Bryan Ferry en grande forme: au Lotto Arena l’ombre de Roxy Music a plané au dessus de la salle anversoise

Après avoir mis un terme à la carrière de Roxy Music, Bryan Ferry continue toujours à nous séduire au travers de sa carrière solo. Le dandy le plus classe de l’histoire du rock avait donné rendez-vous, jeudi dernier, à son public au Lotto Arena d’Anvers, en compagnie du Métropole Orkest. Durant nonante minutes d’un concert filant la perfection, il nous a fait revivre ses tubes, les grandes heures de Roxy Music et quelques reprises. 

J’ai eu l’occasion d’applaudir le chanteur britannique à maintes reprises et je dois avouer que je suis très fan de sa musique ainsi que de la carrière complète de Roxy Music. J’attendais donc beaucoup du concert de ce soir, et des souvenirs magiques, notamment de la fabuleuse tournée « Bête Noire » (1988-89) qui avait fait halte à l’époque à Forest National, me reviennent à l’esprit.

Bryan Ferry © Jean-Pierre Vanderlinden

J’ai malgré tout une légère crainte quant à l’état de la voix de Bryan, qui lors de ses derniers passages chez nous au Cirque Royal et à l’AB semblait parfois légèrement voilée et hésitante. N’oublions pas non plus que notre homme affiche septante-deux balais au compteur et, même s’il ne possède plus la puissance vocale de l’époque de Roxy Music, il reste néanmoins un solide interprète, qui compense ses quelques faiblesses par une manière différente de chanter plus intimiste et dotée d’une émotion omniprésente.

Bryan Ferry © Jean-Pierre Vanderlinden

Épaulé par l’orchestre et par un band formidable, dans lequel on retrouve le fidèle Chris Spedding à la guitare, Bryan se déplace avec élégance au fil des titres entre ses claviers et le bord de scène, et ponctue ses titres de sourires charmeurs dont il a le secret. Physiquement, il semble requinqué et ne plus trop souffrir du dos. Vocalement, il assure parfaitement avec bien plus de maîtrise que lors de ses derniers passages chez nous.

Bryan Ferry © Jean-Pierre Vanderlinden

Et puis, il y a ce répertoire impeccable, inattaquable, avec des titres comme «The Main Thing», «Slave to Love», «Ladytron», «Don’t Stop the Dance», «Bitter Sweet», «Bête Noire», « ReMake-Re Model », « Do The Stand » et le somptueux «More than this». Au total, ce soir-là, il interprétera vingt et un titres, dont quatorze de Roxy Music, cinq de sa carrière solo, et deux reprises. Autour de lui le groupe est excellent avec une mention spéciale à la saxophoniste et claviériste Jorja Chalmers qui oeuvre avec talent à recréer le son spécifique du sax d’Andy Mackay propre à feu Roxy Music.

Bryan Ferry © Jean-Pierre Vanderlinden

Et lorsque les premières mesures d’ « Avalon » se font entendre dans la salle, le public frémit et Bryan Ferry nous livre une interprétation grandiose avant de s’attaquer à « Love is the Drug » avec un bel enthousiasme. La salle est désormais debout, et la fin du concert sera quasi parfaite avec l’enchaînement de « Virginia Plain », « Let’s Stick Together » durant lequel Bryan nous gratifie d’un furieux solo d’harmonica et d’une magnifique version de « Jealous Guy » sublimée par un solo de guitare ravageur de Chris Spedding. Seul petit bémol dans ce titre, la partie sifflée par Bryan qui fut parfois bleue, mais au vu du plaisir que nous a apporté le crooner britannique ce soir on lui pardonne aisément ce petit faux pas.

C’est donc à un excellent concert doté d’un très bon son que les fans de Roxy Music et de son chanteur mythique ont assisté ce 7 juin au Lotto Arena, qui soit dit en passant au niveau acoustique et configuration, reste à ce jour une des meilleures salles de Belgique.

Jean-Pierre Vanderlinden

Le concert en images…

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