Les fils de la poussière, le premier polar, flirtant avec le fantastique, d’Arnaldur Indridason enfin traduit en français

Palmi, jeune libraire islandais, a toujours considéré son grand frère comme un monstre depuis que celui-ci a tenté de l’immoler par le feu lorsqu’il était gamin. Mais parce qu’il sait que son frère n’est pas entièrement responsable de ses actes (il est schizophrène) et parce qu’il n’a plus que lui, Palmi a toujours tenu à garder le contact avec son aîné. Alors lorsque celui-ci se jette du dernier étage de l’établissement où il est soigné, Palmi cherche à comprendre. Le geste de désespoir de son frère est-il lié aux visites qu’il recevait de son ancien professeur? Visites d’autant plus troublantes que ce même professeur, collectionneur de photos de classe, meurt également, brûlé vif dans sa petite maison en bois. Dépêché sur les lieux, le commissaire Erlendur se voit confronté à une enquête particulièrement éprouvante impliquant d’innocents enfants tous issus des quartiers populaires de Reykjavík.

Lire un roman d’Arnaldur Indridason, c’est inévitablement voyager au pays des fjords et des aurores boréales. Au pays des hivers rudes et obscurs (En Islande le soleil se lève à 11h00 et se couche vers 16h00 en janvier). Mais c’est aussi et surtout découvrir un auteur nordique que l’on peut considérer comme étant l’un des dignes successeurs d’Henning Mankell. Tout comme le célèbre et regretté auteur suédois, Indridason écrit des polars bien ancrés dans le réel, dans lesquels aucun sujet de société n’est éludé (pédophilie, prostitution, trafic de drogue…).

Comme Mankell, Indridason aime aussi convoquer l’histoire avec un grand « H » dans ses romans (la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide). On y croise également des personnages attachants remplis de failles, comme ce commissaire Erlendur, meurtri depuis l’enfance par la disparition de son petit frère lors d’une tempête de neige. Disparition dont il se sent responsable et qui servira de fil rouge dans la plupart des romans le mettant en scène.

Arnaldur Indridason

« Les fils de la poussière » qui est en fait le premier roman d’Indridason enfin traduit en français porte déjà les germes de ce qui fera le succès des polars de l’islandais (que même Harlan Coben vénère). Décors sublimes, intrigue originale (à la limite du fantastique ici), personnages attachants, tout est déjà là.

Mais Indridason, ce ne sont pas seulement les enquêtes du commissaire Erlendur, ce sont aussi d’autres romans, noirs pour la plupart. On pointera en particulier son roman Betty au twist final renversant (même le plus mordu des lecteurs tombera dans le panneau). Non il n’y a pas que Björk et un célèbre volcan au nom imprononçable en Islande il y a aussi un certain Arnaldur Indridason. N’hésitez pas à faire sa connaissance si ce n’est déjà fait.

Titre : Les Fils De La Poussière

Auteur : Arnaldur Indridason

Genre : Roman Policier

Editeur : Metailié

Nbr de pages : 304

Date de sortie : 4/10/2018

Prix : 21€

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