Mustii : « La musique ou le cinéma, je prie pour ne jamais avoir à faire de choix ! »

En quelques années, Thomas Mustin, aka Mustii, s’est révélé dans la sphère artistique de notre petit pays. Oscillant tel un funambule entre la scène et les plateaux de tournage, le talentueux jeune homme ne cesse de surprendre. Après un E.P. encensé, après avoir incarné Patrick Dils, après avoir tourné dans la série à succès la Trêve et avant d’incarner Hamlet sur les planches, Mustii faisait partie du jury courts-métrages du FIFF. L’occasion pour nous de le rencontrer.

Photos de Fabian Rigaux

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© Fabian Rigaux

C’est ta première fois au Festival International du Film Francophone et tu fais déjà partie du jury courts-métrages… C’est un bel honneur, non ?

Je n’en reviens toujours pas qu’on soit venu me chercher pour faire partie d’un jury. C’est incroyable, c’est la première fois de toute ma vie que je fais ça. J’avoue que ça fait un peu bizarre de devoir juger d’autres œuvres. C’est toujours un peu délicat pour un artiste de voir son travail se faire juger alors j’ai du mal à me sentir légitime. Mais on en a discuté avec les autres et je pense qu’on voit plus cet exercice sous l’angle de la découverte. On se confronte aux univers d’autres artistes et on découvre plein de choses. Jusqu’ici, on a eu une seule projection mais je suis très étonné de voir la richesse des courts-métrages programmés. C’est un format auquel on n’a pas souvent la chance de se confronter parce qu’il est très peu diffusé et c’est dommage. J’avais peur que l’on tourne souvent autour des mêmes sujets mais en fait, tous les genres sont présents dans les courts-métrages: du réel, de l’anticipation et même du thriller. D’ailleurs, ça m’a fait très plaisir de voir que le cinéma belge osait le thriller.

Mustii @FIFF 2018 - Fabian Rigaux (2)
© Fabian Rigaux

Ça doit être enrichissant pour toi qui touche à de nombreux domaines artistiques de découvrir tant de films et d’univers différents.

C’est vraiment très enrichissant. D’autant plus que le court-métrage est un exercice tellement difficile. Il faut raconter une histoire en un minimum de temps et accrocher le spectateur tout de suite. C’est compliqué. Souvent, les films le font très bien tout en partant dans tous les genres possibles.

Ça te tenterait de t’essayer au court-métrage ou à la réalisation plus largement ?

Totalement ! C’est mon rêve depuis tout petit, c’est pour ça que j’ai fait l’IAD et c’est mon objectif de passer à la réalisation. Mais pour le moment je pense que c’est encore quelque chose qui me fait peur. Je sais comment ça se passe sur un plateau de tournage, il y a beaucoup de monde, beaucoup de personnes qui gravitent autour du film et aident à sa création. Tout le monde porte un peu le film, tout le monde fait son travail, mais au final tout repose quand même sur les épaules du réalisateur. C’est son film, c’est lui qui doit le défendre, le porter et il faut pouvoir endosser tout ça. Pour le moment, je ne me sens pas encore tout à fait près.

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© Fabian Rigaux

Et puis tu fais déjà pas mal de choses… Tu mènes deux carrières de front, la musique et la comédie. Les deux décollent plutôt bien, on entend beaucoup parler de toi, dans ces deux mondes artistiques. Tu penses qu’il arrivera un moment où tu devras faire un choix ?

Je prie pour ne jamais avoir à faire de choix ! Les deux domaines m’apportent tellement que je ne pourrais pas choisir et j’espère de tout cœur ne jamais avoir à le faire ! Il y en a d’autres qui y arrivent donc j’espère pouvoir le faire aussi. Pour le moment, j’essaye d’organiser mon temps en le partageant entre la musique et le cinéma. Par exemple, là, je vais réserver six mois à la promo de mon album « 21st Century Boy » et aux différents concerts. Après quoi, je me consacrerai pendant quatre mois au théâtre.

Comme tu dis, il y en a d’autres qui y sont arrivés. D’autres acteurs/chanteurs, comme un certain Bowie par exemple… C’est une référence qui te parle ?

Bowie, évidemment ! Il a aussi expérimenté d’autres formes artistiques, même si la musique est toujours restée au centre de sa carrière. C’était un artiste complet qui ne s’est jamais laissé enfermer et je l’admire beaucoup. Je pense qu’il y a certains acteurs qui deviennent s’essayent à la musique par caprice, mais je ne m’inscris pas du tout dans cette démarche. J’aime chanter, incarner des personnages et j’ai envie de pouvoir m’épanouir dans ces différents domaines.

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© Fabian Rigaux

En tant qu’acteur tu as déjà une expérience assez large puisque tu as déjà eu l’occasion de jouer dans des courts-métrages, des longs-métrages mais aussi dans des séries et des téléfilms. Le travail est le même mais j’imagine que l’expérience est différente…

C’est clair qu’un tournage de série télé va être totalement différent d’un tournage de long-métrage. Pour avoir tourné dans une série, je peux dire que tout doit être bouclé très vite. Là où on va peut-être prendre plus de temps pour un film, le temps est vraiment compté sur le tournage d’une série ou d’un téléfilm. Ce qui change aussi c’est le budget qui est bien moindre pour la télévision.

Et pourtant, un de tes rôles les plus marquants est sans doute celui de Patrick Dils dans le téléfilm « Je voulais juste rentrer chez moi ». Tu as livré une performance remarquable dans un film puissant qu’on attendait peut-être pâs sur le petit écran.

Le rôle de Patrick Dils était une expérience incroyable. Physiquement, j’ai changé la couleur de mes cheveux, mais j’ai aussi dû perdre du poids et, psychologiquement, c’était un personnage très fort. J’ai adoré le jouer car c’était un véritable rôle de composition, je me suis fondu dedans, comme un caméléon. En plus, j’ai pu rencontrer Patrick Dils, il était là sur le plateau pour me conseiller et voir comment ça se passait. Ça reste un rôle marquant pour moi.

Autre grand rôle, celui d’Hamlet qui marquera ton retour au théâtre.

Un grand rôle, en effet, très impressionnant. C’est Shakespeare tout de même, c’est incroyable de se voir jouer dans un tel monument du théâtre ! Ça va être une formidable expérience, sans doute difficile mais très prenante. D’autant plus que le metteur en scène veut en quelque sorte moderniser cette pièce incontournable du théâtre élisabéthain en apportant une grande importance à la musique live. Forcément, au-delà du jeu, le projet me parle et m’enthousiasme terriblement!

Te voilà donc à 27 ans avec une double carrière déjà bien remplie et un premier album qui arrive, 21st Century Boy…

Un premier album qui sortira le 19 octobre. Je suis très content de le présenter au public. Je pense que c’est un album un peu particulier puisqu’il retrace une histoire, celle d’un garçon du 21e siècle. C’est justement ce 21st Century Boy qu’on peut voir sur la pochette de l’album. C’est un garçon un peu fantomatique, à la peau et aux cheveux très pâles. Je retrace son parcours de millenial solitaire qui se construit et se pose des tas de questions sur ce qu’il est et le monde dans lequel il vit. Je place son histoire après un événement traumatisant. Je ne dis pas vraiment ce qu’il en est pour que l’auditeur puisse se faire sa propre idée, mais je me le suis imaginé comme la tuerie de Columbine. Cet album c’est le parcours d’un jeune homme de notre temps, en pleine évolution.

On a hâte d’écouter ça ! Merci Mustii.

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