Du vendredi 28 septembre prochain jusqu’au 5 octobre 2018, Namur se muera en capitale du cinéma pour le FIFF. Des artistes venus des quatre coins de la francophonie seront présents au cœur de la Wallonie pour mettre sous le feu des projecteurs, la crème des réalisations cinématographiques francophones. Il faut dire que d’abord connu sous l’appellation Festival cinématographique de Wallonie lors de son lancement, le festival a changé de nom depuis un bon moment et, grâce à sa programmation variée et aux nombreux spectateurs présents chaque année, le FIFF a grandi pour être désormais reconnu partout dans le monde francophone.
Par Régis Filieux et Douglas.bxl
Cette année encore, entre les compétitions de formats courts et de longs-métrages, les venues d’invités prestigieux, les projections en avant-première, les animations et concerts en tout genre, le FIFF réserve à ses festivaliers un programme à en perdre la tête. Le FIFF propose chaque année une centaine de films – longs et courts métrages, de fiction, d’animation, de documentaires et clips – et décerne les Bayard qui récompensent les lauréats des différentes compétitions et s’accompagnent de prix à la distribution.
Le festival namurois a, une fois de plus, vu les choses en grand, mais les organisateurs ont tout autant veillé à rendre les festivités plus ouvertes et plus inclusives. Ainsi, en réponse à la thématique d’égalité homme-femme qui embrase de manière récurrente les actualités cinématographiques, les divers jurys ont été conçus de façon paritaire.
Sur un total de trente et un jurés, il y aura pas moins de quinze femmes. Parmi ses femmes, de grands noms comme Delphine Lehericey (réalisatrice de PuppyLove) qui présidera le jury courts-métrages aux côtés du chanteur et comédien Mustii. La comédienne et chanteuse belge, Stéphanie Crayencour ainsi que Diamond Bou Abboud, (l’une des actrices principales du multi-primé INSYRIATED) officieront quant à elles du côté du jury longs-métrages, présidé par Thierry Klifa. À noter qu’au sein des vingt-six longs-métrages sélectionnés, onze films (et demi) ont été réalisés par des femmes.
Toujours plus accessible, le FIFF organisera encore des séances spéciales pour les personnes malvoyantes, proposant de (re)découvrir le sublime film « Le sens de la fête » du duo Toledano-Nakache en audio description. Enfin, une fois encore, dans le but de toucher un public plus large, des décentralisations du festival seront organisées dans les villes de Bruxelles, de Liège et de Mons.
Comme les années précédentes, le FIFF se veut vecteur de nouveaux projets. Parmi la multitude d’ateliers proposés, le projet « Génération Talents » aura une nouvelle fois une place importante au sein du festival. Lors de cette édition, une série de jeunes comédiens talentueux issus de la francophonie s’allieront pour donner naissance à un cadavre exquis autour du court-métrage « Barbara Broadcast ». Ils seront parrainés par Géraldine Doignon et soutenus par une quinzaine de réalisateurs.
En parallèle des projections proposées, la musique sera bien de la partie, au cœur de Namur et de sa Place d’Armes, sous le chapiteau du FIFF. On retrouvera notamment Faon Faon, Winter Woods, Juicy ou encore le DJ Mattéo (du collectif français Chinesse Man) pour la soirée de clôture de la soirée de clôture.
Le FIFF c’est aussi et surtout l’occasion de croiser, au détour d’une séance de cinéma, un acteur ou un réalisateur qui vous tient à cœur. Comme toujours, une pléiade de personnalités incontournables des blockbusters francophones sera présente à Namur. Pour le week-end d’ouverture, le flegmatique Lambert Wilson prendra part à une rencontre avec le public. Jean-Benoit Ugeux, Jean-Paul Rouve et Michel Blanc viendront eux aussi présenter leurs réalisations respectives en avant-première.
Virginie Efira, Karin Viard, Niels Schneider, Romain Duris, Stéphan De Groodt, Laurent Lafitte, Roschdy Zem, Olivier Gourmet et bien d’autres seront eux aussi de la partie pour faire la promotion de leurs nouveaux films. Le réalisateur Matthieu Donck, Yoann Blanc et une partie de l’équipe de la série « La Trêve » feront le déplacement en terres namuroises pour présenter en avant-première les deux premiers épisodes de la saison 2 de la série à succès.
Malgré les problèmes budgétaires qui ont bien failli mettre à mal les éditions précédentes, le FIFF recèle malgré un trésor d’œuvres plus attrayantes les unes que les autres.
Invité de marque à chaque édition, le Québec viendra confirmer cette histoire d’amour avec la Belgique qui perdure dans le temps ; tout le monde se souvient encore du Bayard d’or obtenu en 2009 par Xavier Dolan pour son film « J’ai tué ma mère ». Parmi les œuvres proposées par les francophones d’outre Atlantique, nous aurons la chance de découvrir « Chiens de garde » de Sophie Dupuis, ou la relation de deux frères impulsifs et instables, collecteurs dans le petit cartel de drogue de leur oncle Dany. Aussi le festival nous offrira l’alléchant film de Denys Arcand, «La chute de l’Empire Américain » (suite des Invasions barbares (2003) et du Déclin de l’empire américain (1986)), racontant l’histoire d’un chauffeur-livreur qui se retrouve sur les lieux d’un hold-up qui a mal tourné et il décide de s’emparer du butin.
Cette année ne déroge pas à la tradition, nous aurons droit à un coup de cœur de haute volée, après Vanessa Paradis, Benoît Magimel ou encore Nicolas Duvauchelle. C’est Lambert Wilson qui viendra nous rendre visite pour cette 33ème édition du FIFF. Pour les nostalgiques, l’acteur français a décidé de remettre en lumière « La princesse de Montpensier » et « Des hommes et des dieux ». Le troisième film proposé sera « Au bout des doigts », la nouvelle comédie de Ludovic Bernard, projetée en avant-première.
La rétrospective du cinéma belge est toujours au programme du festival cette année. Il faut dire qu’au vu des joyaux cinématographiques, qui ont ébloui le public et qui ont fait rayonner le talent des cinéastes du plat pays par delà les frontières, les programmateurs ont eu l’embarras du choix. Grâce à « Ni juge, Ni soumise » de Jean Libon et à « Manu » d’Emmanuelle Bonmariage, l’esprit du magasine « Strip Tease » s’offrira un joli clin d’œil. Le champion du box-office sera lui aussi de la partie ; « Mon Ket » de François Damiens avec l’aide de Benoit Mariage, qui est toujours diffusé dans les salles obscures, aura droit à sa tribune à Namur. Vu le plébiscite et la critique plus que favorable, il ne faut plus présenter « Tueurs » et « Insyriated ». Eux aussi seront projetés lors de ce festival.
Alors que les tueries du brabant seront rappelées par la diffusion de « Tueurs » de François Troukens, le cinéaste du Nord du pays, Stijn Coninx, viendra proposer une autre œuvre sur le sujet. Contrairement à tout ce qui a déjà été réalisé sur ces faits divers, « Niet Schieten » place le focus sur les victimes de cette affaire.
Dans la sélection CAP SUR LA FLANDRE, le film « Bastaard » de Mathieu Mortelmans, qui se passe sur fond d’un drame familial, promet de vous réserver un grand moment de cinéma social si typique de ce que les cinéastes flamands font de mieux.
Poète humaniste wallon, véritable symbole d’optimisme, le chanteur Julos Beaucarne aura droit à son moment de reconnaissance lors de ce FIFF 2018 grâce au documentaire « L’air de Julos » de Eric De Moffarts.
Côté documentaire aussi, « Un amour rêvé » d’Arthur Gillet interroge la fascinante histoire d’amour idyllique de ses grands-parents : une belle Congolaise mariée à un colon belge.
Les court-métrages d’animation « Léopold, roi des Belges », « Lettre de femmes », « Jour de Gloire », « GP-to », « Manola », « Hybrids » et « La mort, père et fils » vaudront le détour. Pour les amoureux de format court, « Eastpak », « La bague au doigt » et « Beautiful loser », sur papier, répondent au cahier des charges pour vous faire vivre un bon moment de cinéma.

Parmi les films de la catégorie « premières œuvres » en lice cette année, « L’ordre des médecins », film sur le terme du conflit personnel que vivent les médecins face à la maladie d’un proche, réalisé par David Roux, dans lequel vous retrouvez Jérémie Renier, et « Les chatouilles », œuvre d’Eric Métayer et d’Andréa Bescond, où le sujet de la pédophilie est central, dans laquelle vous retrouvez Karin Viard, Clovis Cornillac et Pierre Deladonchamps, risquent d’être les révélations de cette édition du FIFF.
Dans les long-métrages sélectionnés pour la compétition officielle, « Nos Batailles » de Guillaume Senez, dans lequel Romain Duris bataille pour trouver un équilibre entre son travail et l’éducation en solitaire de ses enfants, qui vous sera proposé pour l’ouverture du festival namurois, et « Un amour impossible » de Catherine Corsini, dans lequel Virginie Efira vit une relation passionnelle avec Niels Schneider, promettent de grands moments d’émotions.
« Le Jeu » de Fred Cavayé, « Lola et ses frères » de Jean-Paul Rouve, « Voyez comme on danse » de Michel Blanc et « Les invisibles » de Louis-Julien Petit seront proposés en avant-première lors de ce 33ème festival.
Un petit mot sur les jurys. Le jury 2018 des longs métrages est présidé par Thierry KLIFA (passé à Namur, l’an passé, avec son quatrième film Tout nous sépare, co-écrit avec Cédric Anger). D’autres acteurs de renoms dans le cinéma francophone et international composent le jury: Anne-Marie CADIEUX, Diamand ABOU ABBOUD, Stéphanie CRAYENCOUR, Morgan SIMON, Guillaume GOUIX et Jean-Yves ROUBIN. Les 12 films qui composent la sélection de la compétition officielle sont: ALICE T, CHARLOTTE A DU FUN, EN LIBERTÉ!, FORTUNA, GENÉSE, LES TOMBEAUX SANS NOMS, M, MITRA, NOS BATAILLES, PUPILLE, UN AMOUR IMPOSSIBLE et WELDI.
D’autres compétitions sont également proposées comme la compétition première oeuvre de fiction, la compétition internationale du court, la compétition nationale/FWB du court ainsi que de nombreuses avant-premières, le focus cinéma belge francophone, etc.
Voilà pour ce tour d’horizon d’une 33ème édition d’un FIFF toujours aussi diversifié et excitant. Si vous souhaitez vibrer cinéma une semaine durant, vous pouvez acheter vos pass, trouver les horaires de projections et toutes autres informations complémentaires sur : https://www.fiff.be
PS: même pas besoin de vous déplacer, le programme est là.