La dernière fois que nous vous parlions de Lylac, c’était pour vous dire ô combien nous aimions nous laisser emporter dans les séduisants voyages que cet artiste de chez nous (mais dont la voix semble venue d’une autre planète) nous proposait. De l’eau a un peu coulé sous les ponts… quoiqu’en cet été caniculaire… et c’est sur la piste des buffles et de leur esprit, loin du goudron mais plus près des plumes qui font voler haut, sur une route au coeur du désert et entre les canyons, qu’on a retrouvé Lylac. Moins cowboy qu’indien d’une chanson tellement inspirée. Avec un album qui sort de la poussière pour la transcender et ajouter une pierre à un si bel édifice. À voir ce 15 août, dès 18h, sur la place du musée à Bruxelles, dans le cadre du BSF.
Pourtant, c’est en bord de mer que cette odyssée bercée par cette voix si réconfortante commence. Dans le soleil des guitares, sur une balade qui nous fait penser autant à Peter Von Poel qu’au trop rare Tom Baxter. Tout doux, tout doux, tout va bien, on est tranquille et on se laisse emporter. Moins vers le large que vers l’intérieur des terres, là où Lylac irrigue de sa pop bienveillante l’aridité ambiante. L’évasion est salutaire… l’esprit grande prairie n’est pas exclusif à Mr Eddy.
Et, un peu plus à chaque morceau que porte de sa voix mais aussi de tous ses instruments vibrant de multiculturalité, Amaury Massion nous amène à des ambiances différentes qui imprègnent un peu plus cette idée de périple sur un continent américain mais au-delà des lieux communs, avec un peu de country, des teintes latines, des mariages de voix terriblement enchanteurs (Whisper of my heart), un peu de jungle dans Lo lo mai springs et la flûte d’Always a light. Ce voyage-là n’est pas éreintant, il est vivifiant. Neuf morceaux qui prennent leur temps et insufflent ce fameux buffalo spirit. Celui des tout grands qui écoutent le monde qui les entourent, quitte à écorner les modes.
Lylac pourrait être un artiste des 60’s, de la Beat Generation, des légendes de l’Ouest… un peu plus à l’est, il est intemporel et sa voix est si fascinante qu’on n’en a pas percé le secret. Un secret auquel le chanteur et multi-instrumentiste autoproduit (vous le croyez, vous, qu’aucune maison de disque n’ait encore mis la main sur ce talent si affirmé et si porteur ?) rajoute encore un peu de force et de mystère en nous gratifiant une nouvelle fois d’une chanson en français dans le texte, rappelant un peu Feu! Chatterton, puissant et dévastateur en toute simplicité. Hasta Siempre, « mon amour est parti ». Le nôtre, lui, a subi un nouveau coup de foudre. La grâce, quant à elle, n’en a pas souffert. Ici, il y a de la lumière et du coeur, un indéniable sens du partage d’expérience, d’un bout à l’autre des baffles puis de la scène. Comme on se passe un calumet de la paix.
Album : The Buffalo Spirit
Autoproduit – Homerecords.be
Nbre de pistes : 9
Durée : 40 min
Date de sortie : le 13/03/2018
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