador
Nbre de pages: 61
Prix: 15,50€
Date de sortie: le 09/01/2019
Extraits :
Pas du tout prévu de le lire mais du coup je me laisserais bien tenter… Combien de tomes prévus?
Trois a priori. Pour un premier cycle ?