Lorsqu’on évoque le Magasin 4, tout amateur de rock éclairé sait qu’il s’agit là d’un des plus hauts lieux de la scène alternative bruxelloise. Toute l’année, la salle située au 51B de l’avenue du Port à quelques pas de Tour et Taxis, propose une programmation diversifiée allant du punk au metal en passant par l’industriel ou toute autre musique underground. Le 9 juin dernier, l’affiche était alléchante avec, au programme, Banane Metalik, The Radical Suckers et The Zombie Crows.
On ne présente plus The Zombie Crows. Ce groupe de psychobilly originaire de La Louvière enflamme régulièrement les scènes du royaume. NikNiTro (upright bass/lead vocal), ZORcK (drums/backing vox) et andre (guitar/backing vox) savent faire bouger les foules et donnent toujours le meilleur d’eux même lorsqu’ils sont sur les planches. Hélas, ce soir, je n’ai pu assister qu’aux deux derniers titres de leur set, mais d’après quelques spectateurs que j’ai interrogé, ce fut bien fun !
Place ensuite aux Radical Suckers qui nous viennent de Lille. Ce speedrock punk trio est composé aujourd’hui de Robin (guitar/lead vocals ), Clém ( bass/vocals ) et Tonio ( drums ). Le combo joue vite et fort et balance quelques hymnes qui vous restent vrillés en tête et vous donnent envie de bouger. Bourré d’énergie, Radical Suckers règle ses conflits avec les addictions, corruptions et injustices en tous genres et s’affiche dans la lignée de groupes célèbres comme MC5 ou les Stooges . Sur scène ça vous défonce les choux fleurs et personne n’en sort indemne. Un putain de bon band dont le dernier album V.I.T.R.I.O.L a sa place dans toute discothèque punk qui se respecte !
Passons maintenant à la tête d’affiche de la soirée, Banane Metalik !
Le groupe français a baptisé sa musique « Gore n’roll » et la décrit comme un mélange de culture cinématographique et musicale. En multipliant les tournées à travers le monde (Europe, Usa, Canada, Japon, Brésil, Russie….), le groupe est connu pour son univers gore et étrange et l’énergie communicative de ses concerts. Au rythme de ses albums, Banane Metalik n’a cessé de renforcer sa popularité, pour devenir l’un des fers de lance européens de le scène rock’n’roll.

C’est donc avec impatience que le public attend l’entrée en scène des bretons déjantés, et dès les premiers accords c’est la folie sur scène et dans la salle. Mélange de guitares électriques et de jus de viande, le Gore n’roll des B.M. vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Rapidement, la scène est envahie de mecs et de de filles déchainées qui contribuent à faire monter encore l’ambiance sulfureuse d’un cran.
Un zombie fait son apparition et court d’un bout à l’autre de la scène, tandis qu’un bras arraché pend à un pied de micro face au guitariste. Hilarant. On se croirait plongé dans un film de Lucio Fulci ou de George A.Romero. Ced666 arpente la scène comme possédé par sa musique, descend dans la foule, grimpe sur les retours de scène, et hurle ses paroles à la face des spectateurs. Le concert tourne en happening jubilatoire à la gloire du rock n’roll furieux.

Comme l’annonce leur bio : Banane Metalik affirme son identité artistique pour nous révéler une bande sonore rock’n’roll dont la classe a le parfum du souffre ! Rien à ajouter, c’est tout à fait ça.
Le groupe, fort d’un dernier EP, The Gorefather, sorti en 2015, lance aujourd’hui un crowdfunding pour finaliser le projet de son 5e album qui sortira au premier trimestre 2019 accompagné d’un artbook de 160 pages couleurs qui vous dévoilera leur univers et leur histoire en images. Le tout sera précédé d’une nouvelle tournée, le LET THERE BE GORE Tour qui aura lieu de septembre à fin décembre 2018. 40 dates à travers le Monde et l’Europe, avec un tout nouveau show et un set plein de morceaux inédits. Bref, quelque chose me dit qu’on n’a pas fini d’en entendre parler des Banane Metalik.

Chez Branchés Culture, on reste à l’affut de la moindre info à ce sujet, et pas de panique les punks furieux et fans de gore n’roll, on vous en reparlera bien vite !
Jean-Pierre Vanderlinden
Le concert en images…