La gazette du BIFFF #8 : polar noir made in Belgium, démon et forgeron dans une pépite basque diabolique, peau froide redoutable et comédie policière visuellement surprenante, le BIFFF aborde sa dernière ligne droite

Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le cœur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 35e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !

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Vendredi 13 avril, une date qui trouve merveilleusement bien sa place dans le BIFFF !

Au Ciné 3 dans le cadre du Boulevard du Polar, c’est Tueurs de François Troukens et Jean-François Hesgens qui rassemble les amateurs de film noir.

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Synopsis : Véritable artiste du casse sans haine ni (trop de) violence, Frank se lance dans son dernier coup. Celui qui lui permettra de prendre sa retraite sous les tropiques. Un fourgon braqué plus tard, l’affaire tourne au cauchemar : les cadavres s’amoncellent et le corps d’une magistrate, qui enquêtait sur la fameuse affaire des Tireurs Fous, est retrouvé parmi les victimes. Pris en flagrant délit, Frank va être la victime sacrificielle d’une énorme pression médiatique, car les flics vont lui coller sur le dos tous les meurtres irrésolus de l’affaire des Tireurs Fous. Un vieux dossier de trente ans, où la réalité des faits peut très vite devenir un tas d’anecdotes malléables…

Avec ce polar sans concessions, François Troukens qui a eu lui même un passé dans le grand banditisme, frappe très fort. Car Tueurs est un excellent film, magistralement interprété par d’impeccables comédiens comme Olivier Gourmet, Lubna Azabal et Bouli Lanners, et dont le montage nerveux et implacable ne nous laisse pas une minute de répit.

Inspiré à la fois de l’histoire des Tueurs du Brabant Wallon et de l’attentat de la gare de Bologne en 1980, le film belge rivalise avec ce qui se fait de mieux dans le genre en France et même aux USA. Car comme disait Gabin :  » pour faire un bon film il faut trois conditions : primo : une bonne histoire, secundo : une bonne histoire et tertio : une bonne histoire ! « . Et Tueurs nous raconte une bonne histoire, réalisée parfaitement par un François Troukens dont on ne peut que louer la reconversion  artistique qui témoigne d’un réel talent.

On tient peut être là LE futur grand réalisateur de polars belge ! La France a son Olivier Marchal (ex flic), nous avons notre François Troukens (ex braqueur). Vu comme ça, la vie est belle non ?

TUEURS

Genre : thriller

Pays : Belgique

Audience : ENA

Audio : Français

Sous-Titres : Néerlandais

Réalisateur : François Troukens, Jean-François Hensgens

Cast : Bouli Lanners, Kevin Janssens, Lubna Azabal, Olivier Gourmet

Distributeur : Libération Films ASBL, O’Brother

Running time : 86′   Note : 17/20

À 20h30 au Ciné 1 c’est une foule assez importante qui attend la projection de Cold Skin de Xavier Gens.

Synopsis : En 1914, alors que l’Europe s’apprête à se transformer en gigantesque carnage, un météorologiste est débarqué sur une île au large de l’Antarctique afin d’y étudier vents et courants durant un an. Et, à première vue, ça souffle tellement fort sur ce caillou paumé que son prédécesseur a tout simplement disparu, ne laissant derrière lui que des cahiers griffonnés d’annotations bizarres. La seule âme qui vive dans les parages, c’est Gruner, le gardien du phare. Ou plutôt un ermite peu commode qui a joliment décoré son phare avec des dizaines de pieux acérés. Probablement dans le but de pêcher la mouette sans trop se bouger, se dit naïvement notre nouvel arrivant. Mais, alors que la nuit tombe, ce dernier va très vite découvrir que son nouveau nid douillet bénéficie d’une vie nocturne particulièrement agitée, et ça n’a rien à voir avec l’ambiance fofolle de Mykonos. Que du contraire…

Vu le nombre de spectateurs présents ce soir là dans la salle, Cold Skin semblait très attendu par les biffeurs. Alors que penser finalement de ce film? Tiré d’un bouquin d’Albert Sanchez Pinol, le film de Xavier Gens n’est pas un film d’horreur à proprement parler, on est ici en présence d’un drame fantastique avec un fond philosophique. Gens aborde ici le thème de la peur de l’inconnu, le choc de deux mondes. Qui finalement est le plus monstrueux : les créatures qui viennent de la mer ou les humains eux-mêmes ?

Très joliment photographié, le film se laisse voir avec plaisir malgré quelques longueurs et des personnages trop superficiels auxquels on a du mal à s’attacher, ce qui constitue sans doute la seule faiblesse du film, qui dans l’ensemble sort de l’ordinaire et constitue un bon divertissement.

COLD SKIN

Genre : fantasy

Compétition : Compétition Méliès

Première : Première Belge

Pays : Espagne  Audience : ENA

Audio : Anglais  Sous-Titres : Français, Néerlandais

Réalisateur : Xavier Gens

Cast : Aura Garrido, David Oakes, Ray Stevenson

Distributeur : Kinology

Running time ::92′

Note : 12,5/20

Passons maintenant à la programmation du samedi 14 avec au Ciné 2 à 16h30 Errementari ,the blacksmith & the devil, le film basque de Paul Urkijo Alijo.

Synopsis :19e siècle, dans un village de l’Alava qui traîne ses Basques dans une ambiance pas très olé olé, après la défaite de la première guerre carliste (oui, un peu de culture, ça fait toujours du bien). Alfredo, un officiel du gouvernement, vient d’y arriver et enquête sur le forgeron du coin, un certain Patxi qui vit en ermite dans sa tanière au fond des bois. Faut dire qu’en guise de paillasson Welcome, Patxi a hérissé des dizaines de cure-dents de deux mètres tout le long de sa propriété, et autant de pièges à loup à l’intérieur. Forcément, autant d’efforts pour éviter la journée portes ouvertes, ça fait jacter dans le village : les locaux abreuvent Alfredo de rumeurs concernant un pacte faustien que le forgeron aurait passé avec le Diable. Pire encore, lorsque des cris inhumains sont portés par le vent, certains vont même jusqu’à dire que Patxi – qui fait raisonnablement deux mètres de haut et qui a des troncs d’arbres en guise de cuisses – est en train de torturer le Malin pour non-respect du contrat. Évidemment, toutes ces rumeurs vont bon train à la buvette du coin, jusqu’au jour où une jeune fillette disparaît derrière les portes peu accueillantes de Patxi. Là, du coup, les habitants et Alfredo vont devoir mesurer la taille de leur cojones à celle de leur folklore : et donc, kicékiva en premier, finalement ?

Et bien voilà une des excellentes surprises du festival, et en ce qui me concerne un vrai coup de coeur ! Magnifiquement filmé – la photographie est somptueuse- ce film tourné un peu à l’ancienne est absolument jouissif ! Épique, basé sur des légende ancestrales et sur la mythologie et saupoudré d’ une touche de poésie fantastique, ce métrage produit par Alex de la Iglesia est une petite perle de cinéma de genre.

Rajoutant par moments une touche d’humour à un ton fantastico-horrifique de bon aloi, Errementari emmène le genre  vers quelque chose  d’inhabituel qui mérite qu’on s’y intéresse car il sort réellement des sentiers battus. Prenez un forgeron inquiétant qui vit en ermite, une petite gamine curieuse encore innocente au caractère bien trempé, un démon emprisonné et espiègle et des humains apeurés, mélangez le tout avec talent dans une mise en scène étonnante, et vous aurez un film formidable réalisé par Paul Urkijo Alijo, un nom qu’il faudra suivre de très près, car mon petit doigt me dit qu’on n’a pas fini d’en entendre parler. De l’excellent cinéma, à ne pas rater !

ERREMENTARI

Genre : fairytale, comedy

Compétition : Compétition Méliès

Première : Première Belge

Pays : Espagne  Audience ENA

Audio : Basque  Sous-Titres : Anglais, Français, Néerlandais

Distributeur Filmax intl

Réalisateur Paul Urkijo Alijo

Cast : Eneko Sagardoy, Kandido Uranga, Ramón Aguirre, Uma Bracaglia

Running time : 98′

Note : 17/20

Direction maintenant le Ciné 1 pour visionner Bees Make Honey de Jack Eve.

Synopsis : La perfide Albion, 1934. Nuit d’Halloween… Jeune mais richissime veuve, Honey organise comme chaque année une fête costumée absolument dantesque. Toute la bonne société est présente, picolant du Pétrus et du Dom Pérignon en costume de gorille ou de pirate. Ce soir, la bienséance restera au vestiaire. Mais, cette année, Honey a invité une personnalité très particulière : l’inspecteur Shoerope qui a la taille idéale pour enfiler un costume de cowboy, mais qui se verra surtout proposer une mission très délicate. Un an auparavant, le mari de Honey a été brutalement assassiné lors de cette même soirée. Le crime étant resté impuni, notre charmante hôtesse a décidé de renvoyer un carton d’invitation à toutes les grosses huiles présentes lors de ce drame funeste. À Shoerope, maintenant, de se fondre dans ce bal masqué (olé, olé ! Pardon…) et de cuisiner tous les suspects potentiels avant qu’ils ne tombent ivres morts par terre…

J’attendais beaucoup de ce film, et au final j’en ressors déçu. Visuellement somptueux, le film a du mal à se positionner et se perd dans une multitude de genres, oscillant sans cesse entre enquête policière, comédie, film musical et parodie. Toutes ces influences se mélangent tout au long du film pour, au final, constituer un produit que je trouve peu attachant, noyé dans une musique envahissante et bien trop présente.

Quel dommage que le réalisateur ait opté pour ce choix artistique tape à l’oeil, alors que l’idée de base était pourtant prometteuse. Hélas, il ne suffit pas seulement d’afficher de belles images à l’écran dans un rythme volontairement trépidant pour arriver à en faire un film convainquant. Personnellement, l’emballage trop clinquant ma empêché de savourer le contenu. Ma grosse déception du jour !

BEES MAKE HONEY

Genre : comedy

Compétition : Compétition 7e Parallèle, Prix de la Critique

Première : Première International   Pays : UK

Audience : ENA    Audio Anglais

Sous-Titres : Français, Néerlandais  Réalisateur : Jack Eve

Cast : Alice Eve, Hermione Corfield, Joséphine de La Baume, Joshua McGuire, Trevor Eve, Wilf Scolding

Distributeur : Kew Media Group  Running time : 90′     Note : 11/20

Le festival 2018 touche doucement à sa fin . A très bientôt pour une dernière gazette du BIFFF !

Jean-Pierre Vanderlinden

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