Pour sa troisième fiesta multidisciplinaire, Ramd’âm va vous enivrer de découvertes musicales, graphiques, bibitives… vitales par-dessus tout !

Il se murmure que du 17 juillet au 21 juillet (soit le jour de la fête nationale belge), un des meilleurs festivals de l’été se trame au coeur d’un des quartiers (si pas LE) les plus dynamiques de Namur. Connaissant la boutique Ramd’âm qui l’accueille et les marionnettistes qui tirent les ficelles de cet écrin qui est bien plus qu’un magasin de seconde main à haute-valeur culturelle ajoutée, ça ne nous étonne même pas. Sans faire concurrence à des Werchter, Ardentes ou autres Dour, la fête du Ramd’âm a de l’âme et tout pour rester dans les mémoires.

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La programmation de ce festival ne va pas par quatre chemins et plaira à ceux qui en ont marre des artistes qu’on entend trop à la radio, qu’on voit partout à la télé et sont recyclés de festival en festival. Une programmation qui fait coup double, en alliant coups de coeur invétéré et coups de maître. Avec des artistes de loin et de moins loin,  mais possédant dans leur ADN, une authenticité et quelque chose de mémorable et original à faire valoir. À raison de deux concerts par soir, gratuits !, le Ramd’âm dévoilera, en extra-time et pour la troisième année consécutive, quelques-unes de ses mille-et-une facettes dont, assurément, celles qui allient musique, live, exposition et un indéniable côté festif. Pas de quoi ébranler les rayons de cd’s, vinyles, romans, BD’s et autres jeux de société usagés mais soigneusement rangés et précieusement partagés (faites tourner la culture !) mais les faire vivre un peu plus fort. Ramd’âm, c’est plus qu’un magasin, encore mieux qu’un concept, c’est la vie, avec encore plus d’éclat en seconde main. Sans limites et sans cloisons.

Pour preuve, on en veut donc ces cinq soirées (début des hostilités à 19h, deuxième concert à 20h30) qui fileront tous azimuts, du branché au pas si démodé. C’est en hip-hop que l’aventure commencera pour passer par toutes les couleurs et bien des styles, du délirant à l’engagé, du stoner au grunge. Le tout à chaque fois rehaussé d’une identité graphique conférée par la création d’un artiste invité et inspiré par l’univers d’un des groupes de la soirée. Des reproductions de l’oeuvre en question seront également en vente au profit de l’artiste du jour. Les cinq artistes (Sophie Le GrelleChloé Streveler, François D’AlcamoMarie Clesse et Cath Tilmant) auront au préalable customisé la boutique avec une exposition présentant leurs univers. En prime, des ateliers seront menés.

Une fête à la convergence des arts, donc.

Au programme, le mardi 17 juillet, c’est à la Choolers Division et au DJ Viktor French que reviendra l’honneur d’ouvrir le bal.

Choolers Division est un groupe franco-belge composé de musiciens confirmés et de chanteurs atteints de déficience mentale (Kostia Botkine (F), Antoine Boulangé (B), Jean-Camille Charles (F), Philippe Marien (B) et Viktor French (B). Coup de coeur de Dour 2018, ce groupe de hip-hop old school propose un hip hop électro, tordu et incandescent avec toute une multitude de niveaux sonores captivants et décalés. Une sorte de machine déjantée, hors de contrôle, produisant un mélange étourdissant de genres musicaux.

Viktor French, également de la bande des Choolers, proposera un dj set pour danser jusqu’à plus d’heure grâce à des morceaux diversifiés mais dégageant toujours un sens du groove qui fait des ravages. Au rayon graphique, Sophie Legrelle proposera une oeuvre originale influencée par l’univers musical des Choolers Division !

Après une première soirée qui aura, on n’en doute pas, laissé quelques traces mais pas réfréné les envies de fiesta; le mercredi 18 juillet alternera l’electro-soul d’Estère et le folk du duo The Pounds.

Estère, peut-être ne la connaissez-vous pas encore. Et ce serait compréhensible puisqu’elle nous vient des latitudes néo-zélandaise. Quand on vous dit que Ramd’âm ne compte pas les kilomètres tant que l’amour de la musique généreuse leur sert de locomotive. Estère est la pionnière du style « Electric Blue Witch Hop ». Son concert fera la part belle à son deuxième album, My Design, On Others’ Live, après avoir tourné partout dans le monde et assuré les premières parties d’Erykah Badu, Morcheeba, Grace Jones…

Elle partagera l’affiche de la soirée avec le duo folk The Pounds originaire de Liège. Denis Wautelet est à la guitare tandis que Marie Meurice pose sa voix sur ses mélodies.  Leur pop se veut sautillante et légère aux accents folk. Lancés par le single « Tuesday Evening », ils travaillent actuellement sur leur premier EP, prévu pour fin 2018.

De son côté, Chloé Streveler proposera une oeuvre ayant rapport à l’univers musical d’Estère ! On a hâte de voir ça tant Estère semble beaucoup aimer se mettre en scène et nourrir une iconographie intrigante. Ah ben, on me signale dans l’oreillette qu’on peut vous montrer l’illustration de Chloé.

© Chloé Streveler

Le jeudi 19 juillet, changement d’ambiance, avec une soirée qui devrait rocker en diable avec Seedy Jeezus et Fitz Roy.

Là encore, le duo de cousin à la tête de Ramd’âm a prospecté par-delà les océans pour nous ramener Seedy Jeezus,  un trio de stone rock psychédélique venu de Melbourne en Australie. À grand renfort de riffs endiablés, de rythmiques hypnotiques et d’une basse forcément très lourde, le trio a acquis partout dans le monde une solide réputation live !

En premier acte, les Bruxellois de FITZ ROY donneront le ton. Le chanteur et guitariste Francois Chandelle, le guitariste Édouard Chandelle, le bassiste Dawid Nowak et le batteur Hadrien Pierson se définissent comme « Grunge Stoner wannabe » et leur rock alternatif/grunge redoutable risque bien de les imposer dans le genre ! Pour l’aspect graphique, c’est Cath Tilmant qui officiera.

Avant-dernier jour, le vendredi 20 juillet laissera pourtant penser que la fête est loin d’être finie. À raison puisque Didier Odieu et Le chanteur Dimitri seront sur scène.

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Didier Odieu, c’est un monstre sacré qui malheureusement n’a jamais vraiment connu d’heure de gloire en dépit de prestations fracassantes qui laissent sur le cul tous ceux qui le voient sur scène. Malheureusement et heureusement, car son style incendiaire (ce n’est pas pour rien qu’il a joué avec Le Feu) se conforte mieux dans l’intimité des petites salles sur lesquelles il pèse de tout son talent. Bien belge, son univers est grinçant et sarcastique, mix improbable entre Jacques Brel et Johnny Rotten, mariant tendresse, surréalisme et ultra-violence… et véritable bête de scène. Sortez l’animal de sa cage et laissez-le vous habiter !

En première partie, les cousins à bretelles en appellent à un bretonnant : Le chanteur Dimitri. Seul au piano, parfois à l’accordéon, avec des textes denses et des rythmes forts, la scène n’a plus de secret pour Dimitri qui cultive les jeux de scène et de grimaces, les effets de voix pour un spectacle intégral. François D’Alcamo aura lui la lourde charge de cerner la personnalité (pourtant multiple) d’Odieu en une seule oeuvre.

La fin de cette semaine de folie communiera avec la fête nationale, le samedi 21 juillet avec La Jungle et Miss Tetanos en guise de digestif remuant à un menu qui ne devrait pas vous laisser sur votre faim.

La Jungle, c’est sans conteste le meilleur duo math rock de Belgique avec à la clé des 1ères parties de Thee oh sees, Ty Segall, Drenge… Venus de Mons, le mieux est sans doute de les laisser se présenter : « Une six-cordes, un casio et un kit de batterie. Il n’en faut parfois pas plus pour faire péter le mercure et irriter les yeux de sueur après deux breaks et trois accords. Jim et Reggie l’ont bien compris et appliquent la fameuse équation 1 + 1 = 3 à leur math/kraut/transe-rock débraillé, qui embarque dans sa frénésie riffs métalliques, giclées de noise et assauts de toms et cymbales guidés au stroboscope. Le rock enfile ses premières sapes pour redevenir sauvage, moite et primal. Deux singes rouquins, un très grand et un plus petit, vous emmènent dans leur milieu naturel : La Jungle ! »

Miss Tetanos, elle, ne risque pas de vous tétaniser et propose un electro aux constructions rythmiques énergiques.  Et pour cause, le trio mêle l’électro à une batterie. Réputé pour ses lives imprévisibles et puissants, ce groupe originaire de Charleroi en surprendra plus d’un ! Marie Clesse conclura, elle, le volet graphique avec une dernière oeuvre qui aura à coeur d’être à propos de cette soirée qui va déménager.

Enfin, puisqu’un festival digne de ce nom va de pair avec une petite  fringale, la boutique proposera une petite restauration exotique (salade biboun et sandwich asiatique au menu) et proposera de quoi se rafraîchir grâce à son partenaire officiel et fournisseur exclusif de l’événement, la Brasserie du Renard. La microbrasserie est active à Grez-Doiceau et produit de la bière artisanale selon des recettes originales à base d’épices ou de fruits frais. Des découvertes, une nouvelle fois, pour mettre en lumière cette coopérative participative ouverte à tout citoyen partageant ses valeurs, et utilisant ses moyens humains et financiers à des finalités sociales. Une nouvelle fois, on est loin des grosses machines industrielles courant les festivals et c’est une autre des raisons qui nous font croire que la Fête du Ramd’âm doit rayonner !
© Brasserie du Renard
Notons encore que si les horaires de la boutique seront adaptés et qu’elle ouvrira un peu plus tard que d’habitude afin de permettre à ses hôtes de ne pas finir sur les rotules; les festivaliers comme les passants pourront bien évidemment faire leurs achats durant les soirées-concerts. Histoire de chiner durant les pauses, par exemple.

Infos : https://www.facebook.com/boutiqueramdam/ ou https://www.boutiqueramdam.com/
Boutique Ramd’Âm, 52 Rue des Carmes, 5000 Namur

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