Le Parc Astérix, plus qu’un village de fous irréductibles et irrésistibles, transpire l’esprit BD et cerne chacune de ses attractions de légions d’humour !

Par Toutatis, il a près de trente ans d’existence, le Parc Astérix. On ne dirait pas comme ça hein, sans doute est-ce l’effet de la cultissime potion magique. Que Bélénos ne m’en veuille pas, même si j’en crevais d’envie depuis un moment, il m’a fallu attendre un petit moment avant d’enfin rallier le village gaulois qui résiste encore et toujours et est niché non loin de Lutèce, à Plailly. Ouf, le ciel ne m’est pas tombé sur la tête et c’est un joli monde de rires, de chants et de cris (période d’Halloween oblige) que j’ai découvert en compagnie d’une sacrée bande d’ado et de plus grands dont aucun n’a été perdu dans le voyage gaulois.

© Branchés Culture
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Le dicton populaire dit qu’à la Saint-Rémi(x), la grande chaleur est fini(x?)e; on l’a en effet constaté dès l’arrivée dans le parc dans un vent piquant et désagréable (que voulez-vous, « Tous les automnes les Ibères deviennent plus rudes. »). Sans doute, les Vikings du parc faisaient-ils des leurs, et c’est une météo d’irréductibles qui allait nous accompagner tout au long de la journée et endurcir nos doigts de pieds. Il faut souffrir pour être légionnaire. Du coup, après une première allée peuplée de maisons romaines (la Via Antiqua) reconstituées et aux noms plus désopilants les uns que les autres (chez Olaf Tepaf, en tête), nous nous sommes mis dans le ciboulot de relever le défi de César. Une attraction interactive qui, après une file d’attente d’une petite demi-heure sans s’embêter grâce à la richesse des décors et aux gags en 3D qui font mouche (on y reviendra) et un photomaton qui vous romanise, nous enjoint (avec les voix d’Hossein et de Bigard mais aussi de Roger Carel) à embarquer dans une sacrée galère, remuante et secouée par les flots. Quitte à avoir le mal de mer. Une chouette mise en bouche présageant de ce qui nous attend.

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Juste à côté, même si ce n’est plus de notre âge et qu’on est tombé bien trop de fois dedans quand on était petit, on apprécie le design du Carrousel de César. Qui sera assez téméraire pour s’adosser à la colonne vertébrale d’Obélix? Là encore, la galerie de personnages ne se limite pas aux incontournables (mais quel personnage n’est pas incontournable dans toute la série ?).

© Parc Astérix

Quelques pas plus loin, on tourne encore en rond, de haut en bas, de bas en haut. Pour cause, c’est en Grèce que nous échouons, prêts à revivre une scène monumentale : le cheval de Troie. À grand renfort de bras et de jambes, les corps font la machine qui s’élève et prend son élan pour chahuter l’ennemi et enfoncer sa porte de manière moins aimable qu’à l’accoutumée. Yannix Noah nous avait prévenus, attention les secousses dans cette attraction originale et qui, si Astérix et Obélix n’ont pas pris part à cette fresque militaire, est bien dans leur esprit.

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D’un cheval à l’autre, c’est Pégase qui nous tend ses ailes en gare de Montparnassos. Un rallye déglingué qui va de l’avant pour mieux aller de l’arrière, sur un parcours cahoteux sous les yeux maléfiques de Méduse. Plus tranquilles, les dauphins se la coulent douce au delphinarium. Le temps passe vite, il est déjà midix bien sonné et on s’en va manger. Le parc n’a pas désinvesti ce point puisque tout au long du périple, on trouve des restaurants et des snacks en suffisance, de quoi agrémenter les grandes comme les petites faims. En attendant, le temps passe vite et on est en droit de se demander si nous saurons faire un maximum d’attractions d’ici à 18h. Les files (souvent moins longues qu’annoncées) sont de plus en plus longues, on les suit à la thrace sur l’application du parc, et il reste encore pas mal d’attractions à faire. Nous accueillons donc avec bonheur le fait que, suite à la haute fréquentation du parc en ce dimanche, il fermera une heure plus tard. Une flexibilité qui fait des heureux.

© Parc Astérix

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L’estomac est bien rempli mais sera-t-il bien accroché ? Toujours est-il que nous tentons le diable égyptien en affrontant la colère d’Anubis, la première maison hantée du parc. Indiana Jonus doit être passé dans les couloirs étroits que forment les caisses remplient de breloques et d’objets aussi maléfiques qu’antiques. Ça bouge de partout, c’est inquiétant, et des hommes et femmes qui n’en sont plus nous frôlent à toute allure. Mus par une force inhumaine, ils disparaissent aussitôt pour resurgir plus tard. Le pari du grand flip est réussi et, on le remarquera encore plus tard, les comédiens et les acrobates sont bluffants, ne laissant rien au hasard et faisant vivre intensément la scène. Nous sommes dans la partie la moins Astérixienne, À travers les temps, mais ça marche du tonnerre, l’esprit est toujours aussi présent. Plus loin, dans les soubassements de l’horreur, comme dans une cathédrale infernale et impie, c’est toute une cour des miracles qui saisit le passant devenu spectateur à la gorge, des zombies ressuscitent Michael Jackson, une armée se lève, une créature plus animale qu’humaine attend qu’un inconscient s’approche trop près de sa cage. Âmes sensibles s’abstenir. Encore plus dans cette foire abandonnée et dite aux six trouilles où quelques ours mal léchés et à moitié dépecés font le show morbide. Jusqu’à ce qu’une tronçonneuse vocifère tout près. Ça craint…

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Ça craint mais, laissant quelques coeurs fragiles rejoindre des contrées plus féériques (même si toujours tapageuses dès qu’Obélix s’en mêle), nous nous prenons pour Bruce Campbell et entrons dans la seconde maison hantée du parc. Là encore des longs couloirs, des toiles d’araignée, des mort-vivants plus très frais (le poisson d’Ordralfabétix a de la concurrence) mais, globalement, ça reste soutenable. Jusqu’au clou du spectacle, magnifique d’horreur, cinéma en réel, quand une porte s’ouvre et joue la variation entre ombre et lumière autour d’un Leatherface tonitruant et toute tronçonneuse hurlante. Ouftix, comme on dit chez nous. Et pour terminer ce road-trip en terres horrifiques et puisque nous avons la chance « d’être le Jour H à l’heure J », nous pénétrons dans un théâtre maudit pour assister à l’innommable transformation d’un lycanthrope. Rassurez-vous, si le « dompteur-aventurier » qui nous convie à cette folle expérience a l’air aussi fiable que ses dents sont pourries, le loup-garou semble enfermé à double-tour dans sa cage. Sauf que… sauf que le verrou lâche et que la bête humaine est lâchée, encerclant l’assemblée des spectateurs trop téméraires. On a vu plus effroyable mais l’effet est tout ce qu’il y a de plus réussi. Et, une nouvelle fois, les comédiens sont impériaux et ne font pas dans la dentelle, de la haute-couture avec nos chairs fraîches dans le vent hivernal incisif.

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Lui, il n’y a rien qui l’effraie. Raison de plus de tenter de fendre l’aise avec la puissance conférée par Obélix. Nous sommes de retour en Grèce et la discipline qui nous attend est olympique : le Discobélix. Un discobole qui casse les murs et fait le tour de la planète pour arriver à notre époque. Là encore, la file d’attente est fournie, mais, dans les couloirs, l’esthétique tape à l’oeil et l’humour gaulois nous foudroie. Et quand vient l’heure de prendre place et de s’harnacher à la plateforme circulaire, on est agréablement surpris des capacités de ce mastodonte. Comme Le cheval de Troie, le plateau prend plusieurs fois son élan pour parvenir à se hisser au sommet de la vaguelette (un « W ») et offrir des sensations fortes inédites. C’est, pour moi, l’attraction la plus surprenante du parc.

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À Walibi, en Belgique, il y a le Vampire; le Parc Astérix peut compter sur Oziris, un roller coaster les pieds dans le vide et sinuant sur 1km pour atteindre la vitesse de 90km/h. Une ode au démoniaque sorcier Isis, l’un des méchants des Douze travaux d’Astérix. Les concepteurs des décors menant à s’envoyer en l’air se sont bien amusés car la scénographie est hilarante, bourrée de créativité et de blagues dont Goscinny serait fier. 

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Comme on a la permission de 19h, on fonce en pays viking pour tester Goudurix, l’une des plus vieilles attractions du parc, 7 boucles jusqu’à 90km/h, là aussi, dans le noir presque complet. Bon après l’Oziris, on reste sur notre faim. Une faim digne d’Obélix qui a nettement été comblée tout au long de la journée, sur tous les plans.

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En effet, les adaptations sont souvent compliquées à réaliser, d’un album de BD à un film par exemple (Astérix en sait quelque chose même si Astier et Tuel ont relevé le niveau) mais pas que… Et ce parc d’attraction est aussi une adaptation qui aurait pu perdre son âme et n’être qu’une enfilade d’attractions plus ou moins en rapport avec le héros de Goscinny et Uderzo. Ce n’est pas le cas, l’esprit de la BD se ressent par tous les pores.

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Les équipes du parc n’ont pas fait dans le détail… ou plutôt si, l’humour graphique mais aussi l’esprit respecté donnent au parc son supplément d’âme… celui-là qui permet de se divertir et de ne pas voir passer les plus longues files d’attente (bon, on n’a quand même pas réussi à faire Tonnerre de Zeus, élue parmi les meilleures attractions d’Europe et dans la même veine que le loup-garou de Walibi), car sur les murs, au sol, au plafond, il y a toujours quelques pensées humoristiques à dégager, qui ne trahissent en rien l’imaginaire de la série… le renforçant même et donnant encore plus envie de rouvrir les albums une fois dans la voiture pour le retour à la maison. Ce n’est pas que de la surface, c’est dans le fond aussi. Et ça, Disneyland n’y arrive pas, aussi de par la multiplicité des univers qu’il déploie. Ici, avec cet univers réduit et pourtant d’une richesse infinie, le Parc Astérix s’amuse à nous amuser, à chaque coin et recoin. On a un peu zappé la partie pour les plus petits parce qu’il n’y avait pas de marmots dans notre groupe, mais là encore Idéfix se charge de l’aventure des pas plus haut que trois pommes, dans une forêt, autour d’un beau lac et dans des attractions ouvertes à toute la famille. Un régal ! Par ailleurs, le Parc n’a pas fini d’évoluer et de nouvelles attractions sont déjà prévues : un simulateur 4D, l’année prochaine, ainsi qu’un launch-coaster (à propulsion magnétique), en 2021. Ils n’arrêtent jamais d’être fous, ces Gaulois. Cette potion magique est vraiment efficace.

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Et comme toujours, tout ça se finit par un banquet… mais ça, c’est une autre histoire. Il ne me reste plus qu’à vous dire que le parc ouvre jusqu’au 4 novembre avec pour thématique « Peur sur le parc » et des nocturnes pour fêter ça.

INFORMATIONS PRATIQUES

Calendrier :
• Du 6 octobre au 4 novembre 2017, de 10 h à 18h.
• 4 nocturnes exclusives le 31 octobre et les 1er, 2, et 3 novembre 2018, de 19 h à 1h du matin
(billet spécifique)
• 4 journées prolongées les 13, 20, 27 et 30 octobre, de 10h à 22h
Tarifs :
• Sur le site internet : billet futé J-7 : 41€ Adulte et 38€ Enfant
• Billet malin : 37€ – uniquement sur certaines dates
• Plein tarif : 49€ Adulte et 41€ Enfant
• Nocturnes : prix unique de 39€

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