PHOTOS & REVIEW| Avec Greta Van Fleet, une bombe atomique a secoué l’AB et ses retombées seront énormes

S’il est bien un nom qui depuis quelque temps est sur toutes les lèvres dans le monde du hard rock, c’est Greta Van Fleet ! Outre deux EPs sulfureux et un nouvel album excellentissime « Anthem of the Peaceful Army » qui vient d’arriver dans les bacs, le band américain explose et séduit les foules partout où il pose ses flight cases. Je dirais même plus, ce combo-là ne joue pas, il tue !

Imaginez trois frangins qui malgré leur jeune âge, à peine la vingtaine, ont assimilé tout ce que le rock couillu a déversé dans nos oreilles depuis que les pédales wah wah et autres fuzz ont fait leur apparition.

Imaginez que ces trois frangins soient surdoués et arrivent à recréer dans un seul band un magma sonique de tout ce que la fin des 60’s et le début des 70’s ont engendré de mieux, et qui malgré leur précocité, sont assez virtuoses que pour nous proposer magistralement cette fusion d’influences sur scène avec l’aide d’un batteur qui joue sa vie à chaque gig.

Imaginez que l’irremplaçable Led Zeppelin ait engendré lors d’une partouze musicale mondiale et au prix de plusieurs coïts métalliques avec Uriah Heep, Deep Purple , AC/DC et The Who, un groupe bâtard qui possèderait en son sein un chanteur phénoménal, un bassiste digne de celui des Who mais capable également comme John Paul Jones de briller aux claviers, un guitariste de la trempe d’un John Cipollina alliant l’inventivité d’un Jimmy Page et un batteur qui serait la réincarnation de feu John Bonham tant sa frappe est lourde et précise. Bullshit , me dites vous, ça n’existe pas !

Et bien détrompez vous m’sieurs dames, ce groupe existe et il se nomme Greta Van Fleet !

Samedi soir, à l’AB, les Américains ont livré une prestation qui m’a tétanisé et laissé pantois, scotché sur mon fauteuil rouge du balcon de la salle bruxelloise remplie comme un oeuf d’un public qui dès les premiers accords fut suspendu aux lèvres de Josh Kiszka. Pourtant le vocaliste de Greta Van Fleet est sans doute celui des quatre musiciens qui possède le moins de charisme.

Il ne cherche pas à emballer son public comme le font certains grands frontmen, mais qu’importe… il n’en a pas besoin car la voix qui sort de son gosier de grand adolescent est absolument magique et suffit à elle même pour faire frissonner la foule. Bien sûr on pense à Robert Plant jeune, c’est vrai qu’il en a certaines intonations évidentes, mais il y a aussi du David Surkamp (Pavlov’s Dog) dans cette voix-là qui atteint les aigus sans aucun effort.

Et puis, derrière lui, il y a cette section rythmique qui rase tout sur son passage, avec Sam Kiszka à la basse et l’explosif Danny Wagner à la batterie. Avec un nom pareil pas étonnant qu’il soit rentré sur scène en courant – en volant presque –  et qu’il frappe ses fûts avec la même rage qu’une Walkyrie se battrait au côté d’Odin ! Et puis, last but not least,  il y a Jake Kiszka à la guitare, colossal, éblouissant, titanesque qui à lui seul se mue en locomotive du groupe. Son jeu est précis, incisif , incandescent, tout simplement exceptionnel !

Alors que dire du concert d’hier si ce n’est qu’il fut énorme, monstrueux, gigantesque et qu’un futur grand est en train d’éclore sous nos yeux ébahis. Je n’avais plus pris une baffe pareille depuis ma découverte de Led Zeppelin dans les 70’s, de Deep Purple époque In Rock ou d’un petit groupe australien devenu grand nommé AC/DC.

Ces gamins m’ont laissé K.O. et les superlatifs me manquent. Et quand on se dit qu’ils n’en sont encore qu’au début de leur carrière, on imagine le potentiel énorme qui est le leur.

Même Robert Plant parle d’eux avec des étoiles dans les yeux en affirmant : « There’s a band in Detroit called Greta Van Fleet, they are Led Zeppelin one ! They have a beautiful singer.. and this singer is really young… I hate them ! » C’est tout dire.

On en oublierait presque de préciser que les Goodbye June qui assuraient la première partie furent brillants, jouant un rock alternatif de haut vol qui a séduit le public, et qu’au terme de leur gig j’ai mis la main à la poche pour acheter leur album.

Bref, c’est maintenant qu’il faut aller voir Greta Van Fleet et en retirer la substantifique moelle, car c’est aujourd’hui qu’ils donnent tout. Demain il sera trop tard, vous ne pourrez plus dire « j’y étais »…

Jean-Pierre Vanderlinden / Photos : Axel « Phta Photo » Tihon

Phta y va d’ailleurs de son petit commentaire qui va dans le même sens que la claque évoquée par Jean-Pierre : Dès les premières minutes après avoir accueilli la foule avec des fleurs distribuées généreusement , le ton était donné et tout le public était plongé à fond dans le rock bien connu des années 70 . Un public nombreux, très hétéroclite et brassant toutes les tranches d’ âges comme si ce son était attendu depuis longtemps,  un son qui nous manquait furieusement. Les longs moments de guitare-lead et l’allongement des morceaux permettait de décoller et planer, aidés par un light show largement hypnotisant et plongeant les spectateurs dans un nuage de fumée qui laissaient libre cours à l’ imagination. Ça fait franchement du bien !

Setlist:

Brave New World
Highway Tune
Edge of Darkness
Flower Power
You’re the One
Evil
(Howlin’ Wolf cover)
Lay Down (Candles in the Rain)
(Melanie cover)
Watching Over
When the Curtain Falls
Encore: 

Black Smoke Rising
Safari Song

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