Premier film de François Damiens, Mon Ket est ambitieux de par l’histoire fictive qu’il veut rencontrer tout en rencontrant un principe que L’Embrouille connaît bien: la caméra cachée. Selon François Damiens, « mon ket » est une expression bruxelloise qui parle de la fierté d’être père, comme une prolongation de sa personne, mais avec l’idée que le fils réussisse là où le père a échoué. En tout cas, le film a visé juste puisqu’il a pulvérisé chez nous le record de fréquentation pour un film belge sur une année, et cela en une semaine d’exploitation!
Note : 11/20 (Vu au cinéma Caméo des Grignoux)
Résumé: Dany Versavel a un souci avec son fils : à 15 ans, Sullivan ne veut plus d’un père qui fait le king derrière les barreaux. Pour Dany, son « ket », c’est sa vie, hors de question de le laisser filer. Il décide donc de s’évader de prison prématurément ! Entre cavales, magouilles et petits bonheurs, il a tant de choses à lui enseigner. Un apprentissage à son image. Au pied de biche, sans pudeur ni retenue. Mais là où l’on pouvait craindre le pire, se cache peut être le meilleur…
Pour son premier film en tant que réalisateur, notre compatriote François Damiens adapte un scénario qu’il a coécrit avec Benoît Mariage, autour de la notion de paternité. Damiens y interprète un père tout juste évadé de prison, qui n’a alors d’autre but que de retrouver son fils, et rattraper les années perdues, mais en s’y prenant (toujours) de manière (très) maladroite. Mais la particularité de cette intrigue, c’est d’être ponctuée par une série de caméras cachées, dont seul Francois Damiens a le secret.
« Mon Ket » n’est pas un film à proprement parler. Pas très fine, ni touchante, l’histoire sert donc de prétexte à ce que Damiens sait notamment faire de mieux, à savoir piéger des inconnus à leur insu. Ainsi, ce sont les péripéties de son personnage qui amènent les hostilités, et donc les rencontres qui serviront ses gags. Avec un maquillage des plus réussis, incluant des prothèses dentaires, des décolleurs d’oreilles, un faux ventre, et bien d’autres, l’acteur se devait d’être méconnaissable, afin de tromper une vingtaine de personnes n’étant au courant de rien.
Et c’est le cas! Globalement, le pari est réussi en ce qui concerne les caméras cachées. Entre gêne et bonne tranche de rigolade, l‘effet « l’Embrouille » se fait ressentir et réserve son lot de réactions plutôt hilarantes venues des victimes filmées, ayant bien entendu acceptées d’être diffusées. À vrai dire, François Damiens sait comment s’y prendre pour faire mordre à l’hameçon de pauvres inconnus n’ayant pourtant rien demandés…
Au-delà de ça, « Mon Ket » peine à tenir la route sur sa longueur, étant donné un mécanisme de saynètes s’usant assez vite, et un fil conducteur narratif manquant de profondeur, et surtout de sérieux. Et puis, on doute de certains passages, de mauvais goûts, pas forcément nécessaires à l’humour suscité… Bref, autant dire que les fans du bonhomme devraient être conquis (au contraire de la plupart des cinéphiles) par cette oeuvre atypique, à moitié réussie au niveau de ses intentions.
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