Mémoire de la guerre civile : mèche allumée, difficile à étouffer

Après un premier tome qui ne nous avait pas vraiment bousculés, Mémoire de la guerre civile de Richard Marazano et Jean-Michel Ponzio a su monter en puissance dans la grandeur de la décadence du monde si apocalyptique et guerrier, pas si loin du nôtre contrairement aux apparences. Méconnaissable et pourtant tellement proche. L’incendie a pris sa place, il ne faut plus chercher celui qui a allumé la mèche ni même celui qui parviendra à l’éteindre mais celui qui en émergera.

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© Marazano/Ponzio chez Dargaud

Résumé de l’éditeur : Tombés aux mains des insurgés, Vivian, Nadia et toute l’unité doivent choisir quel chemin prendre : la fidélité au système qui les a nourris et leur a promis une place de choix au sein de la société ou rejoindre les rangs de la révolution. Vivian et Nadia ne prennent pas la même décision. La prochaine Enclave visée est Istanbul, et cette bataille sera capitale pour le sort du monde…

© Marazano/Ponzio chez Dargaud

Durant la première partie de ce triptyque, nous avions trouvé la mise en image de Jean-Michel Ponzio peut être un peu trop rigide et statique malgré ses allures de jeu vidéo dont on tournerait les pages. À deux pas du roman photo mais en images de synthèse. Avec les deux albums suivants, les personnages de notre tandem s’affirment mais aussi n’ont pas le choix de se mettre en action, dans le feu de l’action, pour vaincre et/ou survivre. Faisant éclater la façade parfaite qui servait les parfaites apparences du premier album. Parce que quand on est auteur, il ne faut pas avoir peur de mentir à son lecteur, de mal l’aiguiller. Encore plus dans un monde en perte de repères sous le poids de la guerre.

© Marazano/Ponzio chez Dargaud
© Marazano/Ponzio chez Dargaud

Vivian et sa bande, enfin ceux qui le suivront, vont donc faire exploser les illusions pour devenir des héros malgré eux là où ils étaient les pions de leur plein gré d’une guerre nauséabonde, traquant qui n’est pas élu à vivre dans des enclaves (ça fait très Le Labyrinthe, et ce n’est pas faux) qu’on croyait ultra-sécurisée.

© Marazano/Ponzio chez Dargaud

C’est une rébellion contre l’endoctrinement, un témoignage choral qui résiste (un peu) à l’appel des combats pour mettre les personnages face à eux-mêmes, dans leurs doutes et leurs croyances, dans leurs envies d’en découdre et celles de faire oeuvre de stratégie avec les moyens du bord. Du sol aux inatteignables cimes des buildings terrifiants. Marazano et Ponzio reviennent d’un voyage dans le futur et ce n’est guère réjouissant. Mais c’est très pertinent.

© Marazano/Ponzio chez Dargaud

Série : Mémoires de la guerre civile

Tome : 2 & 3

Scénario et storyboard : Richard Marazano

Dessin et couleurs : Jean-Michel Ponzio

Genre : Science-fiction, Anticipation

Éditeur : Dargaud

Nbre de pages : 56

Prix : 13,99€

Date de sortie : le 27/10/2017 et le 16/02/2018

Extraits : 

2 commentaires

    1. Ce n’est absolument pas évident à appréhender. Le premier tome m’avait laissé assez sceptique. Je crois qu’il faut plus de cinquante planches pour se laisser aller. Je suis pas forcément friand mais là, ça convient bien au déroulé de l’histoire 🙂

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