Quasi les pieds dans l’eau, Graham Nash, le dernier hippie, a replongé son public dans une époque bénie à coups de protest songs qui flairent bon la fin des 60’s

Graham Nash, ex-membre des Hollies et de Crosby, Stills & Nash, est une légende vivante. Et quand une légende vous propose une soirée intime dans une ancienne poste construite entre 1947 et 1953 et transformée aujourd’hui en centre culturel (situé à Ostende, à deux pas de la mer), ça ne se refuse pas.

Graham Nash © Jean-Pierre Vanderlinden

« An intimate evening of songs and stories », voilà à quoi nous convie le songwriter britannique de septante-six ans, toujours fringant et amoureux fou de sa jeune fiancée. La soirée se déroulera en deux parties, entrecoupées d’un entracte. Le temps pour le public d’aller se rafraîchir et de laisser notre hôte satisfaire un éventuel besoin naturel comme il le précisera avec humour au terme du premier set.

Au menu de la soirée, nous avons eu droit à des titres des Hollies, de sa carrière solo et, bien sûr tirés, de ses collaborations avec Crosby et Stills.

Aujourd’hui, hélas, C, S & N, c’est bel et bien fini. D’autant plus que Graham Nash et David Crosby ne se parlent plus. Crosby n’ayant visiblement pas supporté les pseudo-révélations sur ses addictions multiples révélées par Nash dans son autobiographie. Addictions qui étaient pourtant, pour beaucoup, déjà un secret de polichinelle. D’après Nash, l’homme s’est aussi brouillé avec Stephen Stills et Neil Young dont il a critiqué la jeune compagne Darryl Hannah. Entre Crosby et Nash, on ne se parle plus que par avocats interposés, et Graham considère son ex-partenaire comme « le type le plus brillamment idiot qu’il connaisse ». Peace & Love quoi…

Graham Nash © Jean-Pierre Vanderlinden

Mais, au-delà de ces disputes personnelles qui alimentent les tabloïds, il reste le talent, et sur ce plan-là, rien à dire. Entouré de son fidèle guitariste Shane Fontayne (Bruce Springsteen, Johnny Hallyday, Bryan Adams, Mick Ronson, John Waite, Sting…) et du claviériste de Crosby, Stills & Nash, Todd Caldwell, Graham Nash enchaîne les titres aux arrangements vocaux somptueux. On a pu entendre entre autres: « Taken at All », « Bus Stop », « Immigration Man », « To the Last Whale » (sans qu’il ne diffuse le préambule habituel « Critical Mass » en intro car interdit par les avocats de Crosby !) et une formidable version de « A Day in the Life » (un de ses titres préférés) des Beatles pour terminer la première partie du spectacle.

Graham Nash © Jean-Pierre Vanderlinden

Durant le second set, on s’est délecté aussi particulièrement et arbitrairement de « Marrakesh Express », « Just a Song Before I go », « 4+20 », « Back Home », « Cathedral », « Our House », « Chicago », une reprise de « Everyday » de Buddy Holly chantée quasi a capella par le trio, avant que la salle ne reprenne en choeur  » Teach Your Children » en clôture d’un concert bien sympathique.

Durant deux heures, ce 18 juillet, un parfum hippie vintage a survolé la côte…

Jean-Pierre Vanderlinden

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.